En Afrique, la lutte contre l'hypertension artérielle est entravée par un manque de sensibilisation et un suivi insuffisant

En Afrique, la lutte contre l'hypertension artérielle est entravée par un manque de sensibilisation et un suivi insuffisant

Brazzaville – Selon une analyse de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), moins d'un tiers des personnes vivant avec l'hypertension dans la Région africaine sont sous traitement, et seulement 12% d'entre elles parviennent à contrôler correctement cette maladie potentiellement mortelle.

Au niveau mondial, environ 21 % des adultes âgés de plus de 30 ans parviennent à contrôler leur hypertension et 42 % prennent des médicaments contre cette maladie. L'hypertension est un facteur de risque majeur pour les accidents vasculaires cérébraux et les crises cardiaques, des maladies cardiovasculaires responsables de la plupart des décès dus à des maladies chroniques dans la Région africaine.

En Afrique, la lutte contre l'hypertension artérielle est entravée par plusieurs facteurs, notamment une faible sensibilisation à la maladie, un accès limité aux services de santé, des systèmes de santé surchargés, des défis liés au personnel médical, un manque d'accès à des médicaments abordables, et un non-respect des régimes médicamenteux. De plus, l'augmentation des taux d'obésité, les modes de vie malsains et une éducation insuffisante des patients contribuent à aggraver cette situation.

« Pour s'attaquer à cette grave menace pour la santé, il faut investir davantage dans l'amélioration de l'accès aux services de santé afin de détecter et de gérer la maladie. Il est également essentiel de sensibiliser encore plus le public à l'hypertension et de promouvoir des mesures pour s'attaquer à ses facteurs de risque qui peuvent être corrigés », a déclaré la Dre Matshidiso Moeti, directrice régionale de l'OMS pour l'Afrique. « Dans toute la Région, nous aidons les pays à mettre en place des initiatives visant à décentraliser le diagnostic, le traitement et la prise en charge des maladies non transmissibles afin d'améliorer le bien-être et de réduire le nombre de décès. »

L'OMS a donné la priorité à son action avec les gouvernements, les partenaires et la société civile pour faire face à la menace de l'hypertension et d'autres maladies non transmissibles. Vingt-sept pays ont bénéficié d'un soutien, à travers une approche connue sous le nom de WHO-PEN, visant à décentraliser la gestion des maladies non transmissibles, y compris l'hypertension, au niveau des soins de santé primaires. Les services comprennent le dépistage et le diagnostic, le traitement, le changement de mode de vie, l'éducation des patients et l'autogestion de la maladie.

S'appuyant sur le programme WHO-PEN, les pays africains ont adopté en 2022 une stratégie connue sous le nom de PEN-Plus. Cette approche vise à renforcer les capacités des hôpitaux de district et d'autres établissements de référence de premier niveau en matière de diagnostic précoce et de prise en charge des maladies non transmissibles graves, y compris l'hypertension sévère, afin de réduire le nombre de décès. 

La stratégie PEN-Plus a donné des résultats prometteurs au Libéria, au Malawi et au Rwanda, avec une augmentation significative du nombre de personnes ayant accès à un traitement pour des maladies chroniques graves.

L'OMS collabore également avec des organisations partenaires pour aider les pays de la Région africaine à élaborer et à mettre en œuvre des normes réglementaires et des mesures fiscales visant à promouvoir une alimentation saine, l'activité physique et d'autres changements positifs de comportement. Le tabagisme et l'alcoolisme, ainsi que le surpoids et l'obésité, sont des facteurs de risque considérables pour l'hypertension.

« Bien que des initiatives ciblées portent leurs fruits, des efforts supplémentaires sont nécessaires pour réduire le lourd fardeau que représentent les maladies non transmissibles en Afrique », a déclaré la Dre Moeti. « Les structures de santé primaire, qui sont en première ligne des soins de santé et donc idéalement placées pour fournir des services de promotion de la santé et de prévention, doivent être pleinement soutenues et renforcées. »

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Meenakshi Dalal

Chargée de relations avec les média
Bureau Régional de l'OMS pour l'Afrique
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