Combattre la COVID-19 dans les communautés

Combattre la COVID-19 dans les communautés

Kampala - Dans une banlieue à faible revenu à Makindye, dans la capitale ougandaise, Hakim Kiggundu a réuni un groupe d'une trentaine de personnes de la communauté proche de son domicile, sous un arbre dans une clairière située entre les maisons. Dans cette communauté très soudée aux routes étroites en boue et aux petites maisons en bois, les gens sont habitués à vivre tout près les uns des autres, mais aujourd'hui ils sont assis sur des chaises en plastique blanc bien espacées de quelques mètres.

Kiggundu est là en tant que membre de l'équipe de santé de village pour informer les gens sur la COVID-19 - comment identifier les signes et les symptômes et rester en sécurité. Une brève salve d'applaudissements conclut une séance de questions-réponses avant que Kiggundu ne continue à diffuser le message, en effectuant des visites de maison en maison dans toute la localité. Par le passé, Makindye était divisé en zones, chacune étant assignée à une équipe de santé de village chargée de surveiller les épidémies telles que le choléra ou la rougeole, ainsi que de fournir des conseils et des mesures de prévention concernant le VIH. Depuis le début de la COVID-19, il y a maintenant quatre équipes par zone.

Au début, il était difficile de convaincre les gens que la maladie était réelle et qu'elle pouvait les affecter, explique Kiggundu. Mais à mesure que les cas de COVID-19 ont augmenté ces dernières semaines, atteignant des zones jusqu'alors non touchées, le message a été plus pressant pour aider à changer les perceptions sur le virus. « La population comprend parce que nous leur enseignons dans notre langue locale, le luganda », souligne Kiggundu.

Les équipes de santé des villages sont composées de volontaires formés qui représentent une partie de la structure de base du système de santé publique de l'Ouganda. Dans la capitale Kampala, les équipes de santé comptent plus de 4000 volontaires. Leur travail consiste à informer les habitants de leur quartier des éventuelles épidémies, des moyens de les éviter, des signes et symptômes à surveiller et des mesures à prendre s'ils tombent malades ou voient des personnes présentant des symptômes.

L'implication de la communauté est cruciale pour le succès des mesures préventives telles que le lavage des mains, le port de masques et la distanciation physique, explique Dr Dansan Atim, médecin-chef de la division de surveillance du ministère de la Santé en Ouganda. « Si nous devons combattre cette pandémie, nous devons impliquer tout le monde », dit-il. « Ces [mesures préventives] doivent être mises en œuvre par la communauté. Leur engagement est donc important ... dans la lutte contre la COVID. »

Bien que des messages de sécurité aient été diffusés à la radio et à la télévision, le fait qu'une personne de confiance vienne distribuer gratuitement des masques en tissu, répondre aux questions et faire la démonstration d'une bonne hygiène des mains permet de gagner la confiance des habitants dans les messages de santé, déclare Rebecca Nalubwala, mère de deux enfants, après la visite de Kiggundu.

« Nous lui faisons confiance car il a grandi ici. Il n'a pas de mauvaises intentions envers nous au sein de notre communauté. Hakim et le groupe enseignent à des gens qui n'ont pas accès à la télévision et à la radio », dit Nalubwala.

L'Ouganda avait enregistré 9945 cas cumulés de COVID-19 au 13 octobre et compte actuellement 765 cas actifs. Le pays a connu une augmentation des infections dès le début du mois d'août, mais les chiffres ont diminué au cours des trois dernières semaines. 

Avec le soutien de l'Organisation mondiale de la Santé, les équipes de santé des villages à travers Kampala et le district voisin de Wakiso ont reçu une formation spécialisée dans la surveillance et la sensibilisation des communautés afin de mieux faire passer le message de sécurité dans ces régions où l'on a constaté une augmentation des cas de COVID-19 ces dernières semaines. Dr Atim espère que cette formation contribuera à accroître le signalement des cas de COVID-19.

Malgré ses 12 ans d'expérience dans la sensibilisation des communautés, Kiggundu estime que la formation a modifié son approche de la communication, qui, selon lui, sera également utile pour répondre à d'autres épidémies en encourageant les gens à lui signaler leurs symptômes ainsi qu'à ses collègues ou à solliciter une aide médicale.

« J'en ai appris plus sur la détection et la réponse. Il faut aller voir si votre communauté vous fait prendre conscience que nous sommes confrontés à cette pandémie ou à cette flambée », explique-t-il. « Nous les sensibilisons, pour qu'ils soient vigilants s'ils voient un signe ou un symptôme d'une maladie quelconque ».

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