Lutte contre le choléra dans la Province du Mai-Ndombe : une équipe de l’OMS évalue les activités de riposte dans les zones touchées de Bolobo et de Yumbi

Lutte contre le choléra dans la Province du Mai-Ndombe : une équipe de l’OMS évalue les activités de riposte dans les zones touchées de Bolobo et de Yumbi

BOLOBO/YUMBI (Maï-Ndombe), 06 octobre 2016 -  Dans le but d’évaluer les activités menées sur le terrain et d’apporter un appui approprié aux  zones de santé touchées par le choléra, une équipe d’experts de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) s’est rendue à Yumbi et à Bolobo, deux des zones de santé actuellement en épidémie dans la province du Maï-Ndombe, à plus de 300 km au nord-est de Kinshasa, le long du fleuve Congo. Cette mission s’est déroulée du 22 au 29 septembre 2016 et a permis à la délégation de l’OMS de mesurer l’impact de la réponse apportée et des gaps éventuels à combler sur le terrain.

Après avoir participé à deux réunions de comité de coordination respectivement à Yumbi et à Bolobo, l’équipe de l’OMS, - constituée du Médecin épidémiologiste provincial chargé de la surveillance (MEPS), du coordonnateur de terrain contre le choléra et d’une consultante en communication - a noté entre autres la nécessité urgente d’accroitre le nombre de personnels en charge de la chloration, y compris des hygiénistes et les relais communautaires en vue de renforcer la sensibilisation de la population par le biais de la stratégie du porte-à-porte. 

A Yumbi, la prise en charge des malades est assurée par l’ONG ADRA tandis qu’à Bolobo, ‘‘la zone de santé organise la lutte avec les ressources disponibles mais très limitées’’, a souligné le Dr Delly Mangombo Mongo, Médecin chef de zone de santé de Bolobo. Il a, dans le même temps, salué la présence et l’appui conséquent de l’OMS, tout en sollicitant l’agrandissement de l’actuel centre de traitement du choléra (CTC) dans sa zone. ‘‘Il s’observe une nette augmentation de cas de choléra au cours des dernières semaines, et l’état actuel du CTC ne nous permet pas d’accueillir un grand nombre de malades. Il n’y a plus de compartiment aseptique. Il est donc urgent de l’élargir et de nous doter de plus de kits choléra, car le stock de Ringer lactate obtenu de l’OMS fin août est presque épuisé’’, a ajouté le Médecin chef de zone.

Selon la dernière mise à jour du 4 octobre 2016 de la Division provinciale de la santé (DPS), la province du Maï-Ndombe a déjà enregistré un total de 294 cas de choléra incluant 11 décès (taux de létalité : 3,74%) pour toute la province, de la Semaine 15 à la Semaine 40 de 2016 (du 13 avril au 4 octobre 2016).

‘‘L’OMS accompagne les zones de santé dans cette lutte et, avec les autres partenaires, examine la possibilité d’augmenter le niveau d’appui pour une réponse efficace’’,  a indiqué pour sa part le Dr Justin Ngalula Kilwi, Médecin épidémiologiste de l’OMS chargé de la Surveillance épidémiologique dans la province du Maï-Ndombe. Selon lui, ‘‘le gap à couvrir dans la sensibilisation est d’augmenter le nombre d’acteurs dans les îlots éloignés du fleuve Congo et les points de lavage des mains, de chloration d’eau et de réhydratation orale afin de réduire le risque de propagation du choléra. Il nous faut aussi obtenir un réel engagement des services de la Direction générale de la Migration (DGM), de la police fluviale et du Programme national de l’hygiène aux frontières (PNHF) pour une forte sensibilisation visant la désinfection des embarcations sur le fleuve’’, a-t-il ajouté. La province du Maï-Ndombe fait frontière avec la République du Congo, et d’intenses échanges commerciaux transfrontaliers ont lieu régulièrement de part et d’autre via les embarcations et les pirogues motorisées sur le fleuve Congo.

De son côté, le Dr Dodji Tagode, Coordonnateur de terrain de l’OMS en charge du choléra dans le Mai-Ndombe a estimé qu’il était crucial en ce moment d’investir dans le changement de comportement de la population des zones en épidémie. ‘‘Notre priorité immédiate est de former d’autres relais communautaires, d’organiser des séances éducatives et d’utiliser les radios communautaires pour accroitre la sensibilisation sur les mesures d’hygiène et d’assainissement’’, a-t-il insisté.  Les messages de sensibilisation se poursuivent à travers les lieux de culte des différentes confessions religieuses.

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Contacts médias :

Eugene Kabambi, chargé de communications, OMS RDC, kabambie [at] who.int  ; tél. : +47 241 39 027
Marie-Esther Alimassi, Consultante en communication, en déploiement à Bolobo (Maï-Ndombe), nnalimassi [at] gmail.com

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