Abidjan (Côte d’Ivoire), 17 juin 2025 (OMS) – Une réunion de concertation sur le cadre futur de coopération entre l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et le Gouvernement ivoirien s’est tenue du 16 au 18 juin 2025 à Yamoussoukro, capitale politique de la Côte d’Ivoire, située à 230 kilomètres d’Abidjan. Cet atelier rassemblait autour de l’OMS des représentants de trois départements ministériels : le ministère de la Santé, de l’Hygiène publique et de la Couverture maladie universelle, le ministère de l’Environnement, du Développement durable et de la Transition écologique et le Ministère de la Femme, de la Famille et de l’Enfant. Des représentants de sociétés savantes comme la SOGOCI (Société de Gynécologie et d’Obstétrique de Côte d’Ivoire) et de la SIP (Société ivoirienne de Pédiatrie) étaient au nombre des participants.  

Lors de la séance d’ouverture, le Directeur général de la Santé, Professeur Mamadou Samba, au nom du Ministre de la Santé, a salué la tenue de cette rencontre, qu’il a qualifiée « d’étape cruciale dans la coopération avec l’OMS ». Il a rappelé le contexte difficile imposé par le gel des financements américains depuis le 20 janvier 2025, une situation qui contraint le pays à repenser ses capacités à faire face aux chocs extérieurs. 

Cette démarche intervient à un moment charnière pour la Côte d’Ivoire, qui est en train d’élaborer deux documents stratégiques essentiels : le Plan National de Développement (PND) et le Plan National de Développement Sanitaire (PNDS) pour la période 2026-2030. Ce contexte offre une opportunité propice pour définir un cadre de coopération aligné sur ces deux plans, afin de renforcer l’efficacité des interventions. « Le Ministre de la Santé insiste sur l’intégration des services, la mutualisation des ressources, l’optimisation des capacités et la résilience face aux chocs. Il s’agit désormais de décliner une vision commune dans un document partagé », a-t-il souligné. 

Le Représentant de l’OMS en Côte d’Ivoire, Dr Lucien Manga, s’est félicité de la présence active des acteurs nationaux, témoignant de leur engagement en faveur de la santé et de la qualité de la coopération avec l’OMS. Il a évoqué la situation exceptionnelle à l’échelle internationale, marquée par une implication accrue de l’OMS dans le domaine de la santé, ce qui influence directement la capacité du bureau pays à accompagner efficacement la Côte d’Ivoire. « L’objectif principal de cette réunion est de définir ensemble les domaines prioritaires pour les cinq prochaines années pour concentrer nos efforts et assurer un service de qualité au gouvernement ivoirien », a-t-il affirmé. 

Dans le cadre de sa démarche d’appui au système de santé, l’OMS a mené un diagnostic approfondi du système de santé de base, notamment à travers des visites de terrain dans les dix Pôles Régionaux d’Excellence en Santé (PRES). Ces visites ont permis de mieux comprendre le fonctionnement des structures sanitaires, d’identifier les défis rencontrés et de formuler des recommandations adaptées aux réalités locales, avec une attention particulière portée à la santé maternelle et infantile. « Nous avons visité des formations sanitaires, rencontré les communautés et échangé avec les autorités locales dans l’ensemble des PRES », a indiqué le Représentant de l’OMS.

Les observations recueillies ont été synthétisées dans un rapport qui servira de base pour définir des interventions concrètes et pertinentes. Par ailleurs, les trois jours passés à Yamoussoukro ont permis de conduire une réflexion conjointe sur les priorités stratégiques des trois prochains biennium de coopération. Cette rencontre a également été l’occasion de procéder à la validation technique des termes de référence des 33 études prévues, lesquelles permettront d’établir une situation de base et de définir des interventions ciblées dans les 12 districts de convergence de l’action de l’OMS. 

En clôturant la réunion, la représentante du ministère de la santé, Dr Koui Isabelle, Directrice de la DPPS, a réitéré les remerciements du Ministre à tous les collaborateurs pour leur implication et en souligné l’importance de l’appropriation de cette initiative par chacun. Elle a noté que cette réunion a posé une « base solide d’une coopération rapprochée, alignée sur les priorités nationales et de l’OMS, prenant en compte les aspirations des populations ».  Elle a également remercié l’OMS et s’est engagée à mettre en œuvre les recommandations formulées, tout en poursuivant les efforts pour le bien-être des populations.

Le Représentant de l’OMS a remercié l’ensemble des participants pour leur engagement, leur participation active à l’immersion, et leur volonté manifeste d’appropriation des processus. Il a particulièrement souligné la pertinence de cette nouvelle approche, permettant des discussions concrètes et contextualisées sur les enjeux du système de santé. Il a rappelé que cette démarche reflète un alignement stratégique, essentiel pour garantir que les sujets abordés par l’OMS soient en cohérence avec les priorités nationales. « Cet alignement renforce la contribution commune à l’agenda de LUSAKA », a-t-il dit. Enfin, il a partagé sa vision sur un futur marqué par une volonté collective de mieux faire. Au-delà des ressources disponibles, il a insisté sur la nécessité d’un engagement fort, d’une réflexion approfondie et d’une détermination partagée pour maintenir le cap et produire des résultats concrets et durables.

La Représentante de l’UNFPA a exprimé ses sincères remerciements à l’OMS pour l’organisation de cette initiative visant à réfléchir de manière différente, qu’elle a saluée avec enthousiasme. Elle a réaffirmé la disponibilité de l’UNFPA à poursuivre les échanges et explorer des pistes de collaboration.