Réponse au choléra au Congo : l’île Mbamou respire à nouveau

Réponse au choléra au Congo : l’île Mbamou respire à nouveau

Brazzaville – Lorsque Angèle, jeune mère vivant sur l’île Mbamou, a commencé à ressentir des douleurs abdominales quelques semaines après son accouchement, elle pensait qu’il s’agissait d’un simple malaise. Mais les symptômes se sont aggravés, révélant une infection au choléra. « Je ne comprenais pas ce qui m’arrivait. Les douleurs ont commencé doucement, puis sont devenues insupportables. J’avais mal au ventre, de la fièvre, et je me sentais très faible. Je pensais que c’était normal après l’accouchement. Je ne pensais pas que c’était une maladie. »

Depuis le 26 juillet 2025, la République du Congo est confrontée à une épidémie de choléra qui a déjà touché 434 personnes avec 34 décès déjà enregistrés, à la date du 14 août 2025. La tranche d’âge la plus touchée est celle des 15 à 24 ans, et les zones les plus affectées sont l’île Mbamou, Talangaï dans le département de Brazzaville et Mossaka-Loukolela dans le département de Congo-Oubangui.

Face à l’urgence sanitaire, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) s’est rapidement mobilisée aux côtés des autorités nationales et des partenaires. Dès la déclaration officielle de l’épidémie le 26 juillet, l’OMS a activé son Système de gestion des incidents (SGI) et appuyé le déploiement de trois équipes multidisciplinaires dans les zones prioritaires. Ces équipes ont contribué à structurer la riposte, à confirmer les cas et à renforcer les capacités locales, en étroite collaboration avec les acteurs sur le terrain.

L’appui de l’OMS s’est traduit par la remise de 7 tonnes de médicaments et kits choléra, l’installation de centres de traitement à Mbamou, Mossaka et Talangaï, le renforcement des capacités de 172 agents de santé à la prise en charge et à la prévention des infections, et la formation de 250 relais communautaires pour la sensibilisation sur les mesures préventives. L’OMS a également fourni un canot rapide pour faciliter les navettes entre l’ile Mbamou et Brazzaville, renforcé la surveillance aux points d’entrée, et appuyé la désinfection de 61 puits et de plusieurs formations sanitaires.

Sur le terrain, les professionnels de santé ont vu la situation évoluer grâce à ces appuis. Le Dr Nelson Bokale, médecin-chef du district sanitaire de l’île Mbamou, se souvient des débuts difficiles. « Depuis près de cinq ans, j’ai été confronté à plusieurs défis, mais la riposte contre l’épidémie de choléra a été particulièrement marquante. Avant l’appui reçu, nous faisions ce que nous pouvions avec les moyens disponibles localement. L’arrivée de l’équipe d’appui Surge a été un tournant décisif. Elle est venue renforcer nos efforts sur le terrain, nous permettant d’organiser une réponse plus structurée », souligne-t-il.

L’Organisation a également appuyé la surveillance épidémiologique, la recherche active des cas, et la mise en place de circuits d’eau pour les unités de traitement. Elle a mobilisé des experts en maladies infectieuses, en logistique, en hygiène, eau et assainissement et en communication de risque. Grâce à ces efforts conjoints, la dynamique de l’épidémie a changé, et les indicateurs sont en amélioration. A l’île Mbamou particulièrement, le taux de létalité a été réduit de moitié, passant de 11,7 % à 4,8 %, après deux semaines. Au 15 août 2025, sur les 12 cas actifs sur l’ile, 5 sont hospitalisés tandis que les 7 autres sont pris en charge ambulatoire.

Lors d’une visite sur le terrain, le Dr Vincent Dossou Sodjinou, Représentant de l’OMS au Congo, a partagé ses observations avec optimisme. « La tendance de l’épidémie est à la baisse. Les agents de santé sont actifs, les centres de traitement fonctionnels et les communautés mieux informées. Nous saluons la collaboration entre le gouvernement et l’OMS, qui a permis une riposte rapide et efficace », a-t-il affirmé.

L’appui des partenaires a complété les efforts de l’OMS. Trois forages ont été réparés, dix dispositifs de lavage des mains installés, plus de 10000 comprimés de purification de l’eau fournis à 1393 ménages et des séances de dialogue communautaire ont permis de sensibiliser 5363 personnes et 1343 ménages, afin de renforcer leur adhésion aux mesures préventives.

Aujourd’hui, Angèle est guérie et engagée dans la sensibilisation de sa communauté. Son témoignage est celui d’une survivante, mais aussi d’une voix qui alerte sa communauté sur les dangers du choléra et l’importance d’une prise en charge rapide. « Je dis à tous les membres de la communauté que s’ils ont des symptômes, de ne pas rester à la maison. Il faut aller au centre de santé. On peut guérir », insiste-t-elle avec conviction.

 

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Mohamed Diawara
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