Des anthropologues à l’écoute des communautés affectées par Ebola au Mali
Les équipes de lutte contre le virus Ebola sont pluridisciplinaires. On y retrouve des épidémiologistes, des logisticiens, des laborantins, des hygiénistes, et des spécialistes de toute nature … dont des socio-anthropologues dont le rôle est méconnu.
Au Mali, dès l’apparition du deuxième cas de maladie à virus Ebola, le 10 novembre 2014, le bureau de l’OMS a compris la nécessité de mobiliser une équipe de socio-anthropologues.
Trois professeurs africains: un Malien, le Professeur Tiéman Diarra, deux Sénégalais, le Professeur Sylvain Faye qui avait déjà séjourné en Guinée et le Professeur Cheick Ibrahima Niang qui avait lutté plusieurs semaines contre l’épidémie en Sierra Leone, entourés de huit autres personnes, sont rapidement intervenus à Bamako, la capitale et à Kourémalé un petit village situé à la frontière avec la Guinée.
Leur principale mission: écouter les communautés affectées, apporter un soutien psychosocial aux familles et aux personnes suivies pour avoir été en contact avec des malades. Ce travail permet de faire reculer la peur au sein des familles qui, selon le Pr. Niang, «ont apporté un soutien aux malades en faisant preuve de beaucoup de courage ... ».
Les résultats n'ont pas tardé: deux nouveau cas ont pu être identifiés, mis à l’isolement et les personnes en contact avec eux ont pu être suivies. Cette prise en charge rapide leur a sauvé la vie.