Des formations des laborantins pour accompagner la campagne nationale de lutte contre la COVID-19

Formation des laborantins en gestion sécurisé des échantillons de la COVID-19
WHO Burundi/Dismas Junior
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Des formations des laborantins pour accompagner la campagne nationale de lutte contre la COVID-19

Gitega, capitale politique du Burundi. Il y a agitation dans la cour intérieure de l’Hôpital Général de Gitega en ce jeudi 30 juillet. L’Hôpital général de Gitega abrite depuis quelques jours, un site de dépistage volontaire de la COVID-19. Mais ce n’est pas cela la cause de l’agitation en question. En effet depuis quelques minutes, le Président de la République est de passage : il visite le site de dépistage en question, avant de procéder à l’inauguration du laboratoire flambant neuf de l’hôpital et de déclarer officiellement la décentralisation du diagnostic de la COVID-19 qui jusque-là n’e se faisait qu’à partir de l’INSP à Bujumbura.

Depuis le mois de juillet, Le Ministère de la Santé Publique et de la lutte contre le SIDA, en collaboration avec l’Organisation mondiale de la Santé au Burundi, organise des sessions de formations à l’endroit des laborantins. Les formations portent sur le prélèvement, transport sécurisé et l'analyse des échantillons suspectés du virus du nouveau coronavirus. L’objectif de ces formations est de renforcer les capacités dans la gestion sécurisée des échantillons de la COVID-19, en appui à la campagne de dépistage de masse lancée par le Président de la République en réponse à la COVID-19. Des formations fortement appréciées par les différents récipiendaires.

Parmi les techniciens en blouses blanches et masques sur le visage d’une part et d’autres en combinaisons dites « Tyvek », se trouvent une trentaine de techniciens laborantins venus des hôpitaux districts de la région centre-Est du pays. Ils sont réunis depuis 4 jours à Gitega dans un atelier de formation sur la gestion sécurisée des échantillons de la COVID-19. Aujourd’hui, ils donnent un coup de main dans pour le prélèvement des patients et par après, ils assistent à l’analyse en laboratoire desdits échantillons de la COVID-19. 

La trentaine de récipiendaires présents à Gitega, font partie de la troisième cohorte. Ils proviennent des provinces de Karuzi, Cankuzo, Mwaro, Muramvya, Ruyigi et Gitega. Des sessions de formation similaires ont déjà eu lieu respectivement à Bujumbura, ciblant des laborantins du réseau des laboratoires de la Communauté Est-Africaine et de 4 hôpitaux de la Mairie de Bujumbura, ainsi qu’à Ngozi ciblant les laborantins du Nord du pays. Ces formations sont organisées par le MSPLS avec l’appui du Bureau de l’OMS au Burundi, grâce à un don de la République populaire de Chine.

 

Des formations en appui à la riposte nationale contre la COVID-19

Anatole NKESHIMANA, le Directeur des laboratoires à l’Institut National de Santé publique qui a organisé ces formations, indique qu’elles s’inscrivent dans l’accompagnement de la campagne de sensibilisation et de lutte contre la Covid-19 initiée par le président de la République. « Nous avons voulu mettre à la disposition du pays des techniciens compétents dans la gestion sécurisée des échantillons de la COVID-19 », explique Anatole NKESHIMANA. « Quand le Président de la République à lancé la campagne de riposte contre cette pandémie, le pays avait un déficit dans le domaine de prélèvement et de l’analyse en laboratoire. Or le dépistage volontaire au niveau national est l’un des éléments clés de cette campagne. Au final, nous comptons former 120 laborantins à travers tous les districts sanitaires du pays. Nous comptons leur donner de connaissances suffisantes dans la gestion des échantillons de la Covid-19, et en faire des acteurs qui se mettront immédiatement au service de la campagne en cours. », poursuit-il.

Denise NZISABIRA, laborantine à l’Hôpital de Muramvya et bénéficiaire de la formation en cours, a sauté de joie quand elle a appris qu’elle partait se perfectionner dans les domaines susmentionnés.  « Avec les collègues, on n’avait entendu que les autres laborantins avaient déjà commencé à accompagner la campagne de dépistage massif, alors que nous, on ne savait même pas encore comment prélever un cas suspect de la covid-19. C’était frustrant ! », indique-t-elle.

