Éliminer la COVID-19 dans une mine d’or sud-africaine

Lejweleputswa, Afrique du Sud – L’industrie minière est un secteur important de l’économie sud-africaine. Comme une grande partie de l’économie, l’industrie minière a été durement touchée par la pandémie de COVID-19, entraînant une baisse de la production et des pertes en vies humaines. Pour protéger la santé des travailleurs, les mines ont mis en place des mesures préventives et collaborent avec les autorités sanitaires pour enrayer d’éventuelles infections généralisées.

Chez Harmony Gold Mines, dans le district de Lejweleputswa (province de Free State), un système robuste de gestion des épidémies a permis d’identifier les cas à temps et de les orienter rapidement vers des services de soins. La vaccination a également été un succès : plus de 80 % des salariés d’Harmony ont achevé la série de primovaccination et 34 % ont reçu une dose de rappel. 

Le soleil se lève à peine dans le district de Lejweleputswa, plaque tournante de l’industrie minière aurifère de la province de Free State. Alors que les habitants des villes avoisinantes se réveillent à peine, les travailleurs de la mine Harmony sur le site de Phakisa se préparent déjà à descendre dans la mine. L’exploitation de la mine est revenue à la normale depuis l’assouplissement des restrictions de santé publique et de sécurité mises en place par le gouvernement pour enrayer la pandémie de COVID-19.
Bukiwe Maqutyana fait partie du personnel de la mine et elle se prépare à commencer sa journée de travail comme membre de l’équipe des gradins. Elle et son équipe installent des blocs de soutien artificiels sur les kilomètres de roche souterraine pour éviter les chutes de rocher.

Elle est reconnaissante d’être en vie, de travailler et de pouvoir s’occuper de ses deux garçons dans la province voisine du Cap-Oriental dont elle est originaire.

Bukiwe a contracté la COVID-19 il y a plus de deux ans. Après un auto-dépistage au début de son service qui s’est révélé positif au virus, elle a dû rester à la maison pour s’isoler pendant 14 jours.

Elle était malade et anxieuse. Elle était au courant des nombreux décès dus à la COVID-19 survenus autour d’elle. « J’étais essoufflée, je croyais que j’étais vraiment en train de mourir », dit-elle.
L’infirmière de la mine est restée en contact tous les jours avec Bukiwe pendant la durée de son confinement. « Ils m’appelaient constamment pour s’informer de mon état. Elle me rendait visite à la maison juste pour surveiller mon état », dit-elle.

L’infirmière avait également demandé à Bukiwe de lui fournir une liste des personnes avec lesquelles elle avait été en contact. La mine les a recherchées, et elles se sont aussi auto-isolées.

Bukiwe a survécu et a pu reprendre le travail en bonne santé. « Je suis guérie, avec l’aide de mon employeur », dit-elle.
La santé et la sécurité sont une priorité pour la mine. Juste à l’entrée de Phakisa se trouve un imposant panneau avec 21 drapeaux blancs flottant dans la brise matinale, représentant fièrement le nombre de jours qui se sont écoulés depuis le dernier accident de travail.

Ainsi, lorsque la COVID-19 a frappé, la mine a utilisé de nombreux processus de gestion des catastrophes déjà en place pour élaborer sa stratégie de gestion de l’épidémie.

Pendant le strict confinement d’avril 2021, quand la mine a dû fermer complètement pendant trois semaines, la direction a mis à profit cette période pour la planification. Ils ont mis en place des procédures strictes de dépistage, identifié et préparé des sites de quarantaine, avant de rappeler la moitié du personnel.
Des appareils électroniques d’auto-dépistage ont été installés aux portes d’entrée de la carrière, ainsi que des scanners à des points fixes pour contrôler l’auto-dépistage des mineurs. Au cas où un travailleur était testé positif à l’un de ces points de dépistage, il était envoyé directement à un poste de santé pour un dépistage approfondi et être orienté vers un centre de dépistage, au besoin. En attendant le résultat, l’équipe du travailleur était déjà alertée. Au cas où le travailleur était testé positif à la COVID-19, le reste de l’équipe était ramené en surface et immédiatement placé en quarantaine.
Ce processus méticuleux a été mis en œuvre pendant plus d’un an et n’a cessé que récemment après l’assouplissement par l’Afrique du Sud de la plupart de ses restrictions de santé publique et de sécurité.

Dans un premier temps, 25 000 travailleurs sont retournés à la mine. Mais depuis juillet 2020, 45 000 mineurs ont suivi cette procédure chaque jour, avant de descendre au fond de la mine.

Selon la Dre Tumi Legobye, responsable de la santé chez Harmony Gold Mines, ces mesures visent à protéger la santé des mineurs. « En tant qu’employeur, je veux davantage m’assurer qu’un travailleur comme Bukiwe est en bonne santé. Et c’est une motivation pour Harmony. Je dois m’assurer que Bukiwe peut reprendre le travail. Je ne peux pas me permettre de perdre Bukiwe avec toutes ses compétences et connaissances. Nous devions donc nous assurer que les employés nous reviennent en bonne santé », explique-t-elle.

La stratégie de gestion de l’épidémie a porté ses fruits. Sur les 22 470 travailleurs testés, 6110 ont eu un résultat positif et 79 sont décédés.
Les relations entre la mine et le service de santé du district de Lejweleputswa ont joué un rôle crucial dans la réussite de la gestion de la riposte à la flambée épidémique.

« Nous avons pu collaborer dans la recherche des contacts, en particulier en cas de transmission communautaire. Nous avons contribué au suivi des membres des familles et des autres communautés avec lesquelles les travailleurs de la mine avaient été en contact », explique Oratile Mokgethi, épidémiologiste de district de l’OMS pour Lejweleputswa, qui aide le Ministère dans l’analyse et la transmission des données.
Selon le Dr John Akinbohun, responsable de la surveillance de la COVID-19 au Ministère, le soutien de Oratile Mokgethi a été extrêmement précieux. « L’OMS a beaucoup soutenu notre district. Lorsque l’OMS a mis l’épidémiologiste à la disposition du district, nous avons gagné en confiance et nos efforts ont été mieux coordonnés et mieux documentés », dit-il.
Une fois que le vaccin contre la COVID-19 est devenu disponible, l’entreprise Harmony l’a accueilli avec enthousiasme.

Selon le Dr Legobye, responsable de la santé chez Harmony Gold Mines, le taux d’acceptation du vaccin parmi les mineurs est élevé. Les travailleurs sont sensibilisés et conseillés avant de recevoir le vaccin, apaisant ainsi toutes les inquiétudes qu’ils pourraient avoir au sujet de sa sécurité ou de son efficacité. Actuellement, 84 % des agents d’Harmony ont achevé leur série de primovaccination et 34 % ont reçu une dose de rappel.

Avec les nouveaux processus mis en place à la mine, en plus des mécanismes de gestion des catastrophes existants, Harmony a accru ses capacités d’intervention rapide aux futures épidémies.
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