Maladie à Virus EBOLA: Les Ministres de la santé des pays de la CEMAC adoptent le plan d’urgence Régional et appellent au renforcement des mesures préventives contre la maladie à virus Ebola

Maladie à Virus EBOLA: Les Ministres de la santé des pays de la CEMAC adoptent le plan d’urgence Régional et appellent au renforcement des mesures préventives contre la maladie à virus Ebola

La Conférence des Ministres en charge de la santé des Etats membres de la Communauté Economique et Monétaire de l’Afrique Centrale (CEMAC), dont les travaux se sont déroulés ce 18 septembre 2014 à Brazzaville sous le thème : «  Prévention et préparation à la riposte face à l’épidémie de la maladie à virus Ebola », a adopté un Plan d’urgence Régional et lancé un appel au renforcement et à la mutualisation des efforts, en vue de prévenir les pays de la zone contre cette épidémie qui sévit particulièrement en Afrique de l’Ouest et en République Démocratique du Congo. 
 
L’évènement a été précédé d’un atelier des experts, dont l’ouverture officielle a été faite par le Directeur de cabinet du Ministre de la Santé du Congo en présence de Dr Diallo Fatoumata Binta, Représentante de l’OMS au Congo et du Secrétaire Exécutif de l’Organisation de lutte contre les Endémies en Afrique centrale (OCEAC).  Dans son discours pour la circonstance, Dr Diallo a évoqué la situation épidémiologique actuelle de la Maladie à Virus Ebola en Afrique de l’Ouest et en République Démocratique du Congo, et son potentiel d’extension. Elle a salué l’initiative de la CEMAC à travers l’OCEAC pour l’organisation des présents travaux de réflexion, en mesurant l’importance et la complexité de la tâche qui incombe aux experts dans l’identification des mesures urgentes  nationales et supranationales à mettre en œuvre dans un délai de 03 mois (d’ici la fin du mois de décembre 2014). Elle a encouragé les participants à faire preuve de sérieux et d’abnégation tout au long des travaux et a rassuré les uns et les autres sur la disponibilité de l’OMS à accompagner les pays dans la mise en œuvre de ce Plan d’urgence Régional.
 
 La réunion ministérielle, placée sous le haut patronage du Président de la République, a été officiellement ouverte par le Ministre d’Etat, Ministre du Travail et de la Sécurité Sociale, M. Florent NTSIBA, en présence du Commissaire au Département de l’Education, de la Recherche et du Développement Social, Chargé des Droits de l’Homme et de la Bonne Gouvernance, représentant le Président de la Commission de la CEMAC, des Ministres en charge de la santé du Congo, du Gabon et du Tchad, du Ministre, Secrétaire d’Etat, chargé des Epidémies et des Pandémies du Cameroun, des Représentants des Ministres en charge de la santé de la Centrafrique, de la Guinée Equatoriale, du Coordonnateur du Bureau Inter Pays OMS pour l’Afrique centrale, représentant le Directeur régional de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) pour l’Afrique, du Secrétaire Exécutif de l’OCEAC, des Ambassadeurs et Chefs des Missions Diplomatiques, des Représentants de plusieurs partenaires au développement, ainsi que d’autres membres du Gouvernement de la République du Congo.
 
Face à la très rapide propagation de la virulente et meurtrière épidémie ci-dessus citée, considérée comme une « urgence de santé publique de portée internationale »,  la Conférence a constitué une véritable plateforme de plaidoyer multisectorielle, mettant en évidence une volonté ferme exprimée par les Etats membres de la CEMAC en vue de mettre en pratique le salvateur principe de José Marti selon lequel : « la véritable médecine n’est pas celle qui guérit, mais celle qui prévient ». 
 
