N’Djaména, 16 juillet 2012 -- Les responsables des programmes nationaux d’éradication et de la surveillance de la maladie due au ver de Guinée du Cameroun, du Niger, du Nigeria, de la République centrafricaine et du Tchad sont en réunion du 16 au 18 juillet 2012 à N’Djaména, au Tchad, pour discuter des voies et moyens d’intensifier les actions visant à éradiquer la dracunculose, ou maladie du ver de Guinée.

Cette importante rencontre fait référence à l’engagement d’Abuja sur les questions de santé dans les régions transfrontalières par les ministres de la santé des pays suivants: Bénin, Cameroun, Guinée Equatoriale, Niger, Nigeria, République Centrafricaine et le Tchad lors de la réunion ministérielle, tenue à Abuja au Nigeria du 16 au 18 octobre 2010 relative au renforcement de la surveillance transfrontalière des maladies prioritaires dont la dracunculose.

Les coordonnateurs des programmes nationaux d’éradication de la Dracunculose, les responsables de la surveillance épidémiologique au niveau central et au niveau régional des zones frontalières, les responsables centraux du ministère de la santé du Tchad, les conseillers de la lutte contre la maladie des Bureaux pays de l’OMS ainsi que six facilitateurs venus des équipes inter pays de l’OMS d’Afrique Centrale et de l’Ouest et de l’OMS Genève ont discuté, entre autres, (i) du bilan des activités menées en 2011-2012 pour renforcer la surveillance de la dracunculose en particulier dans les zones frontalières à risques ; (ii) identifier les opportunités et stratégies innovatrices pour intensifier la surveillance inter-pays et transfrontalière ;(iii) définir et planifier des actions conjointes et des mécanismes de communication et de coordinations régionaux et locaux pour un meilleur suivi des activités.

Dans son discours d’ouverture, le Ministre de la santé publique, Dr Mamouth Nahor N’gawara, a rappelé qu’ « à l’instar des autres pays membres de l’OMS, le Tchad s’est engagé dans la lutte depuis 1991 en vue d’éradiquer ce fléau qu’est la dracunculose.

C’est ainsi qu’avec l’appui des partenaires, le Gouvernement du Tchad a réalisé les activités suivantes : la création du Programme national d’Eradication du ver de Guinée en 1991 ; le renforcement des capacités du personnel (formation, recyclage) ; la réalisation de l’enquête nationale de base en 1994 ayant permis de mettre en évidence 1231 cas de ver de Guinée dans 106 villages répartis dans les six Délégations sanitaires régionales ; la mobilisation sociale de la communauté ; l’information et l’éducation des populations sur la maladie ; la mise à disposition des populations des matériels de prévention (filtre, traitement des marres contre les cyclops) ; la surveillance épidémiologique à base communautaire ; l’isolement et endiguement des cas ».

Pour Monsieur le Ministre de la santé publique, « la mise en oeuvre de toutes ces interventions a permis au Tchad d’interrompre la transmission de la maladie en 1998… permettant ainsi au pays d’être au stade de pré-certification. Malheureusement, la découverte de nouveaux cas de ver de Guinée en 2010, après dix ans de silence, a replongé le Tchad dans le cycle infernal de cette maladie ».

Aussi, face à cette situation, le Ministère de la santé publique et ses partenaires se mobilisent pour interrompre la transmission du ver de Guinée au Tchad d’ici la fin 2012 », a-t-il conclut.

Pour Dr Ayangma Richelot, Représentant de l’OMS au Tchad par intérim, « la mise en oeuvre de la résolution WHA39.21 en faveur de l’éradication de la dracunculose ou maladie due au ver de Guinée dans notre région a permis de réduire de plus 99.99% l’incidence annuelle de la maladie, entre 1989 et 2012.

En effet l’incidence annuelle est passée de 889 640 cas en 1989 à 30 cas en 2011. Le nombre de pays d’endémie est passé de 16 à 3 pendant la même période tandis que 35 sur les 46 Etats Membres de la région africaine de l’OMS ont été certifiés. En 2012, un total de 5 cas a été notifié dans notre région au cours du premier semestre contre 24 et 13 cas en 2010 et 2011 respectivement. Le Soudan du Sud a notifié à l’OMS en 2012, de janvier à mai, 265 cas.

Ce résultat obtenu dans notre région dans la lutte contre la dracunculose est le fruit de l’engagement des Etats et leurs partenaires, me donne l’opportunité de féliciter tous les partenaires, me donne l’opportunité de féliciter tous les pays ici présents. Il a saisi cette occasion pour réaffirmer la disponibilité de l’OMS à poursuivre son appui technique et financier pour (i) la recherche active des cas en particulier dans les zones à risque, (ii) l’intégration effective de la surveillance du ver de guinée au Système National d’Information Sanitaire (RMA et SIMR) et aux autres programmes (Polio et MTN), (iii) le renforcement de la communication, y compris la diffusion du système de récompense et (iv) l’amélioration de l’organisation des archives sur le ver de guinée, à tous les niveaux en vue de la certification de l’éradication.

Mobilisation du Gouvernement et de ses partenaires pour une Afrique sans ver de Guinée !

Pour des plus amples informations, veuillez contacter:

Dr Saïdou Pathé BARRY, WR/Tchad ( barrys [at] td.afro.who.int),

Dr Ayangma Richelot, IVD ( ayangmar [at] td.afro.who.int),

Dr Djimrassengar Honoré, NPO/MAL ( djimrassengarh [at] td.afro.who.int) ou

M. Naïssem Jonas, HIP ( naissemj [at] td.afro.who.int)