Faire face aux pathologies néonatales et pathologies chroniques infantiles au Burundi : un renforcement des capacités des pédiatres est nécessaire pour une meilleure prévention et prise en charge des enfants
L’enfance est la période où l’être humain est le plus fragile, donc vulnérable à plusieurs fléaux dont les maladies. Il est vrai que la plupart des maladies chroniques de l’enfant sont, soit héréditaires, soit la conséquence des conditions sanitaires inhérentes au déroulement de la grossesse ou de l’accouchement. Cependant la prévention de ces pathologies doit débuter très tôt à travers, non seulement, des actions menées pendant la grossesse et en période néonatale par la sensibilisation et le dépistage, mais surtout des actions de renforcement des capacités et de plaidoyer pour la dotation des moyens matériels et en ressources humaines dans le domaine de la santé au cours de la période néonatale et infantile. Car, au Burundi, tous les nouveau-nés malades et les enfants porteurs de maladies chroniques ne peuvent pas être suivis par des pédiatres ; ces derniers n’étant pas très nombreux : vingt-quatre pédiatres pour une population d’environ douze millions, soit un pédiatre pour cinq cent mille habitants, alors que les enfants représentent une bonne partie de la population burundaise soit 45,52% pour les moins de 14 ans et la quasi-totalité des médecins pédiatres se retrouve à Bujumbura.De ce fait, un grand nombre d’enfants burundais porteurs de maladie chronique est vu par le médecin généraliste. Ce qui ne facilite pas la réduction de la mortalité chez les enfants avec un taux de mortalité néonatale de 23% et un quotient de mortalité infantile de 47 pour 1000 (EDS 2017).
C’est fort de ce tableau peu élogieux que l’ABUPED, Association burundaise de Pédiatrie,a jugé nécessaire d’organiser des activités de remise à niveau et d’échanges pour les médecins généralistes œuvrant à l’intérieur du pays en vue d’améliorer les soins accordés à ce groupe de patients. Ceci pour donner l’opportunité aux enfants porteurs de maladies chroniques n’ayant pas facilement accès aux soins spécialisés d’être consultés par des médecins pédiatres. Dans cette dynamique, du 24 au 25 septembre 2021 à Gitega, des consultations tous azimuts des cas de nouveau-nés et d’enfants avec maladies chroniques, préalablement identifiés par les médecins locaux, ont été assurées par des pédiatres.
Des exposés et échanges divers sur des pathologies néonatales et des maladies chroniques de l’enfant les plus fréquentes ont été organisés.
L’objectif principal de ces activités est de contribuer à l’amélioration de la prévention et de la prise en charge des pathologies infantiles chroniques depuis la période néonatale dans le contexte de la Covid-19 au Burundi avec un accent particulier sur les hôpitaux de districts qui manquent cruellement de médecins pédiatres afin de réduire la mortalité néonatale et infantile au Burundi.
Ces activités, soutenues techniquement et financièrement par l’OMS, ont donc permis, entre autres, de sensibiliser les acteurs de santé sur la prévention et la prise en charge des pathologies néonatales pouvant évoluer vers la chronicité ; de plaider pour la décentralisation et le transfert des compétences dans la prise en charge des maladies chroniques à travers des supervisions formatives et mentorat dans les districts sanitaires et de procéder à une actualisation des données sur la problématique de la COVID-19 chez l’enfant au Burundi.
Pour l’OMS, la réduction de la mortalité néonatale et infantile passe à travers les interventions efficaces et à haut impact à savoir : les soins prénatals de haute qualité, l’accouchement par du personnel qualifié, les soins post-natals pour les mères et les bébés, les soins des nouveau-nés à la naissance et des nouveaux nés malades. Pour poursuivre les progrès dans la réduction de la mortalité néonatale particulièrement pendant la crise du COVID-19, il est essentiel de maintenir les soins et services essentiels de santé.
Rappelons que l’ABUPED, initiatrice de cette activité, a été Créée en juin 2011 et a pour objectifs de favoriser les échanges entre les Pédiatres Burundais et les médecins généralistes des services de pédiatries ; de promouvoir la qualité des soins pédiatriques ; de contribuer à la formation continue par l’organisation de manifestations scientifiques (congrès, colloques, journées scientifiques, symposiums etc.) et d’améliorer les conditions de vie et de travail des pédiatres.