Recrudescence de cas de paludisme dans la région de l’Extrême-Nord du Cameroun

Recrudescence de cas de paludisme dans la région de l’Extrême-Nord du Cameroun

De janvier à septembre 2013, la région de l’Extrême-Nord a enregistré 182 402 cas suspects de paludisme (morbidité de 27,7%) dont 75,9% des cas de paludisme simples et 24,1 % des cas de paludisme graves. Sur la même période en 2012, la région avait enregistré 166 261 cas suspects de paludisme pour une morbidité de 30,3%. Le paludisme simple représentait alors 78,04% des cas contre 21,9% pour le paludisme grave.

Ces chiffres montrent une baisse de la morbidité du paludisme de 2012 à 2013 malgré l'augmentation du nombre de cas de 9,7% soit 16 141 cas suspects. En effet, pour l’année 2013 pendant la saison des pluies de juillet à septembre, 89 058 cas suspects de paludisme ont été notifiés soit 35 593 enfants de moins de 5 ans et 2 187 femmes enceintes.

Pendant la même période, 599 décès attribués au paludisme ont été enregistrés parmi lesquels 434 enfants de moins de 5 ans (72%) et 3 femmes enceintes (0,5%). Les 10 districts de santé les plus touchés sont Mada, Makary, Maroua Rural, Maroua Urbain, Moulvoudaye, Moutourwa, Vele, Bourha, Goulfey, Kousseri.

C’est dans ce contexte que s’est déroulée à Maroua, le 1er novembre 2013, une mission d’investigation conjointe, sous la conduite du Ministre de la Santé Publique, Monsieur André Mama Fouda, accompagné de Madame le Représentant de l’OMS, l’UNICEF et les autres partenaires de la santé afin de déterminer l’ampleur de la situation sur le terrain et prendre les mesures nécessaires de riposte.

Cette visite a permis de constater que les structures de santé sont confrontées à des afflux importants de malades entrainant des difficultés de prise en charge des patients. La remontée tardive des données épidémiologiques mensuelles n’a pas permis de déclencher le système d’alerte précoce et de riposte. Ce pic saisonnier inhabituel et la létalité élevée semblent être la résultante de plusieurs facteurs à savoir : une très faible utilisation des MILDA (30,0% malgré la disponibilité de 83,4% dans les ménages selon l’enquête ECPMILDA, 2013 de l’INS), un environnement propice favorable à la prolifération des gites larvaires, l’utilisation des médicaments inappropriés et le recours tardif aux soins dans les structures de santé.

Le plan de riposte proposé par le Ministère de la Santé Publique comporte les actions suivantes à court et moyen termes: l’approvisionnement approprié du Centre d’Approvisionnement Pharmaceutique Régional et des formations sanitaires de la région , le renforcement temporaire de la capacité d’accueil des structures de santé, le briefing des Equipes Cadres de district sur la gestion des cas de paludisme pendant la période de recrudescence, la sensibilisation des ménages à l’utilisation systématique des MILDA et au respect des règles d’hygiène environnementale, le renforcement des capacités du personnel dans le domaine de l’information sanitaire, l’analyse des données et sur les nouvelles directives de prise en charge du paludisme, la notification hebdomadaire des données épidémiologiques du paludisme et l’opérationnalisation de la chimioprévention saisonnière du paludisme pour les enfants de moins de cinq ans recommandée par l’OMS.

Recrudescence de cas de paludisme dans la région de l’Extrême-Nord du Cameroun

Pour des informations supplémentaires, veuillez contacter :

OMS :

Dr Charlotte Faty Ndiaye, Représentant mail afwcocm [at] who.int: Tel +237 22 21 10 78

Dr Alexis Tougordi, NPO/MAL, mail tougordia [at] who.int

Mme Barbara Etoa, NPO/HIP, mail etoankonob [at] who.int

unicef :

zadam [at] unicef.org Tel: +237 22 22 31 82