Le Conseil National de la Santé : bâtir un système de santé résilient et équitable pour tous
Brazzaville, 18 juillet 2025 – Quarante et un ans après sa création, le Conseil national de la santé (CNS) tient sa deuxième session ordinaire au Grand hôtel de Kintélé, sous le haut patronage du Premier ministre, Chef du gouvernement, S.E.M. Anatole Collinet MAKOSSO. Placé sous le thème « La gouvernance du système de santé congolais face aux défis de l’Objectif de Développement Durable 3 », le conseil ambitionne d’analyser les défis et tracer une feuille de route pour un système de santé plus performant et plus inclusif.
Trois temps forts ont marqué cet évènement ; la cérémonie d’ouverture, suivie de deux sessions expertes et la session des travaux du Conseil National de Santé.
La cérémonie d’ouverture a rassemblé 15 ministres et autres membres du gouvernement, des préfets de département, des conseils départementaux de santé, des partenaires techniques et financiers ainsi que des experts en santé publique. Portant la voix de ces derniers, le Représentant Résident de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) au Congo, Dr Vincent Dossou SODJINOU, a salué « l’engagement renouvelé des autorités congolaises à faire de la santé un levier majeur de développement social et économique ». Pour le représentant de l’OMS, la gouvernance constitue le socle d’un système de santé résilient et équitable, capable de garantir à chaque citoyen l’accès aux soins de santé essentiels.
Le Ministre de la Santé et de la Population, Pr Jean-Rosaire IBARA, a, quant à lui, rappelé les progrès accomplis ces dernières années, notamment la mise en service des hôpitaux généraux de Brazzaville et Pointe-Noire, la construction de nouveaux centres de santé dans les zones rurales et l’imminente inauguration des hôpitaux de Ouesso et Sibiti. « Ces efforts traduisent une volonté politique affirmée de rapprocher l’offre de soins des populations et d’améliorer leur qualité de vie », a-t-il souligné.
Dans son mot d’ouverture officielle du conseil, le Premier ministre Anatole Collinet MAKOSSO a affirmé avec force : « La Santé est la première des batailles du gouvernement… », avant d’ajouter une phrase qui résonne comme un manifeste : « Il n’y aura pas d’avenir prospère pour le Congo, sans un peuple en bonne santé. » Il a également insisté sur la nécessité urgente de réactualiser le décret mettant ce conseil en 1984 afin de l’adapter aux défis contemporains. « Cette modernisation institutionnelle témoigne de la volonté du gouvernement de doter le pays d’outils de gouvernance sanitaire à la hauteur des enjeux du 21ème siècle », a-t-il souligné.
Aux deux premiers jours, les experts ont débattu neuf thématiques cruciales pour répondre aux défis structurels et organisationnels du système sanitaire national. Parmi les priorités figurent l’actualisation du cadre juridique du CNS, la mobilisation des fonds domestiques et innovants et la mise en place de stratégies pour une meilleure répartition des ressources humaines, notamment dans les zones rurales.
Les échanges riches et dynamiques entre les experts et les Préfets, les Présidents des Conseils Départementaux, ont mis en évidence la forte mobilisation des acteurs autour des neuf thématiques clés, révélant une réelle volonté de réforme en profondeur du système de santé congolais. Les débats ont été particulièrement animés sur la question stratégique de la délégation de gestion des structures sanitaires et éducatives aux collectivités locales. Cette réforme, perçue comme essentielle pour rapprocher l’offre de soins des populations et améliorer la gouvernance locale, a suscité un vif intérêt, tant pour ses opportunités que pour les défis qu’elle soulève en matière de redevabilité, de financement et de renforcement des capacités.
La séance solennelle du conseil national de santé a eu lieu le 18 juillet 2025 sous le patronage du Ministre de la Santé et de la Population. Elle a été l’occasion de discuter, amender et valider les recommandations et les résolutions proposées au conseil par les experts. À l’issue de ce troisième jour des travaux, le Conseil national de la santé a adopté neuf séries recommandations. Celles-ci portent, entre autres, sur l’élaboration d’un nouveau décret réformant le CNS, la diversification des financements de la santé, le renforcement de la fonction publique territoriale, la modernisation des équipements et infrastructures, ainsi que la mise en œuvre d’un cadre clair pour la participation communautaire et la gouvernance locale en santé.
En clôturant la session, le Président du Conseil national a officiellement entériné l’ensemble des recommandations et résolutions, engageant ainsi les parties prenantes à leur mise en œuvre effective. « Les résultats auxquels nous sommes parvenus témoignent de notre engagement commun à accélérer les réformes afin que chaque citoyen, où qu’il vive sur notre territoire, ait accès à des soins de qualité et adaptés à ses besoins. L’équité en santé n’est pas une option, c’est une exigence morale et un fondement de la cohésion sociale », a déclaré Jean-Rosaire IBARA, Ministre de la Santé et de la Population. Cette deuxième session du CNS s’inscrit comme une étape décisive dans la construction d’un système de santé plus résilient, équitable et adapté aux aspirations de la population congolaise. Elle trace la voie vers l’atteinte de la couverture sanitaire universelle et la réalisation de l’Objectif de Développement Durable n°3 d’ici 2030.