 

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Jérôme Nkurunziza, expert laborantin du Bureau de l’OMS au Burundi, indique que la plus-value de cette formation est que chaque district disposera au final de laborantins en nombre suffisant, pour gérer les aléas liés aux activités de dépistage dans leurs régions respectives. Et au vu de l’expérience avec les lauréats des deux premières cohortes formées, il y’ a de quoi être satisfait. 

« Les laborantins que nous avons déjà formés dans les 2 premières cohortes, ont prouvé leur valeur ajouté en prenant efficacement en charge la masse des patients qui affluent dans les centres de dépistages dont ils ont la charge. », raconte Jérôme Nkurunziza. « Ces formations sont un appui à la décentralisation du diagnostic de la COVID-19. L’INSP n’a plus besoin de déployer ses équipes pour aller dépister, prélever ou analyser les échantillons à Muyinga, Kirundo ou à Kayanza par exemple. Ce sont ces mêmes lauréats qui s’en chargent, du moment qu’ils disposent des outils nécessaires et d’un appareil PCR adéquat », poursuit-il.

 

Une opportunité de découvrir et de se mettre à jour sur la COVID-19

Jeannette NDIKUMANA est laborantine à l’Hôpital Général de Gitega depuis six ans. Elle a bénéficié de la formation voici déjà deux semaines. Elle faisait partie de la 2nde cohorte formée à Ngozi pour accompagner la campagne initiée par le Président en vue de riposter contre la COVID-19 dans tout le pays. 

Aujourd’hui, Jeannette a le privilège d’expliquer au Président en personne les étapes qu’elle doit régulièrement suivre pour procéder à l’analyse des échantillons suspectés de la COVID-19, à l’aide de son appareil GeneXpert. Un exposé dont elle réalise avec brio, malgré le trac du début. Elle le doit à la formation qu’elle a suivi avec succès à Ngozi, dans le Nord du pays. Une formation qui lui a permis d’en savoir plus par rapport à son ancien appareil PCR.

«J’ai franchement eu la chance d’être sélectionnée parmi les bénéficiaires de cette formation sur la gestion sécurisée des échantillons de la COVID-19, et elle m’a vraiment été bénéfique. » dit Jeannette. « C’est une expertise que je n’avais pas et que j’ai été ravi d’acquérir. Tenez : je n’aurai jamais pensé que notre appareil PCR pourrait un jour servir dans l’analyse et le diagnostic de la COVID-19. Mais quand on nous a confirmé que cet appareil pouvait servir pour cela, moyennant quelques aménagements techniques, il fallait me mettre à jour par rapport à cette nouvelle pathologie. Ce que j’ai fait à travers cette formation et je m’en suis bien sortie. »

Après les modules portant sur la pandémie du coronavirus, le port des équipements de protection individuelle lors des prélèvements et l’analyse des échantillons, les laborantins ont l’occasion de mettre en pratique ce qu’ils auront appris, en participant notamment aux séances de dépistage publics à l’Hôpital Régional de Gitega. Une opportunité qui a été fortement appréciée par les récipiendaires de la formation, et qui sera d’une grande utilité une fois de retour dans les districts sanitaires respectifs.

Cynthia Irakoze est laborantine de l’Hôpital de Kinyinya, dans la Province de Ruyigi, dans l’Est du Burundi. Il n’y a pas encore de cas déclaré de la COVID-19 dans son district sanitaire. Mais qu’à cela ne tienne, la satisfaction du bagage intellectuel acquis et conscience du travail bien fait sont là. Pour elle, peu importe là où le pays aura besoin d’elle, elle est désormais prête et disposée à répondre « présente ».

« Je m’en vais chez moi tout en ayant en conscience que j’ai le devoir de prélever les patients, et de procéder aux analyses des échantillons en laboratoire en toute sérénité. » indique Cynthia Irakoze, laborantine de l’hôpital de Kinyinya, dans la province Ruyigi. « J’ai conscience que pendant mon travail je dois me protéger tout en protégeant les autres. Je n’ai pas besoin d’attendre que la COVID-19 arrive dans mon district. Je suis consciente du travail que je dois faire et je suis prête à servir pour le bien des patients, peu importe là où le pays aura besoin de mes compétences », assure-t-elle.

 

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Dismas Junior BIRARONDERWA

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