N’Djamena, 14 mars (OMS) - La Trypanosomiase Humaine Africaine (THA) constitue toujours un problème de santé au Tchad qui a notifié 53 cas en 2016. La prévalence de cette maladie est passée de 3,88% en 2002 à 0,14% en 2016 (14 cas pour 10000 personnes examinées). Ce résultat est certes encourageant, mais seulement 60% de la population estimée à risque est couverte par les soins de diagnostic et de traitement. Des efforts sont encore nécessaires pour atteindre 80% de couverture de la population à risque et arriver ainsi au seuil de moins d’un cas diagnostiqué pour 10.000 habitants, afin d’éliminer la maladie comme problème de Santé publique en 2020.

Depuis 2011, l'OMS a investi beaucoup pour aider le Tchad à lutter contre cette parasitose. Elle a, entre autre, mobilisé plus de 500,000 $ pour financer les activités du programme national y compris l’organisation de 34 campagnes de dépistage actif avec plus de 300,000 personnes examinées. Ainsi environ 4,000 malades ont été diagnostiqués et traités.

Afin de permettre au Tchad d’être au rendez-vous de l’élimination de la THA en tant que problème de santé publique à l’horizon 2020, le Ministère de la santé Publique et le Minis-tère de l’Elevage et des productions animales ont organisé, en collaboration avec l'OMS, un atelier de deux jours d’échanges et de réflexion, sur les avancées, les défis et l’accélération de la lutte contre la Trypanosomiase Humaine Africaine (THA) et les mouches tsétsés au Tchad. C’est un exemple de mise en oeuvre de l’approche « One health », « Une seule santé », Homme/animal initié par l’OMS depuis quelques années déjà en vue d’améliorer la collaboration intersectorielle des institutions. L'atelier a été attendu par plus de 45 partici-pants d’acteurs de terrains et des partenaires bilatéraux du Tchad y compris les Représentants de l’IRD, l’OCEAC, FIND, etc….

Dans son allocution d’ouverture, Dr Jean-Bosco NDIHOKUBWAYO, Représentant de l’OMS au Tchad a fait remarquer que « bien que les résultats dans la lutte contre la Trypa-nosomiase Humaine Africaine (THA) et les mouches tsétsés au Tchad semblent être encou-rageants, d’importants efforts restent encore à faire pour parvenir à l’élimination de cette maladie en tant que problème de santé publique d’ici 2020 ». En effet, ce seuil se situe à 1 cas pour 10000 personnes examinées. Or le Tchad a notifié 14 cas/10.000 personnes examinées en 2016.«La maladie du sommeil menace des millions de personnes dans 36 pays d’Afrique subsaharienne. Une grande partie des personnes touchées vivent dans des régions reculées et n’ont qu’un accès limité aux services de santé appropriés, ce qui fait obstacle à la surveillance et par conséquent au diagnostic et au traitement des cas de la maladie. En outre, le déplacement des populations, la guerre et la pauvreté sont d’importants facteurs favorisant une transmission accrue de la maladie. C’est pourquoi l'organisation de cette réunion est un véritable cadre de coordination, d’échange d’expérience et de partage en faveur de la lutte contre la THA », a conclu, Dr Jean-Bosco dans son mot de circonstance.

Pour le Directeur général de l’Institut de recherche en élevage pour le développement (IRED), Dr Hassane Mahamat Hassane, « tous les pays infestés sont encouragés à travailler ensemble car le vecteur lui-même impose l’intégration des stratégies de lutte à travers l’initiative pour la Campagne Pan Africaine d’Eradication des Trypanosomoses et mouches tsétsés (PATTEC) qui comprend le diagnostic, le dépistage, le traitement et la lutte contre le vecteur » grâce aux différents appuis des partenaires techniques et financiers. C’est pourquoi la tenue de ces présentes assisses augure d’une importance capitale pour permettre aux experts venus d’horizon divers d’identifier les défis rencontrés et de réorienter les stratégies de lutte mise en place actuellement au Tchad par les ministères en charge de la santé et de l’élevage à travers le Programme National de lutte contre la trypanosomiase humaine afri-caine (PNLTHA) et l’institut de recherche en élevage pour le développement (IRED) en vue d’une planification opérationnelle plus efficace pour atteindre l’objectif de l’élimination de la THA.

Au nom du ministre de la Santé publique du Tchad, Dr Yangar Miandjingar, Directeur géné-ral de la Santé environnementale et lutte contre la Maladie du ministère de la Santé publique, a remercié les organisateurs de cette première revue d'orientation des parties prenantes sur la lutte contre la Trypanosomiase Humaine Africaine et les mouches tsétsés d’avoir choisi le Tchad pour l’abriter. Pour Dr Yangar, cette revue régionale constituera une étape essentielle dans le suivi des progrès réalisés vers l’atteinte des objectifs fixés en fin 2020 et de mobilisation des énergies et des ressources vers l’échéance. «Accélérer les ripostes dans nos pays n’est pas une option. C’est une exigence si nous voulons être au rendez – vous de l’élimination de la THA en tant que problème de santé publique à l’horizon 2020 ». Dans cette perspective, il est extrêmement important de rappeler qu’il convient de proposer des stratégies réalistes qui tiennent compte du contexte et des capacités du pays afin de maximiser les chances d’une lutte cohérente et efficace, a-t-il ajouté.

A l’issue des discussions, les participants à cette première revue d’orientation des Parties prenantes sur la lutte contre la THA et les mouches tsétsés voudraient proposer une nouvelle feuille de route par la création des zones durablement libérées de cette maladie à partir d’êtres humains ou d’animaux porteurs de parasites pathogènes, les trypanosomes dans la sous-région et particulièrement au Tchad.

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Dr Jean-Bosco Ndihokubwayo, Représentant de l’OMS au Tchad ( Ndihokubwayoj [at] who.inttarget="_blank") Dr Djimrassengar Honoré, NPO/DPC ( djimrassengarh [at] who.int) Mr NAISSEM Jonas, NPO/HIP ( naissemj [at] who.inttarget="_blank")

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