L'Initiative mondiale pour l'éradication de la polio et sa stratégie pour l'égalité de genre au Zimbabwe

Harare – Le Zimbabwe a mené à bien la première campagne de vaccination contre le poliovirus sauvage entre le 27 et le 30 octobre 2022, touchant 2,2 millions d’enfants de moins de cinq ans, les plus exposés au risque d’infection.

Cette campagne a été lancée par le gouvernement du Zimbabwe, avec le soutien de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et de l’Initiative mondiale pour l’éradication de la poliomyélite (IMEP), dans le cadre d’une riposte multi-pays aux épidémies de poliovirus sauvage signalées au Malawi et au Mozambique en février et en mai de cette année.

WHO/Tatenda Chimbwanda
La polio est une maladie qui peut provoquer une paralysie à vie, voire la mort. Dans le cadre de cette riposte régionale, l’IMEP a également élaboré et adapté des stratégies locales visant à impliquer les hommes et les femmes dans la prise de la décision cruciale de vacciner ou non leurs enfants contre le virus. Cette démarche revêt une importance particulière dans les contextes où la liberté d’action et le pouvoir de décision des femmes sont souvent limités, ce qui peut empêcher d’atteindre des cibles de vaccination.

L’IMEP a créé des messages et des contenus qui sont diffusés par les stations de radio locales et les chaînes de télévision nationales et appellent les hommes et les femmes à assumer une responsabilité égale concernant la santé de leurs enfants.
WHO/Tatenda Chimbwanda
Dans la banlieue de Cowdrey Park à Bulawayo, la deuxième ville du Zimbabwe, Tawanda Kudzanai a pris le message à cœur lorsqu’il a entendu parler de la campagne de vaccination à la télévision. « Dès que cela a été annoncé, je me suis assuré d’être l’un des premiers à faire vacciner Kudakwashe, ma fille de deux ans », déclare-t-il. « En tant que pères, nous avons aussi le devoir de veiller à ce que nos enfants soient protégés contre la poliomyélite. »

Selon le Dr Khalid Abdelrahim, coordonnateur de l’IMEP au Zimbabwe, la participation des hommes tels que Tawanda a contribué au succès de la récente campagne de vaccination. « Les pères et les mères sont désormais conscients de l’importance de la vaccination contre les maladies évitables par la vaccination, de sorte que les deux parents amènent leurs enfants se faire vacciner », fait-il observer. « Cette évolution positive est le résultat de la forte détermination politique du Zimbabwe concernant l’engagement communautaire. »
WHO/Tatenda Chimbwanda
Tout au long de la récente campagne, le Ministère de la santé et des soins aux enfants du Zimbabwe a aussi déployé des équipes pour mener à bien des campagnes de porte-à-porte et effectuer des vaccinations à domicile. Parallèlement, des centres de vaccination ont été mis en place dans les églises, sur les marchés et sur d’autres sites de sensibilisation du public à travers le pays, en plus des établissements de santé, afin d’étendre autant que possible la portée de la campagne.

Dans le même temps, l’OMS a fourni des directives techniques aux établissements de santé primaires et a aidé les autorités sanitaires locales à former près de 7000 agents de santé dans tout le pays afin qu’ils communiquent efficacement sur les avantages du vaccin.
WHO/Tatenda Chimbwanda
« Je suis très reconnaissante pour la campagne de vaccination menée de porte-à-porte », déclare Abigail Sibanda, qui vit à Pumula South, une autre banlieue de Bulawayo. « J’ai fait vacciner ma fille dans le confort de ma maison. Je n’ai pas eu à dépenser d’argent pour le transport vers le centre de santé le plus proche. »

« En plus de la campagne de vaccination, d’autres éléments de la riposte globale recensés par le Ministère de la santé et des soins aux enfants comprenaient le renforcement de la vaccination systématique, la mobilisation sociale, l’intensification de la surveillance et la recherche active des cas de paralysie flasque aiguë », souligne le Dr John Mangwiro, Vice-ministre.
WHO/Tatenda Chimbwanda
À l’issue de la campagne de vaccination, des contrôleurs indépendants se sont rendus dans toutes les zones couvertes par les équipes de vaccination afin d’évaluer la performance et d’orienter les enfants ayant manqué la vaccination vers l’établissement de santé le plus proche. Les évaluations des contrôleurs ont conclu que la plupart des districts du Zimbabwe avaient dépassé les résultats attendus par rapport aux objectifs de vaccination.
UNICEF/John Mokwetsi
Avec l’appui constant de l’OMS et de l’IMEP, il est prévu que la deuxième phase de la campagne de vaccination contre la polio se déroule dans les prochains jours.

« La participation des hommes à la vaccination de routine reste essentielle pour améliorer la couverture vaccinale au Zimbabwe », déclare le Dr Alex Gasasira, représentant de l'OMS au Zimbabwe. « Nous devons tous continuer à jouer notre rôle pour faire en sorte que plus aucun enfant ne meure de la polio. Pour que le Zimbabwe ne soit plus touché par la polio, il serait important de renforcer la surveillance de la vaccination systématique. Nous saluons les actions déjà entreprises à cet égard. »
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Monge Marta Villa

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