Au Niger, les leaders communautaires luttent contre les rumeurs sur les vaccins contre la COVID-19

Maradi, Niger – Le Niger, où seulement 12 % de la population est entièrement vaccinée contre la COVID-19, a organisé mi-octobre une 7ème campagne de vaccination contre la COVID-19 ciblant les personnes âgées de 18 ans et plus, avec pour objectif de vacciner 42 % de la population totale du pays d’ici à la fin de l’année 2022.

La région de Maradi, au sud du pays, affiche la meilleure couverture vaccinale du pays avec 40 % de la population adulte entièrement vaccinée contre la COVID-19. Au cœur de cette réussite figurent les leaders communautaires et religieux, dont l’influence est déterminante pour lutter contre les rumeurs sur les vaccins qui circulent sur les réseaux sociaux et par le bouche-à-oreille.

Avant chaque nouvelle campagne, ils sont mis à contribution pour informer la population de la disponibilité prochaine des vaccins, ainsi que de leur innocuité et de leur efficacité pour se protéger de la forme grave de la maladie et du décès dus au virus.

Les partenaires, à l’instar de l’Union européenne, s’assurent que la sensibilisation sur la COVID-19 est renforcée et que les rumeurs et la désinformation ne prennent pas d’ampleur au sein des communautés.

WHO/Factstory
Dans son palais faisant face à l’une des principales places publiques de la ville, Sani Touraki, représentant du Sultanat de Katsina, reçoit au milieu de sa cour et de sa garde personnelle. Comme les autres leaders communautaires de la région de Maradi, il est sollicité par les autorités sanitaires avant chaque campagne de vaccination pour lever les réticences d’une partie de la population.

« Beaucoup de rumeurs circulaient sur les vaccins, selon lesquelles les vaccins rendent stériles ou provoquent une anémie », raconte le notable. « Nous nous sommes fait vacciner en premier et il ne nous est rien arrivé. Cela a permis de rassurer la population et de montrer que les rumeurs n’étaient que des mensonges. »
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Dans un autre quartier de la ville, un groupe d’élèves achève la leçon du matin dans les locaux d’une école coranique.

Malama Balki Rabiou, à la tête d’un réseau d’une cinquantaine d’écoles coraniques et figure incontournable des femmes leaders traditionnelles de Maradi, s’esclaffe en évoquant les rumeurs sur les vaccins contre la COVID-19. Elle se souvient en particulier des allégations selon lesquelles les vaccins provoquent des malaises et le gonflement du visage.

« Dès que j’en ai l’occasion, j’explique que la rougeole et la méningite sont devenues rares grâce aux vaccins. On se vaccine pour se protéger, protéger sa famille et tous ceux qui sont autour de nous. »

Vaccinée de la première heure, elle explique : « en tant que leader communautaire, notre rôle est de montrer l’exemple ».
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« Les leaders aident à faire accepter que les vaccins constituent un outil permettant d’avoir une immunité collective et de stopper la pandémie », relève, près d’un site de vaccination, la Dre Jamila Arzika Lélé, responsable d’un centre de santé intégrée de Maradi.

Ce jour-là, les agents vaccinateurs se sont installés dans une ruelle de Soura Alladey, un quartier excentré de la ville. « Nous travaillons avec eux pour que la communication avec le public se fasse dans un langage clair, crédible, cohérent et compréhensible par tous. »
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« Les leaders aident à faire accepter que les vaccins constituent un outil permettant d’avoir une immunité collective et de stopper la pandémie », relève, près d’un site de vaccination, la Dre Jamila Arzika Lélé, responsable d’un centre de santé intégrée de Maradi.

Ce jour-là, les agents vaccinateurs se sont installés dans une ruelle de Soura Alladey, un quartier excentré de la ville. « Nous travaillons avec eux pour que la communication avec le public se fasse dans un langage clair, crédible, cohérent et compréhensible par tous. »
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Avec le soutien de partenaires comme l’Union européenne, la sensibilisation à l’importance de la vaccination a pu être renforcée avec le déploiement dans tout le pays plus de 6800 crieurs publics et 3300 relais communautaires, chargés d’assurer une mobilisation sociale de proximité.
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« J’ai entendu plein de rumeurs sur ces vaccins, mais les relais communautaires sont passés chez moi et m’ont dit que ça ne faisait rien, que ça protégeait, alors je suis venue », explique Chérifa Fassouma Laoulia, une habitante de Maradi.

« Au début, les gens ne comprenaient pas l’avantage de la vaccination », se souvient Ousseina Amadou, à l’ombre d’un arbre. Elle et les autres femmes relais communautaires rient à l’évocation des rumeurs les plus folles qui circulaient sur les vaccins. « Certains disaient que les vaccins tuent. On se présentaient et on leur disait « nous sommes la preuve du contraire car nous sommes devant vous, bien vivantes, et nous sommes vaccinées ». »
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« Avant la vaccination, nous avons identifié des leaders, qui ont ensuite fait un travail de sensibilisation au sein de leurs communautés », explique le Dr Abani, chef du sous-bureau de l’Organisation mondiale de la Santé à Maradi.
« Le succès de la campagne de vaccination contre la COVID-19 à Maradi tient au leadership des autorités sanitaires locales et à une forte implication des leaders communautaires et religieux », conclut-il.

Avec la 7ème campagne de vaccination contre la COVID-19, la région de Maradi est passée d’une couverture vaccinale de 40 % à 65 % de la population adulte.
Pour plus d'informations ou pour demander des interviews, veuillez contacter :
VOLOLONARIVO Harilala Myriam

Communication Officer
WHO Niger
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Vincent Defait

Communication Officer
Regional Office for Africa
Email: defaitv [at] who.int