Message de la Dre Matshidiso Moeti, Directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique, à l’occasion de la Journée mondiale du diabète 2019

Le 14 novembre de chaque année, l’OMS s’associe à la communauté internationale pour célébrer la Journée mondiale du diabète.

Le thème retenu pour l’édition de cette année est « la famille et le diabète », car la prise en charge de cette maladie a des répercussions non seulement sur le patient, mais aussi sur ses proches. Le diabète est une maladie chronique qui requiert un mode de vie sain, ainsi qu’un traitement et un suivi quotidiens. Le coût des soins de santé associés à la prise en charge de cette maladie constitue un facteur d’appauvrissement pour les familles.

Le diabète survient lorsque le taux de sucre dans le sang est élevé. Le diabète de type 1 se déclare lorsque le pancréas ne produit pas suffisamment d’insuline. Le diabète de type 2, qui représente près de 90 % des cas de diabète, survient lorsque le corps n’utilise pas efficacement l’insuline produite. Faute d’une prise en charge adaptée, le diabète peut provoquer la cécité, une insuffisance rénale, l’amputation des membres inférieurs et d’autres complications.

Dans la Région africaine, la prévalence du diabète a plus que doublé, passant de 3,1 % en 1980 à 7,1 % en 2014. Au niveau des pays, la prévalence de l’hyperglycémie oscille entre 3 % au Togo et au Bénin et 23 % au Niger (ce qui signifie qu’environ une personne sur quatre est concernée par ce problème). Malheureusement, la moitié des personnes diabétiques ne savent pas qu’elles sont atteintes de cette maladie.

Certains facteurs de risque liés au diabète de type 2 ne peuvent pas être modifiés, notamment les facteurs génétiques, l’origine ethnique et l’âge. Cependant, nous pouvons agir ensemble sur d’autres facteurs tels que la mauvaise alimentation, le manque d’exercice physique et le tabagisme.

L’OMS œuvre aux côtés des pays d’Afrique pour améliorer la prévention et la prise en charge du diabète. Ces efforts comprennent le renforcement des capacités de surveillance de la charge du diabète moyennant des enquêtes fondées sur l’approche par étape recommandée par l’OMS pour la surveillance des maladies non transmissibles, et la mise à disposition de services de santé pour le traitement du diabète à l’aide de l’ensemble OMS d’interventions essentielles pour lutter contre les maladies non transmissibles dans le cadre des soins de santé primaires.

Les Seychelles et l’Afrique du Sud ont promulgué des lois sur la taxation des breuvages sucrés, le but étant de réduire la consommation et, partant, de prévenir l’obésité et le diabète.

L’Organisation mondiale de la Santé fournit aussi un appui aux pays pour qu’ils puissent mettre au point des solutions innovantes. C’est le cas au Bénin, où l’intelligence artificielle est utilisée pour effectuer des diagnostics précoces du diabète, et au Sénégal où le secteur de la santé s’appuie sur la téléphonie mobile pour éduquer les patients en ce qui concerne le traitement du diabète de type 2, afin de renforcer l’observance thérapeutique.

Ensemble, nous pouvons rendre les médicaments essentiels plus accessibles à un prix abordable. En Afrique, dans le secteur public, le prix d’une ampoule d’insuline de 10 millilitres sur le lieu des soins a baissé. En effet, l’on est passé d’une moyenne régionale de US $20 en 2014 à US $1,14 en 2018.

Ces progrès sont certes encourageants, mais la charge du diabète reste en augmentation et nous devons redoubler d’efforts pour inverser cette tendance.

Je saisis par conséquent l’occasion de cette Journée pour inviter les familles à faire front commun contre le diabète :

  • en adoptant des régimes alimentaires sains, notamment en consommant moins de six cuillerées de sucre par jour (y compris le sucre ajouté aux aliments et aux boissons par les sociétés, les cuisiniers ou les consommateurs, et le sucre contenu dans le miel et les jus de fuit) ;
  • en s’adonnant régulièrement à l’exercice physique – une marche rapide de 30 minutes par jour est recommandée ; et
  • en vérifiant les informations relatives au poids corporel, à l’indice de masse corporelle et à la glycémie au moins une fois par an, et plus fréquemment chez les personnes les plus susceptibles de développer un diabète.

Par ailleurs, j’exhorte les gouvernements à adopter et à mettre en œuvre des lois et des politiques qui encouragent les populations à adopter des modes de vie sains, tout en veillant à la disponibilité des médicaments essentiels et des technologiques dans le secteur public.

Nous pouvons agir ensemble pour réduire l’incidence du diabète, pour garantir des soins de qualité aux personnes diabétiques dans le cadre de la couverture sanitaire universelle, et pour améliorer le bien-être des familles qui vivent dans la Région.