Dans son allocution prononcée pour la circonstance, au nom du Dr Luis Gomes Sambo, Directeur régional de l’OMS pour l’Afrique, le Coordonnateur du Bureau Inter Pays pour l’Afrique centrale, le Dr Georges Alfred KI-ZERBO a rappelé que cette réunion  qui se tient, avec en toile de fond, une urgence qui menace la sécurité sanitaire au plan global, a un impact considérable au plan humain, socio-économique, diplomatique et politique. « L’épidémie de maladie à virus Ebola qui concerne directement sept pays de la Région Africaine est d’une portée sans précèdent.  En réalité, nous faisons face à deux épidémies, dont l’une, en Afrique de l’Ouest  affecte cinq pays, et l’autre, due à un virus distinct sévit en République Démocratique du Congo. Ce fléau a déjà causé près de de 5000 cas et 2500 décès et continue de faire de nouvelles victimes parmi lesquelles de vaillants agents de santé », a dit l’orateur.  Il a, en outre, attiré l’attention sur le constat préoccupant de l’OMS estimant que les recommandations du Comité d’Urgence sur le Règlement Sanitaire International ne sont pas appliquées de façon consistante par les Etats Membres. 
 
Poursuivant son propos, il a mis l’accent sur le fait que cette épidémie met en exergue la fragilité des systèmes de santé et les déficits graves en ressources humaines, financières et  matérielles cruciales, et nécessite une réponse diligente et efficace dans les pays de la Région.  « L’épidémie de maladie à virus Ebola rappelle l’urgente et impérieuse nécessité pour les Etats Membres d’investir de façon adéquate dans leur système de santé et en particulier dans la préparation et la riposte aux épidémies et aux urgences.  Je reste convaincu que les orientations issues de la Conférence des ministres de la santé de la CEMAC sur la prévention à la riposte face à l'épidémie d'Ebola dans les pays membres de la CEMAC permettront d’affiner le cadre de préparation et de riposte régional et de prioriser les ressources financières, humaines et matérielles nécessaires à la protection de la sécurité sanitaire et de la croissance économique », a dit en substance le représentant du Directeur régional de l’OMS pour l’Afrique. 
 
La conférence des Ministres en charge de la santé des pays de la CEMAC, à l’issue des travaux, a approuvé le plan d’urgence régional et a formulé des recommandations à diverses échelles : aux pays, à la Commission de la CEMAC, aux pays et à la CEMAC, à l’OMS et aux partenaires. Il s’agit plus précisément, pour les pays : i) renforcer la coordination de la préparation à la riposte ; ii) mettre à disposition les ressources pour la mise en œuvre des plans de contingence ; iii) s’acquitter des contributions au Fonds Africain d’Urgence de Santé Publique, et rendre disponible les ressources nécessaires du plan régional d’urgence de prévention et de préparation à la riposte face à l’épidémie  de  la maladie à virus Ebola dans les pays membres de la CEMAC ;   iv) mettre en application le Règlement Sanitaire International 2005 ; v) renforcer le réseau des laboratoires ; vi) faire la recherche sur les dossiers techniques et solliciter les comités d’éthique pour les questions de médicaments et de vaccins ; A la Commission de la CEMAC : i) faciliter la circulation des Experts entre les pays ;  ii) faire la recherche sur les dossiers techniques et solliciter les comités d’éthique pour les questions de médicaments et de vaccins ;     iii) mettre en réseau les laboratoires d’excellence ; iv) créer un pool d’Experts dans les différents domaines d’intervention ; Aux pays et à la   CEMAC :  i) rendre opérationnel le plan d’urgence sous régional adopté ; ii) Mobiliser les ressources financières nécessaires à l’opérationnalisation du plan d’urgence ; A l’OMS et aux partenaires :  i) soutenir les pays dans la mobilisation des ressources et la mise en œuvre du plan d’urgence sous régional ; ii) assurer la circulation de l’information entre les pays et les organisations partenaires ; iii) mobiliser les fonds pour renforcer la prévention et la préparation à la riposte contre la maladie à virus Ebola dans les pays non affectés.   
 
Il sied de noter que les organisateurs de cette conférence, notamment la Commission de la CEMAC et  l’OCEAC, ont hautement apprécié l’appui technique apporté par les bureaux OMS/IST/Afrique centrale et de l’OMS au Congo, particulièrement lors des travaux de l’atelier des Experts.

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