Réunion des Ministres des pays membres de l'initiative pour l'accélération de la lutte contre le paludisme en Gambie, Mali, Mauritanie, Niger, Sénégal et Tchad

Réunion des Ministres des pays membres de l'initiative pour l'accélération de la lutte contre le paludisme en Gambie, Mali, Mauritanie, Niger, Sénégal et Tchad

Combatre ensemble le paludisme

Le Ministre de la Santé SEM Ahmedou Ould Hademine ould Jelvoune, a présidé au Palais des Congrès de Nouakchott la cérémonie de lancement de la réunion des Ministres de la Santé des pays membres de l’initiative pour l’accélération transfrontalière de la lutte contre le paludisme en Gambie, Mali, Mauritanie, Niger, Sénégal et Tchad.

En plus des Ministres de la santé de la Gambie, du Mali, de la Secrétaire d’Etat du Tchad, des représentants des Ministres du Niger et du Sénégal, étaient également présents la Directrice Régionale Adjointe (DRD) de l’OMS pour l’Afrique, la directrice Exécutive du Roll Back Malaria (RBM), trois ministres mauritaniens (MAED, MASEF et Environnement), le corps diplomatique, les membres du groupe parlementaire de lutte contre le paludisme et les représentants de la société civile.

Les participants ont écouté successivement le discours de la DE de RBM, celui du Directeur Régional de l’OMS et le discours d’ouverture du Ministre de la Santé de la Mauritanie.

Dans le discours du RD qu’elle a prononcé le Dr. Moeti, Rebecca Matshidiso, Directrice Régionale Adjointe de l’OMS pour l’Afrique, a remercié le Gouvernement mauritanien au nom du Dr. Sambo Luis Gomes, Directeur Régional de l’OMS pour l’Afrique pour l’aimable invitation à participer à cette importante réunion.

Le Dr. Moeti a rappelé les progrès réalisés dans le domaine de la lutte contre paludisme en Afrique qui selon « le Rapport mondial sur le paludisme 2012, lancé par le Directeur régional de l’OMS à Monrovia, a indiqué une réduction de 33 % des décès dus au paludisme dans la Région africaine de l’OMS entre 2000-2010 (Décennie des Nations Unies pour faire Reculer le Paludisme). Cela correspond au cours de la même période à 1,1 million de décès dus au paludisme qui ont été ainsi évités » a-t-elle précisée.

« Il est également encourageant, a-t-elle poursuivi, de noter qu'environ un pays sur cinq de la Région africaine est en voie d'atteindre l'objectif de réduction du taux d’incidence du paludisme de 75 % d’ici 2015. Dans ce cadre dit-elle, nous saluons les efforts des huit pays d'Afrique australe (initiative 'Elimination 8') qui coordonnent depuis 2012 leurs actions en vue d’éliminer le paludisme. Nous nous réjouissons aussi d'autres initiatives transfrontalières, comme celle des petits états insulaires en développement et celle qui nous réunit aujourd’hui à Nouakchott, et qui ont pour but d’étendre les zones libérées du paludisme.

Malgré ces lueurs d’espoir, nous ne devons pas perdre de vue que 90 % des 660 000 décès dus au paludisme enregistrés en 2012 sont en Afrique, et que le paludisme tue encore un enfant africain chaque minute qui passe. Malheureusement, les ressources financières alloués é à la lutte contre ce fléau demeurent encore insuffisantes dans la plupart des pays affectés ».

Dr. Moeti après avoir passé en revue les points communs aux six pays membres de cette initiative (volonté politique, tendance à la réduction de la morbidité due au paludisme, un même profil épidémiologique saisonnier, caractéristiques socio-économiques et culturelles, des poches d’urgences complexes exacerbant la vulnérabilité des populations entre autres), a constaté que cela présage du succès éclatant et qu’ensemble vos pays contribueront sans nul doute à l’avènement d’une Afrique libérée du paludisme.

La DRD a lancé un appel en ces termes « je voudrais aussi lancer ici un appel pressant aux femmes et hommes politiques, aux parlementaires, aux gouvernements, aux responsables du secteur privé, à la société civile, aux organisations confessionnelles et aux médias de vos pays respectifs afin qu’ensemble nous renforcions notre engagement à soutenir et à concrétiser la mise en oeuvre des décisions de votre illustre assemblée ».

Elle a enfin renouvelé l’engagement de l’OMS aux côtés des pays membres de cette initiative et ses remerciements au gouvernement mauritanien au nom du Directeur Régional de l’OMS pour l’Afrique.

