Journée internationale de la sage-femme, le 5 mai 2021

Message de la Dre Matshidiso Moeti, Directrice régionale de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) pour l’Afrique

L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a désigné 2021 comme année internationale des personnels de santé et d’aide à la personne, et nous sommes très heureux de nous joindre à la Confédération internationale des Sages-Femmes pour la commémoration de la Journée internationale de la sage-femme, ce 5 mai.

Le thème retenu pour l’édition de cette année, « Les chiffres parlent d’eux-mêmes : investissez dans les sages-femmes », s’inscrit dans le cadre des préparatifs à la publication du rapport 2021 sur l’état de la pratique de sage-femme dans le monde.

Les sages-femmes ont un rôle crucial à jouer pour que les femmes enceintes soient en bonne santé, pour qu’elles donnent naissance à des bébés bien portants et pour que les nouveau-nés se développent bien.

Cependant, trop peu de femmes ont accès aux soins dispensés par les sages-femmes. Selon une récente étude de modélisation, une couverture de 95 % des ces soins dispensés par des sages-femmes permettrait d’éviter 67 % des décès maternels, 65 % des mortinaissances, 64 % des décès néonatals et sauverait 4,3 millions de vies par an d’ici à 2035.

L’Afrique subsaharienne devrait abriter la majorité des vies sauvées, car cette partie du continent africain enregistre chaque année 200 000 décès maternels, ainsi qu’un million de décès de bébés au cours des quatre premières semaines de la vie.

Cette situation tragique exige que des mesures soient prises pour élargir la couverture des services obstétricaux.

Dans le contexte de la pandémie de maladie à coronavirus 2019 (COVID-19), nous continuons de constater la perturbation des services essentiels fournis par les sages-femmes et par d’autres agents de santé. La disponibilité du service est compromise des facteurs comme la réaffectation des agents de santé, dont les sages-femmes, à la riposte à la COVID-19 ; l’absentéisme lié aux infections par le coronavirus ; et la crainte de contracter le virus dans les formations sanitaires.

Lorsque des sages-femmes sont réaffectées aux opérations de riposte, les femmes et les enfants éprouvent plus de difficultés à accéder aux soins dont ils ont besoin. Afin d’y remédier, nous invitons instamment les pays à consacrer des ressources à la mise en place d’environnements propices à la continuité des services obstétricaux en faveur des patients, y compris en période de crise.

Plus de 90 % des sages-femmes sont, comme leur nom l’indique, des femmes. À ce titre, elles sont souvent confrontées au problème des inégalités entre les sexes. Pour remédier à cette situation, nous devons veiller à ce que la voix des sages-femmes reçoive toute l’attention qu’elle mérite, que les préoccupations des sages-femmes soient prises en compte lors de l’élaboration des politiques, que les femmes qui exercent ce métier soient protégées des abus et du harcèlement sur le lieu de travail et que leur contribution professionnelle soit reconnue à sa juste valeur.

Dans la Région africaine, l’OMS œuvre de concert avec les pays et les partenaires pour améliorer la qualité des soins maternels et néonatals et pour renforcer la formation en soins infirmiers et obstétricaux, ainsi que le perfectionnement professionnel et la réglementation. En outre, nous plaidons en faveur de l’adoption de politiques visant à lutter contre le harcèlement sexuel et à promouvoir la sécurité du travail, en vue de créer un environnement professionnel favorable aux sages-femmes et aux autres agents de santé.

À l’occasion de cette édition de la Journée internationale des sages-femmes, j’exhorte les gouvernements, les institutions universitaires, les organisations de la société civile et les partenaires à investir dans la pratique de sage-femme afin de sauver des vies et d’améliorer le bien-être des femmes enceintes, des mères et des nouveau-nés.

Je tiens à adresser mes remerciements et mes vives félicitations à toutes les sages-femmes pour leur contribution quotidienne au bien-être des femmes et à la venue au monde de nouvelles vies, en toute sécurité.


Lectures recommandées :