Pour une meilleure gouvernance du système de santé au service des patients : le Représentant de l’OMS au Tchad appelle à l’amélioration des indicateurs et au renforcement du système de santé en débutant progressivement la mise en œuvre de la Couverture sa

Pour une meilleure gouvernance du système de santé au service des patients : le Représentant de l’OMS au Tchad appelle à l’amélioration des indicateurs et au renforcement du système de santé en débutant progressivement la mise en œuvre de la Couverture sa

La 26ème session du comité directeur du Ministère de la santé publique et de la solidarité nationale est une revue annuelle sectorielle statutaire qui réunit tout ce que le Tchad a d’acteurs techniques mais aussi politiques du secteur de la santé à tous les niveaux. Elle a été ouverte ce 1er juin 2021 à N’Djamena.

L’objectif majeur de cette importante activité regroupant notamment les acteurs de terrain, dont les Délégués Sanitaires provinciaux, les Directeurs de Pharmacies Provinciales d’Approvisionnement (PPA) et les Directeurs des Hôpitaux Provinciaux est d’évaluer les indicateurs de santé de chaque délégation sanitaire. La présente session s’inscrit dans le cadre des efforts multisectoriels de remobilisation de l’ensemble des acteurs de la santé autour de nombreux défis auxquels fait face le Département de la santé au Tchad.

La cérémonie d’ouverture officielle de cette rencontre était placée sous la présidence du Ministre de la Santé publique et de la solidarité nationale, Dr ABDOULAYE Sabre Fadoul en présence des Représentants des partenaires du secteur de la santé notamment l’OMS,  Chef de file,  l’UNICEF, l’UNFPA, l’ONUSIDA, le HCR, le PAM, les Ambassadeurs  de France, de Chine, l’Union européenne, la Coopération Suisse, l’AFD et de nombreux invités de marque dont le Conseiller santé à la Présidence de la République, le Président de la Commission  santé et affaires sociales de l’Assemblé Nationale et les anciens ministres de la santé.

Au nom des partenaires, le Dr Jean-Bosco NDIHOKUBWAYO, Représentant de l’OMS au Tchad a félicité le Ministre de la Santé publique pour son leadership, sa vision et son esprit d’ouverture pour apporter des solutions aux nombreux défis auxquels fait face le pays en matière de santé malgré les énormes difficultés notamment le contexte particulièrement difficile lié à la pandémie de COVID-19.

En dépit de cette situation a-t-il ajouté, le Ministère de la santé publique et de la solidarité nationale, avec le concours de ses partenaires, que le Représentant de l’OMS a largement remerciés, a pris de nombreuses initiatives qui ont permis l’embellie dont nous bénéficions en ce qui concerne la Covid-19. En matière de préparation et de riposte aux épidémies, le Représentant de l’OMS a plaidé pour la mise en place d’un Centre des Opérations d’Urgence qui aiderait le Tchad à mieux préparer et riposter aux épidémies et autres événements de santé publique. Il a appelé les partenaires à appuyer le Tchad dans ce sens.

Le Dr Ndihokubwayo est revenu largement sur la Couverture sanitaire universelle dont les étapes préparatoires ont toutes été franchies et validées. Il a appelé à la mise en œuvre en commençant par le régime 3 dont les estimations en termes de coûts et de populations cibles sont terminées. Le plus important dans la CSU, a-t-il ajouté, c’est de commencer et puis évoluer, progressivement, étape par étape chacun à son rythme.

Dans son allocution de circonstance, le Dr Jean Bosco Ndihokubwayo a insisté sur l’importance absolue de renforcer les ressources humaines pour la santé au Tchad. Pour lui, les ressources humaines en santé devraient constituer une priorité nationale à laquelle il faut trouver une solution idoine. Les enquêtes récentes montrent que le pays aura besoin de recruter annuellement 8000 agents de santé, toutes catégories confondues, pour être à la norme.

Parlant de la faiblesse du système national d’information sanitaire il a plaidé pour l’introduction rapide du DHIS2 (logiciel d'information sanitaire du district) afin de faciliter la collecte, la saisie, l’analyse et la diffusion des données sans oublier la mise en œuvre des recommandations de la carte sanitaire. Il est revenu sur le secteur pharmaceutique car il n’y a pas de système de santé sans médicaments a-t-il rappelé. Ici Dr Ndihokubwayo a recommandé la mise en œuvre de la feuille de route issue des Assises nationales sur le Médicament tenue à Ndjamena en mai 2019.

