Les gouvernements africains encouragés à accorder la priorité à la santé dans leurs efforts de développement

Les gouvernements africains encouragés à accorder la priorité à la santé dans leurs efforts de développement

Début de la soixante-sixième session du Comité régional de l’OMS

Addis-Abeba, le 19 août 2016 – Les ministres de la Santé de la Région africaine de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) ont commencé une session de cinq jours au cours de laquelle ils discuteront de questions de santé majeures concernant la Région. S’exprimant lors de la séance d’ouverture, le Président de la République fédérale démocratique d’Éthiopie, Son Excellence le Dr Mulatu Teshome, a estimé qu’au cours des prochaines décennies, les maladies transmissibles et les maladies non transmissibles, les épidémies et les changements démographiques de l’Afrique poseront d’énormes difficultés de développement au continent. Il a souligné l’impérieuse nécessité de renforcer les systèmes de santé et de se préparer à relever les défis actuels et à venir.

Le Président Teshome a rappelé le rôle essentiel de la santé dans le développement socioéconomique et exhorté les gouvernements à lui accorder la priorité. « En tant que dirigeants, et sachant qu’un bon état de santé est un facteur de croissance économique et de développement, nous devons en reconnaître le caractère essentiel et la valeur intrinsèque et lui accorder toute l’attention nécessaire », a-t-il déclaré.

Au cours de son allocution, le Dr Margaret Chan, Directeur général de l’Organisation mondiale de la Santé, a rappelé aux délégués que le Programme de développement durable à l’horizon 2030 et l’Agenda 2063 pour l’Afrique peuvent parfaitement ancrer le développement du continent dans le futur. Elle a affirmé que la Région pouvait s’inspirer du Programme de transformation de la santé en Afrique, un plan quinquennal axé sur la couverture sanitaire universelle et visant à transformer la santé et le bien-être des populations africaines. Le Dr Chan a déclaré que la couverture sanitaire universelle constitue une solide plateforme pour un développement sanitaire juste et inclusif, ainsi que pour une sécurité sanitaire mondiale accrue. « L’Afrique a le plus à gagner [du Programme de transformation de la santé en Afrique], car sa mise en œuvre contribuera grandement à la réduction de la pauvreté, non pas de façon superficielle, avec des dépliants, mais plus fondamentalement, en s’attaquant à ses causes profondes », a-t-elle ajouté.

Le Directeur général a relevé que les progrès accomplis dans le développement sanitaire au cours des dernières décennies témoignent de ce qu’il est possible de réaliser, même dans les environnements les moins dotés en ressources. Ces progrès devraient constituer une incitation à investir davantage de ressources nationales et étrangères dans ce secteur. Le Dr Chan a souligné que l’avenir de l’Afrique dépend de ses populations et non des prix des matières premières ou des réserves pétrolières ou minières. Par conséquent, les pays devraient mettre le développement des ressources humaines au cœur du développement durable.

Pour sa part, la Directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique, Dr Matshidiso Moeti, a annoncé aux délégués que la Région n’avait cessé de faire des avancées en matière de sécurité sanitaire, particulièrement dans le renforcement de la préparation et de la riposte aux épidémies. Elle a résumé les efforts et les réalisations de la Région à cet égard en rappelant aux délégués que la transmission de la maladie à virus Ebola avait été stoppée en Afrique de l’Ouest. Elle a informé l’auditoire que, grâce à la contribution des partenaires, 126 experts internationaux, voire plus, ont été déployés sur le terrain et environ 19 millions de doses de vaccin ont été fournies pour faire face à l’épidémie de fièvre jaune qui frappait l’Angola et la République démocratique du Congo.

Le Dr Moeti a noté que tous les États Membres de la Région étaient passés du vaccin antipoliomyélitique oral trivalent (VPOt) au vaccin antipoliomyélitique oral bivalent (VPOb) dans les délais prévus en avril 2016. Ce passage au VPOb élimine le risque de paralysie imputable au poliovirus dérivé d’une souche vaccinale de type 2. S’agissant du paludisme et de la tuberculose, il a été constaté que les cas de paludisme ont diminué de 42 % et les décès de 66 % entre 2000 et 2015, et que six pays sont en voie d’éliminer la maladie d’ici à 2020. Le Dr Moeti a observé que même si l’épidémie de sida n’est pas éteinte et reste l’une des principales priorités de santé publique de notre Région, l’Afrique a fait des progrès remarquables dans la lutte contre la maladie. Les décès imputables au VIH ont diminué au cours des 10 dernières années, et les services de prévention de la transmission mère-enfant et la thérapie antirétrovirale ont été largement intensifiés. La Directrice régionale a affirmé que nous devions nous attaquer aux problèmes sous-jacents relevant des droits humains, notamment la pauvreté, la discrimination et les inégalités qui entraînent la vulnérabilité. Elle ajouté qu’il était important de renforcer l’efficacité des programmes de lutte contre le VIH, d’accroître le financement intérieur, et de réduire le coût du traitement pour répondre aux besoins des personnes vivant avec le VIH.

Compte tenu de l’augmentation du nombre d’adolescents prévue au cours des cinquante prochaines années dans la Région africaine, la Directrice régionale a invité les pays à s’assurer que chaque adolescent dispose des connaissances, des compétences et des opportunités nécessaires pour mener une vie saine et productive et exercer pleinement tous les droits humains. Le Dr Moeti a signifié que les adolescents étaient notre meilleure chance de parvenir à un changement radical en faveur d’une Région prospère, saine et viable, comme l’indique l’Agenda 2063 de l’Union africaine. Nous devons placer les adolescents au centre du cadre pour l’après-2015 afin améliorer la santé globale et le développement dans les pays.

La 66e session du Comité régional de l’OMS pour l’Afrique se tient du 19 au 23 août 2016 ; le Comité se réunit pour réfléchir et prendre des décisions sur un certain nombre de questions essentielles pour la santé dans la Région. La session réunit les ministres de la Santé et les chefs de délégations des 47 États Membres de la Région africaine, ainsi que des partenaires au développement régionaux et internationaux.


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Pour plus d’informations, veuillez vous adresser à :

Dr Ibrahima Soce-Fall, Directeur pour les situations d’urgence dans la Région africaine de l’OMS, socef [at] who.int ; téléphone : +47-241-39695, +242065104619

Collins Boakye-Agyemang, Conseiller régional en communication ; téléphone : + 242 06 520 6565 ; courriel : boakyeagyemangc [at] who.int

Loza Mesfin Tesfaye, Chargée de communication, OMS/AFRO ; téléphone : +251 911 144 194 ; courriel : tesfayel [at] who.int

Fabienne Aboua, Chargée de communication, OMS/AFRO ; courriel : abouaf [at] who.int

Pieter Desloovere, Consultant en communication, OMS/AFRO ; courriel : deslooverep [at] who.int

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