Semaine mondiale pour un bon usage des antimicrobiens 2021

Message de la Dre Matshidiso Moeti, Directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique

Du 18 au 24 novembre, la Région africaine se joint au reste de la communauté mondiale pour célébrer la Semaine mondiale pour un bon usage des antimicrobiens, qui vise à sensibiliser sur les dangers de la mauvaise utilisation des antibiotiques et d’autres antimicrobiens.

Le thème retenu pour l’édition de cette année, « Sensibilisons, maîtrisons la résistance aux antimicrobiens », encourage le grand public et les parties prenantes de tous les secteurs de la santé – humaine, animale et environnementale – à prendre des mesures contre cette menace majeure pour la santé publique.

La résistance aux antimicrobiens se produit lorsque les médicaments n’agissent plus comme ils le devraient contre les maladies transmissibles, parce que les microbes s’adaptent et se protègent, ce qui entraîne des infections résistantes aux médicaments.

Dans la Région africaine de l’OMS, plus de la moitié des décès surviennent des suites de maladies transmissibles traitées à l’aide d’antimicrobiens. La menace de la résistance aux antimicrobiens peut donc remettre en cause des décennies de progrès enregistrés dans la lutte contre le paludisme, le VIH/sida, la tuberculose et les infections sexuellement transmissibles, pour ne citer que ces exemples.

Pour consolider les acquis de la lutte contre les maladies infectieuses et renforcer les systèmes de santé, l’OMS soutient les interventions qui visent à lutter contre la résistance aux antimicrobiens. Au cours des 12 derniers mois, huit pays  ont rejoint le Système mondial de surveillance de la résistance aux antimicrobiens (GLASS), portant à trente-deux le nombre total de pays africains ayant adopté ce système  qui permet d’accroître la disponibilité de l’information pour la prise de décisions et de soutenir le renforcement des capacités.

Des formations sur la résistance aux antimicrobiens sont dispensées à des agents de santé, y compris dans le cadre de la riposte à la COVID-19, pour les sensibiliser aux risques liés à une mauvaise prescription ou à une administration inappropriée des médicaments, ainsi qu’à l’importance des pratiques d’hygiène pour prévenir la propagation des infections.

Au cours d’une formation unique en son genre organisée en novembre 2020, en tout 170 inspecteurs chargés de veiller à l’application de la réglementation issus de tous les pays de la Région africaine ont appris à intégrer les mesures de lutte contre la résistance aux antimicrobiens dans les inspections réglementaires et des produits de fabrication. Cette démarche contribuera au renforcement des systèmes de réglementation et de fabrication mis en place pour combattre la résistance aux antimicrobiens. En outre, pour améliorer les tests systématiques de la performance des antimicrobiens, le Togo a mis en place un programme de mentorat pour les laboratoires de microbiologie publics et privés.

De nombreux pays africains ont élaboré des plans d’action nationaux pour combattre la résistance aux antimicrobiens. En vue d’améliorer la mise en œuvre de ces plans, l’OMS a récemment mis au point un nouvel outil de calcul des coûts et de budgétisation. L’utilisation de cet outil permettra de mobiliser des ressources nationales et celles des partenaires pour combattre la résistance aux antimicrobiens.

En partenariat avec l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture, l’Organisation mondiale de la santé animale, le CDC-Afrique, le Bureau interafricain des ressources animales et le Programme des Nations Unies pour l’environnement, l’OMS organise cette année la troisième campagne conjointe pour célébrer la Semaine mondiale pour un bon usage des antimicrobiens dans la Région africaine. La manifestation virtuelle de cette année, qui rassemblera des partenaires et des gouvernements, s’attachera à améliorer la gouvernance et la responsabilité partagée pour la prévention de la résistance aux antimicrobiens.

Les mesures prises par les gouvernements pour réunir les différentes parties prenantes seront essentielles de ce point de vue, notamment la mise en place de structures, de plateformes et de budgets nationaux spécifiques, et l’établissement de partenariats avec le secteur privé pour limiter l’utilisation des antibiotiques dans l’élevage et l’aquaculture et pour améliorer les infrastructures d’alimentation en eau et d’assainissement afin de limiter la propagation des infections.

Enfin, nous tous autant que nous sommes devons jouer un rôle dans l’arrêt de la résistance aux antimicrobiens. La clé est d’utiliser uniquement les médicaments prescrits par un professionnel de santé agréé et de veiller à suivre le traitement prescrit dans son intégralité.

Le mauvais usage et l’abus d’antimicrobiens nous mettent tous en danger. Faisons donc de notre mieux pour sensibiliser le grand public, et maîtrisons la résistance aux antimicrobiens.

Prise en charge clinique de la COVID-19 — Orientations provisoires, le 27 mai 2020 (fournit des conseils aux cliniciens qui s’occupent de patients atteints de la COVID-19, y compris des recommandations sur les cas où il est ou pas justifié d’administrer un traitement antibiotique à un patient atteint de la COVID-19)

Preventing and managing antimicrobial resistance in the African region: A scoping review protocol, 2021

Global Leaders Group on Antimicrobial Resistance: Financing To Address Antimicrobial Resistance

Global Leaders Group on Antimicrobial Resistance: Financing To Address Antimicrobial Resistance

Pas le temps d’attendre – Assurer l’avenir contre les infections résistantes aux médicaments — Rapport du Secrétaire général des Nations Unies, 2019

Outil OMS de calcul des coûts et de budgétisation de la résistance aux antimicrobiens