Le Représentant de l’OMS a aussi passé en revue l’épineuse question de la santé maternelle et infantile soulignant le taux particulièrement élevé de décès maternels au Tchad. En effet, malgré la mise en œuvre des différentes stratégies mondiales reconnues pour leur efficacité afin de réduire la mortalité maternelle et infantile, y compris celles proposées par l’OMS depuis plusieurs décennies, le Tchad demeure à ce jour un des pays au monde où les indicateurs de mortalité maternelle, néonatale et infantile sont les plus défavorables. Il s’est inquiété que si des initiatives fortes ne sont pas prises le Tchad risque de ne pas être au rendez-vous des Objectifs de Développement Durable en matière de santé maternelle et infantile en 2030. Il a suggéré qu’un dialogue national se tienne autour des décès maternels afin qu’on y apporte des solutions idoines surtout que la grande partie de ces décès sont évitables.

Dans le domaine de la lutte contre la maladie il a appelé les participants à se pencher sérieusement sur les indicateurs du paludisme, premier problème de santé publique au Tchad pour proposer des solutions afin que les interventions à haut impact sur le paludisme soient menées efficacement. Il a ainsi appelé par exemple au respect strict du protocole national de traitement du paludisme en testant avant de traiter. 

Pour le VIH/SIDA, il est revenu sur le fait que le taux dépistage précoce de l’infection chez l’enfant reste bas et que les personnes vivant avec le VIH bénéficient peu ou pas du tout de charge virale alors que les équipements et les réactifs de laboratoire sont disponibles.  Il a appelé à ce que la co-infection VIH/tuberculose soit détectée et traitée à temps. Le dépistage de la co-infection TB/VIH doit être amélioré par l’extension du « guichet unique » : les sites de prise en charge de la tuberculose doivent assurer aussi la prise en charge des personnes vivant avec le VIH et vice versa. Il a, enfin, encouragé le MSPSN à continuer l’intégration des programmes VIH/SIDA et hépatites virales afin d’intensifier la lutte contre les hépatites un véritable fléau au Tchad qui est un de pays les plus affectés par l’hépatite B par exemple avec un taux de prévalence de 25%.

Dans le domaine de la vaccination, le Dr Ndihokubwayo a parlé de ce que le Tchad a fait de bon et en a félicité le Ministre de la santé publique et de la solidarité nationale à savoir : l’éradication du poliovirus sauvage depuis 2016, l’élimination du tétanos néonatal depuis 2018 et le fait qu’aucun cas de méningite A n’est plus notifié au Tchad depuis février 2013. Ces succès ne devraient pas néanmoins occulter les indicateurs encore très faibles du PEV. En effet, la dernière revue externe de la couverture vaccinale qui date de 2017 a montré que seulement 22% des enfants sont complétement vaccinés (ECV), autrement dit 78% des enfants n’ont pas, soit entamé ou soit pas achevé la totalité de la vaccination.

Pour améliorer les indicateurs du PEV, le Représentant de l’OMS appelle à la mise en œuvre de la feuille de route issue du Forum national sur la vaccination tenue en mars 2018 sous le haut patronage du Chef de l’Etat.

Dans son allocution d’ouverture, le Dr ABDOULAYE Sabre Fadoul, Ministre de la Santé Publique et de la Solidarité nationale, a exhorté les participants à une discussion franche. « Le but recherché est d’avoir un consensus sur les véritables goulots d’étranglement et d’y proposer des solutions idoines et une feuille de route par Délégation en apprenant les meilleures pratiques », a-t-il précisé.

Pour le Ministre de la Santé Publique et de la Solidarité nationale, la présente session est une innovation pour renforcer le suivi stratégique rapproché de la mise en œuvre des activités sanitaires afin de redonner une nouvelle image au secteur de la santé.  Ainsi, au cours de ces assises, l’essentiel du temps sera consacré à la revue des activités des délégations sanitaires provinciales, responsables de la mise en œuvre de la politique nationale de santé.

Chaque délégation provinciale aura à présenter sur la gouvernance, la mise en œuvre des activités sanitaires, le suivi et la coordination des activités sur le terrain, la situation consolidée des appuis financiers, la redynamisation de la vaccination de routine, l’accès aux soins de qualité aux femmes et aux enfants, la problématique de la disponibilité des médicaments dans les formations sanitaires et la mise en œuvre de la santé communautaire.

La clôture de cette importante activité est prévue ce 05 juin 2021 avec des recommandations dont la mise en œuvre sera évaluée de façon régulière par le MSPSN appuyés par ses partenaires●

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Pour plus d'informations ou pour demander des interviews, veuillez contacter :
Dr Ndihokubwayo Jean Bosco

Représentant de l’OMS au Tchad
Email: Ndihokubwayoj [at] who.int

Dr Eyong EFOBI John

Conseiller/HSS
Email: eyongj [at] who.int

Mme Yoyammel N. Martine

Suivi & Evaluation
Email: yoyammeln [at] who.int

M. Abatcha Oumar Kadaï

NPO/HSS
Email : abatchak [at] who.int

Mr NAISSEM Jonas

NPO/HIP
Email : naissemj [at] who.int