Journée mondiale du diabète 2020

Message de la Dre Matshidiso Moeti, Directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique

Le 14 novembre, la communauté internationale célèbre la Journée mondiale du diabète avec pour objectif de susciter une prise de conscience au sujet de cette maladie chronique. Cette prise de conscience est particulièrement importante dans la Région africaine où plus de la moitié des 19 millions de personnes vivant avec le diabète ignorent qu’ils sont diabétiques.

Une personne est dite diabétique lorsque son organisme est incapable de produire suffisamment d’insuline de type 1, ou d’utiliser l’insuline de type 2 produite par le pancréas, ce qui a pour conséquence l’augmentation du taux de sucre dans le sang. Parmi les facteurs de risque du diabète, on peut citer le surpoids, le manque d’exercice physique ou encore la présence d’antécédents familiaux de la maladie. S’il n’est pas traité, le diabète peut entraîner de graves complications, notamment une insuffisance rénale, un accident vasculaire cérébral, une amputation des membres inférieurs, et la cécité. En outre, les coûts associés à un traitement du diabète ou d’autres maladies non transmissibles tout au long de la vie, peuvent pousser des millions de ménages et de familles à faible revenu dans la pauvreté.

De même, nous constatons que les personnes vivant avec le diabète présentent un risque plus élevé de développer des formes graves de la maladie à coronavirus 2019 (COVID-19) en cas d’infection. En Afrique du Sud par exemple, les diabétiques représentent plus de 50 % des patients COVID-19 hospitalisés.

Le thème retenu pour l’édition 2020 de la Journée mondiale du diabète est « Le personnel infirmier et le diabète ». En effet, le personnel infirmier joue un rôle central dans la prestation continue de soins aux personnes souffrant de diabète. Ces soins vont du dépistage jusqu’aux examens de contrôle réguliers, en passant par le soutien psychologique et par des informations sur l’autoprise en charge et l’adoption d’un mode de vie sain. Dans la Région africaine, le personnel infirmier représente plus de la moitié des personnels de santé et ploie sous une lourde charge de travail, la moyenne régionale étant de seulement 10 personnels infirmiers et sages-femmes pour 10 000 habitants.

L’Organisation mondiale de la Santé œuvre avec les pays non seulement pour former plus de personnels infirmiers et d’autres professionnels de santé, mais également pour élargir l’accès aux services dédiés à la prévention et à la prise en charge du diabète, en s’appuyant sur l’ensemble OMS d’interventions essentielles pour lutter contre les maladies non transmissibles dans le cadre des soins de santé primaires dans des milieux à ressources limitées (WHO-PEN) et sur d’autres modules techniques. À ce jour, 25 pays de la Région ont adopté les protocoles WHO-PEN, ce qui a permis de renforcer les services décentralisés et d’améliorer le dépistage précoce et la prise en charge du diabète.L’OMS a formé des agents de santé en première ligne au Burkina Faso, particulièrement le personnel infirmier, à la prise en charge intégrée des cas d’hypertension artérielle et de diabète. Dans le même ordre d’idée, l’OMS a fourni à plusieurs pays le matériel de base utilisé dans le dépistage et la prise en charge des cas de diabète.

Cette année, pour faire face à la rupture de stock des produits médicaux essentiels, l’OMS a collaboré avec « Novo Nordisk » pour faire parvenir à 29 pays africains une donation d’insuline et de glucagon suffisante pour couvrir une période de six mois. Cette donation a été faite à un moment où de nombreux diabétiques éprouvaient des difficultés à accéder à des produits médicaux vitaux dans un contexte marqué par la pandémie de COVID-19.

À plus long terme, face à l’augmentation de la charge due au diabète dans les pays africains, il faudra investir davantage pour inclure les maladies non transmissibles dans les ensembles de services de santé essentiels et pour assurer un approvisionnement permanent en produits médicaux essentiels tels que l’insuline.

Le personnel infirmier et les autres agents de santé ont besoin de soutien pour jouer le rôle qui leur revient dans la prévention et la prise en charge du diabète. Ce soutien comprend la formation, la dotation en matériel et la mise en place de conditions de travail propices.

Nous pouvons tous contribuer à la prévention du diabète en adoptant un mode de vie sain, autrement dit en évitant de consommer les breuvages sucrés et les aliments transformés, en évitant le tabagisme et l’usage nocif de l’alcool, et en faisant environ trois heures d’activité physique par semaine (la marche, la danse ou la pratique du sport). Chacun d’entre nous devrait connaître les symptômes précurseurs du diabète (une miction et une soif excessives, une sensation de faim permanente, la perte de poids, des troubles de la vision et la fatigue) et rechercher rapidement des soins.

Ensemble, nous pouvons vaincre le diabète.


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