Pérenniser les efforts visant à mettre fin aux flambées de mpox en Afrique
Brazzaville – Un an après que l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a déclaré la mpox urgence de santé publique de portée internationale, les pays africains ont intensifié les mesures de riposte et accompli des progrès dans la réduction de la propagation du virus.
L’action concertée des gouvernements, de l’OMS, du Centre africain de contrôle et de prévention des maladies (CDC-Afrique), des communautés et des partenaires a permis de renforcer la surveillance des maladies, d’étendre les tests de laboratoire, de déployer la vaccination et d’améliorer le traitement et les soins prodigués aux personnes atteintes de la mpox.
La mpox demeure une préoccupation majeure de santé publique en Afrique. Au cours de l’année écoulée, 28 pays africains ont été touchés, avec plus de 174 000 cas suspects et près de 50 000 cas confirmés ayant été notifiés. Environ 240 vies humaines ont été perdues.
Toutefois, les efforts de riposte commencent à porter leurs fruits. Ces six dernières semaines, le nombre hebdomadaire de cas confirmés a diminué de 34,5 % par rapport aux six semaines précédentes. Plus de trois millions de doses ont été livrées, soit près de la moitié de l’objectif fixé ; plus de 951 000 doses ont été administrées et environ 900 000 personnes ont reçu au moins une dose.
En Côte d’Ivoire, des efforts soutenus ont permis de maîtriser la flambée épidémique, comme en témoigne la période de 42 jours sans notification de nouveaux cas. L’Angola, le Gabon, Maurice et le Zimbabwe ont également franchi le seuil de 90 jours sans nouveaux cas confirmés.
« Les efforts déployés conjointement ont joué un rôle déterminant dans le renforcement des mesures ayant conduit à une riposte efficace », a déclaré le Dr Otim Patrick Ramadan, responsable de secteur de programme, riposte aux situations d’urgence au Bureau régional de l’OMS pour l’Afrique. « Il est important de maintenir les dispositifs qui se sont avérés efficaces, notamment la détection rapide des cas, la vaccination ciblée en temps voulu, des systèmes de laboratoire robustes et une participation communautaire active. »
L’OMS et le CDC-Afrique ont élaboré ensemble des plans de préparation et de riposte à la mpox à l’échelle continentale. Leur mise en œuvre a été assurée conjointement, avec le concours de l’équipe d’appui à la gestion des incidents et en étroite collaboration avec les partenaires.
« Le partenariat entre le CDC-Afrique et l’OMS met en lumière la force du leadership africain. Dans un contexte de ressources limitées, l’efficacité devient impérative, ce qui suppose un travail d’équipe, ainsi qu’un cadre budgétaire et de suivi unifié », a déclaré le Professeur Yap Boum, gestionnaire adjoint des incidents sur le plan continental pour le compte du CDC-Afrique.
Depuis août 2024, l’OMS collabore étroitement avec les pays pour renforcer les capacités de riposte. En effet, 13 des 22 pays confrontés à une transmission active disposent désormais de plans de déploiement vaccinal, tandis que huit d’entre eux procèdent à la vaccination des groupes et des contacts à haut risque.
Cependant, des défis subsistent. Il s’agit notamment de l’accès limité aux vaccins, des situations d’urgence concurrentes, des déficits de financement, de l’accès insuffisant aux soins et de la stigmatisation qui dissuade les personnes de recourir aux services de santé. Le conflit qui sévit dans l’est de la République démocratique du Congo continue d’entraver les efforts de riposte.
« Au cours des six prochains mois, nous accorderons la priorité au renforcement de la surveillance communautaire dans les zones à haut risque, à la poursuite de l’achat et de la distribution de fournitures essentielles dans les zones sensibles, à l’intégration progressive de la lutte contre la mpox dans les programmes de santé existants afin d’en assurer la pérennité, au soutien de la vaccination ciblée, ainsi qu’à la mobilisation de financements supplémentaires pour faciliter le déploiement des vaccins », a expliqué le Dr Otim.