Quand la COVID et les Réseaux Sociaux s’invitent dans la campagne de vaccination

Vaccination d'un enfant dans le district de Badja
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Quand la COVID et les Réseaux Sociaux s’invitent dans la campagne de vaccination

La première phase de la campagne vaccinale de riposte, déroulée du 24 au 27 Septembre 2020 a souffert de l’ingérence des réseaux sociaux dans la perception et la conception de la population à l'égard aux traitements de masse ou campagnes vaccinales.

Ainsi, sur 715 319 enfants de 0 à 5 ans ciblés, seuls 579 259 ont pu bénéficier de cette vaccination, soit une couverture de 81% pour l’ensemble des 2 régions, de 84,5% dans la région Maritime et 73,5% dans le Grand Lomé.

Cette insuffisance dans la couverture vaccinale est due en partie aux multiples refus et réticences auxquels sont confrontés les agents vaccinateurs (il faut ajouter aussi les pluies qui se sont abattues dans la région ralentissant la progression des équipes).

Les différents motifs évoqués pour les cas de refus, issus des messages sur les réseaux sociaux (surtout WhatsApp), vont de la peur d’un « test de vaccin Covid » à l’inoculation du virus de Covid lui-même, ou à la théorie du complot pour exterminer les africains, en passant par la peur d’un « vaccin pour stériliser les filles afin d’anéantir la reproduction chez les africains », la peur des effets secondaires (fièvre, paralysie …) consécutifs à la vaccination, le manque de réaction spontanée et ferme des autorités pour démentir les rumeurs sur la corrélation entre vaccination et COVID …

Outre ces motifs, la confusion entre l’éradication du poliovirus sauvage et la campagne de riposte à la poliomyélite a également perturbé cette campagne.

Tous les moyens ont été mobilisés en vue de venir à bout de ces réticences et obtenir l’adhésion de la population. Ainsi, l’équipe de communication a appuyé vaccinateurs, superviseurs et moniteurs dans la mobilisation sociale et la sensibilisation durant la campagne, appuyée par les responsables du MSHP, les partenaires de l’OMS et de l’UNICEF, les chefs coutumiers et religieux et aussi les élus locaux.

 Notons que le Togo fait face depuis le mois de septembre 2019 à une recrudescence de cas de poliomyélite due au virus dérivé de la souche vaccinale de type 2. Ce qui a conduit à la tenue des campagnes vaccinales de riposte dans les régions des Plateaux, Centrale, de la Kara et des Savanes.

La région Maritime qui semblait épargnée a enregistré son premier cas en Novembre 2019, conduisant à l’organisation de cette campagne prévue initialement en Février 2020, mais repoussée pour cause de pandémie à Coronavirus.

 Le deuxième round de cette campagne est prévu dans les prochaines semaines.

Réunion de coordination entre les partenaires et les responsables sanitaires de Zio
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