Journée internationale des personnes handicapées 2025

Message du DMohamed Janabi, Directeur régional de l’OMS pour l’Afrique

À l’occasion de la Journée internationale des personnes handicapées, célébrée le 3 décembre sous le thème Fostering Disability-Inclusive Societies for Advancing Social Progress, que l’on peut traduire par « Promouvoir des sociétés inclusives pour les personnes handicapées afin de faire progresser le développement social », il nous est rappelé avec force que l’inclusion est le fondement même du développement durable, de la cohésion sociale et de la dignité humaine.

Dans la Région africaine de l’OMS, plus de 188 millions de personnes vivent avec une forme de handicap. Le handicap résulte de multiples facteurs, parmi lesquels les maladies transmissibles et non transmissibles, la malnutrition, les traumatismes et les effets des conflits. Pourtant, les personnes handicapées demeurent parmi les groupes les plus marginalisés de nos sociétés, souvent exposées à une stigmatisation persistante et à de multiples obstacles dans l’accès aux soins de santé, à l’éducation, aux transports et à l’emploi.

Les effets de l’exclusion sont considérables : elle restreint la participation, aggrave la pauvreté et compromet le bien-être.

À l’OMS, nous nous engageons à promouvoir, garantir et préserver la santé et le bien-être de toutes et de tous, en tout lieu. Nous sommes conscients que la solidité d’un système de santé se mesure à sa capacité à atteindre l’ensemble de la population, y compris celles et ceux qui sont trop souvent exclus des services essentiels. En collaboration avec les gouvernements, la société civile et les organisations de personnes handicapées, nous œuvrons à garantir des services équitables et centrés sur la personne à un coût abordable.

Par le biais des examens nationaux du secteur de la santé, des dialogues politiques et de la planification stratégique, nous soutenons les pays en ce qui concerne l’intégration de l’équité et de l’inclusion à chaque maillon du continuum de soins, de la santé communautaire jusqu’aux services hospitaliers.

Notre démarche s’appuie sur la Convention des Nations Unies relative aux droits des personnes handicapées, qui consacre le droit de toute personne au meilleur état de santé qu’elle est capable d’atteindre, sans aucune discrimination. Cet engagement constitue le fondement du Rapport mondial de l’OMS sur l’équité en santé pour les personnes handicapées, lequel met en lumière l’urgence de lever les obstacles systémiques – plutôt que de cibler les déficiences – en tant que cause profonde des inégalités.

Cette année, la création du Réseau OMS pour l’équité en santé des personnes handicapées marque une étape importante dans cet effort collectif. Le réseau rassemble 147 membres, dont 24 de la Région africaine, représentant des gouvernements, des organisations internationales, des universités et la société civile. Sa mission est de renforcer la collaboration, d’accélérer l’apprentissage et de transposer à une plus grande échelle les bonnes pratiques qui rendent les systèmes de santé plus inclusifs.

Il convient de souligner que la dynamique s’amplifie également au niveau des pays. Plusieurs États Membres élaborent des stratégies nationales de santé intégrant le handicap, en concertation avec les personnes handicapées – y compris sur le continent africain. Cette démarche vise à renforcer l’accessibilité de l’ensemble des services, y compris ceux liés à la réadaptation et aux technologies d’assistance.

Alors que nous célébrons cette journée, j’en appelle aux gouvernements, aux partenaires et aux communautés pour qu’ils traduisent cet engagement en investissements tangibles. Nous devons veiller à ce que les politiques, les programmes et les établissements de santé soient conçus en concertation avec les personnes handicapées, et pas seulement pour elles. Leur voix, leur expertise et leurs expériences vécues sont essentielles pour façonner des systèmes qui ne laissent personne de côté.

Ensemble, nous pouvons construire des sociétés plus inclusives, mais aussi plus saines, plus fortes et plus équitables, où chaque personne, quelles que soient ses capacités, peut s’épanouir et contribuer au l’essor collectif de l’Afrique.

 

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