Ouvrant la réunion, le Ministre mauritanien de la santé, M. Ahmedou Ould Hademine Ould Jelvoune a souligné toute l'importance que revêt cette rencontre, qui se tient à un moment où notre sous-région fait face à plusieurs défis dont, et pas des moindres, les séquelles des sécheresses passées et leur lot d'épidémies occasionnant un cercle vicieux que nous prenons sur nous de rompre rapidement. C'est pourquoi notre pays, dans son cadre stratégique de lutte contre la pauvreté (CSLP) couvrant la période 2011-2015, intègre la santé comme l'une de ses priorités non seulement en tant que droit, mais aussi en tant que condition essentielle pour un développement durable et équitable.

Il a ajouté que, les plus hautes autorités de son pays ont maintes fois exprimé fermement leur détermination à fournir des services de santé de qualité à tous les mauritaniens particulièrement les plus vulnérables, ajoutant que cette volonté politique affirmée est concrétisée par le lancement d'une initiative pour accélérer l'atteinte des objectifs du millénaire pour le développement (OMD) liés à la santé, et la mise à disposition des moyens nécessaires à cette fin. S'adressant aux participants, le Ministre a dit: « la recherche du bien-être physique, mental et social est un combat de longue haleine qui demande la participation de tous, aussi bien au niveau national que régional et mondial; et la lutte contre la maladie est un volet important de ce combat ».

SEM Ould Jelvoune a ajouté que son pays a mobilisé beaucoup d'efforts et de ressources dans sa lutte contre cette pandémie en adhérant à toutes les grandes initiatives internationales dans le cadre de la lutte contre le paludisme et en mettant en place son programme spécifique de lutte. Mais ces sacrifices resteront vains s'ils ne sont pas soutenus intégrés et coordonnés avec nos frères et voisins ici réunis, la Gambie, le Mali, le Niger, le Sénégal et le Tchad, avec lesquels nous avons beaucoup en commun sur le plan environnemental, épidémiologique, culturel et socioéconomique.

« Le fardeau du paludisme peut ainsi être réduit rapidement si nous mettons simultanément en oeuvre dans la même zone géographique un ensemble de mesures de prévention et de lutte antipaludique » a-t-il constaté.

Il a enfin précisé qu'il est impératif pour réduire de façon significative les décès liés au paludisme de conjuguer les efforts et de coordonner les actions notant qu'il est urgent pour consolider ces acquis d'accélérer cette lutte dans les zones frontalières. Il a terminé en remerciant les partenaires techniques et financier particulièrement l’OMS et le RBM.

Auparavant Dr. Nafo-Traoré Fatoumata Directrice Exécutive de l’alliance RBM a noté qu'avec la chimio prévention saisonnière du paludisme récemment adoptée par l'OMS les pays du Sahel peuvent prévenir et éviter 75% des cas. Elle a ajouté qu'avec la combinaison des moyens d'intervention de lutte anti vectorielle et de traitement adéquat et après confirmation les pays membres de l'initiative peuvent en moins de trois ans faire baisser significativement le poids du paludisme.

Un exposé sur les objectifs de la réunion et son contexte a été présenté par le Dr Niang Saidou Directeur de la lutte contre la Maladie au Ministère de la Santé.Les Ministres ont ensuite visité le Centre National d’Oncologie avant de poursuivre leurs travaux à huit clos pour enfin signer la déclaration de Nouakchott.

La Déclaration de Nouakchott a rappelé le contexte et fait référence à des documents référentiels tels que la déclaration du millénaire sur les OMD (2000), la déclaration d’Abuja des Chefs d’Etats et de Gouvernements sur l’accès universel aux intervention de lutte contre le VIH/SIDA, la tuberculose et le paludisme (2006) et la résolution du Comité Régional AF/RC/59 sur l’accélération de la lutte contre le paludisme en vue de son élimination en Afrique (2009).

La déclaration a énuméré les engagements des Etats signataires comme suit : mettre en synergie leurs efforts en faveur de la présente initiative ; accélérer l’accès universel des populations aux mesures de lutte efficace visant à réduire les cas et décès liés au paludisme ; mobiliser davantage de ressources internes et externe en vue d’atteindre l’objectif de pré élimination du paludisme ; mettre en oeuvre le plan d’action conjoint ; mettre en place des mécanismes du suivi des progrès de mise en oeuvre du plan d’action conjoint ; renforcer les capacités institutionnelles des programmes et des institutions de recherche dans le cadre du renforcement global du système de santé.

La déclaration a enfin lancé un appel à l’OMS et RBM, aux organisations sous régionales et aux communautés économiques régionales et aux agences membre de l’initiative de l’harmonisation de la santé en Afrique (HHA) pour accompagner la mise en oeuvre du plan d’action conjoint.

Après l’adoption et la signature de la déclaration un panel sur les défis et les opportunités de mise en oeuvre du plan conjoint (financement et suivi évaluation) a eu lieu avec la participation active de la Banque Islamique de développement (BID).

 

Réunion des Ministres des pays membres de l'initiative pour l'accélération de la lutte contre le paludisme en Gambie, Mali, Mauritanie, Niger, Sénégal et Tchad

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