En rose ou en bleu, le personnel de l’OMS en RDC sensibilisé aux cancers du sein et de la prostate
À Kinshasa, le bureau de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) en RDC a organisé un atelier de sensibilisation et de dépistage autour des cancers du sein et de la prostate, réunissant son personnel dans une ambiance à la fois pédagogique et ludique. Cet événement s’inscrit dans le cadre de la promotion de la santé, face à l’enjeu majeur que représentent ces cancers en RDC, où l’accès au dépistage et aux soins spécialisés reste limité, comme dans de nombreux pays africains.
Plusieurs temps forts ont marqué cette journée : une présentation générale sur les cancers du sein et de la prostate, suivie de sessions interactives permettant aux participants de poser des questions et de partager leurs expériences. Un atelier de démonstration a ensuite permis d’apprendre et de pratiquer les techniques d’auto-examen du sein et les méthodes de dépistage de base pour la prostate. Parallèlement, un espace de dépistage a été aménagé pour effectuer des examens sur place et interagir avec les experts.
M. Riku Edward Elovainio, Chef de bureau de l'OMS en RDC, a souligné que « l’atelier avait pour principaux objectifs d’informer le personnel sur les facteurs de risque et les signes d’alerte, de promouvoir le dépistage précoce et de créer un espace de dialogue et de partage d’expériences. »
Le Dr Célestin Madi, oncologue invité, a insisté sur l'importance du dépistage précoce, affirmant que « le dépistage précoce reste l’outil le plus efficace pour améliorer les chances de guérison et de survie. » Parmi les gestes qui peuvent sauver des vies, l’autopalpation, un geste simple à réaliser soi-même à domicile, si pratiqué correctement et régulièrement, constitue un moyen essentiel de détection précoce. Pour les hommes, se faire dépister après 45 ou 50 ans est également crucial pour prévenir le cancer de la prostate.
L’impact de l’atelier s’est reflété dans les témoignages du personnel. Florida Mbemba, Assistante administrative, a exprimé sa satisfaction et sa gratitude : « On ne mesure pas toujours à quel point ces cancers sont fréquents autour de nous. Cet atelier m’a rappelé l’importance de prendre du temps pour ma santé et celle de mes proches. » De son côté, Richy Ngombo, Chargé de la gestion de l'information sanitaire et du rapportage, a souligné la pertinence d’aborder ouvertement les cancers masculins : « Il existe encore beaucoup de tabous et de silences autour du cancer de la prostate. Cet atelier m’a permis de mieux comprendre les symptômes, les examens et la nécessité de ne pas attendre. Il a aussi créé un climat de confiance où chacun pouvait poser ses questions. »
Les facteurs de risque des cancers du sein et de la prostate sont variés et incluent : le tabagisme, la consommation excessive d’alcool, une mauvaise alimentation, le manque d’activité physique ou encore la pollution de l’air. Une sensibilisation adaptée peut contribuer à réduire significativement le risque, notamment en encourageant l’adoption d’habitudes plus saines.
Cet atelier interne marque la volonté de l’OMS en RDC de renforcer la prévention de manière globale, en commençant par ses propres équipes. Dans la Région africaine de l’OMS, plus de 900 000 nouveaux cas de cancer et plus de 580 000 décès causés par un cancer ont été recensés en 2022. Si des mesures urgentes ne sont pas prises, les décès par cancer en Afrique pourraient augmenter de plus de 70 % d’ici à 2040. Au-delà de l’objectif immédiat de prévention, cet évènement a également renforcé la cohésion interne et l’esprit d’équipe. En rose ou en bleu, chacun a contribué à faire de cette journée un moment d’apprentissage et d’action.