Sénégal : vacciner les nouveau-nés pour mettre fin à l’épidémie silencieuse d’hépatite B

Naissance après naissance, bébé après bébé, le Sénégal est déterminé à mettre fin à l’épidémie silencieuse d’hépatite B chronique en administrant à chaque enfant, dans les 24 heures qui suivent sa naissance, une dose de vaccin qui sera suivie par trois doses supplémentaires. Comme Amy Kaltoum (ci-dessus), les mères qui quittent le centre de santé Philippe Maguilene Senghor après que l’on a administré à leur bébé la deuxième dose de vaccin, sont convaincues que leurs enfants seront protégés contre l’un des principaux fardeaux médicaux du pays.
Cette stratégie fait appel à la délicatesse et à l’engagement d’infirmières formées telles que Binette Thiaw (ci-dessus, au centre de santé Philippe Maguilene Senghor à Dakar) qui, partout au Sénégal, veillent à ce que les bébés reçoivent les quatre doses nécessaires : d’abord à la naissance, puis à six, dix et quatorze semaines. « Il est primordial de vacciner les bébés contre l’hépatite B dès la naissance afin de les protéger contre cette maladie », explique-t-elle.
En Afrique subsaharienne, près de 82 millions de personnes sont infectées par le virus de l’hépatite B chronique, une affection permanente qui peut s’avérer mortelle. Ce virus peut provoquer une cirrhose ou un cancer du foie. Chaque année, environ 80 000 personnes décèdent de causes liées à cette infection chronique sur le continent (les formes aiguës du virus s’éliminent facilement). Au Sénégal, 17 % de la population est porteuse de ce virus chronique. « Si nous parvenons à vacciner chaque enfant dans les 24 heures qui suivent sa naissance, et qu’au moins deux doses supplémentaires sont administrées, nous éradiquerons cette maladie et les cancers qui en découlent », indique le Dr Ousseynou Badiane, responsable du Programme élargi de vaccination au Ministère de la Santé et de l’Action Sociale.
Les infections chroniques sont pour la plupart acquises à la naissance ou contractées pendant l’enfance, et de nombreuses personnes les portent pendant plusieurs années sans le savoir. Le Sénégal, basant son action sur le vaccin préventif et sur le personnel infirmier, s’efforce de prévenir la transmission du virus de la mère à l’enfant à la naissance. « Le dépistage et le traitement des mères infectées, tout comme la vaccination des bébés, sont des étapes incontournables de la lutte contre l’hépatite B chronique », explique le Dr Aliou Diallo, spécialiste de la vaccination au bureau de pays de l’OMS au Sénégal.
En 2004, le Sénégal a introduit le vaccin contre le virus de l’hépatite B pour les nourrissons âgés de six semaines, en plus des vaccins contre le tétanos et la diphtérie. D’après le Dr Badiane, l’instauration de la dose de naissance a permis de réduire considérablement la transmission de l’hépatite B entre la mère et l’enfant.
Aujourd’hui, le Sénégal se classe désormais en tête pour la vaccination des nouveau-nés, 83 % d’entre eux étant vaccinés contre l’hépatite B soit dans la salle d’accouchement, soit dans les 24 heures qui suivent leur naissance. L’infirmière Binette Thiaw (en image, ci-dessus) explique que « les mères participent vraiment, elles amènent leurs bébés se faire vacciner. Je suis vraiment, vraiment fière de mon travail ».
Les infirmières de l’unité de vaccination (en photo, ci-dessus) du centre de santé Philippe Maguilene Senghor affirment que la participation communautaire fait la différence. Grâce aux orientations politiques et aux programmes de formation mis à disposition par l’Organisation mondiale de la Santé, les infirmières ont renforcé leur suivi des registres de vaccination, ainsi que la sensibilisation menée auprès des mères qui accouchent à domicile. « Nous sommes en contact direct avec les mamans et nous leur expliquons en quoi la vaccination est essentielle pour éradiquer certaines maladies », précise Binette Thiaw (deuxième en partant de la droite vers la gauche). « Nous parvenons à vacciner jusqu’à 90 ou 100 enfants par jour au centre de santé. »
« Nous, les mamans, venons faire vacciner nos enfants parce que nous voyons un grand avantage à cela. Administré à la naissance, le vaccin protège nos enfants d’éventuelles complications futures », explique Marlène Seck (en photo, ci-dessus), qui a amené sa fille au centre de santé Philippe Maguilene Senghor pour que celle-ci reçoive sa troisième dose.
Selon le Dr Diallo, le plan d’autofinancement du Sénégal pour la série des trois doses est une source d’inspiration pour d’autres pays. Les mères, elles aussi, comprennent qu’il faut protéger les autres bébés. « Je conseille aux mères de faire vacciner leurs enfants très tôt pour les protéger, tout en leur demandant de ne pas négliger la vaccination », insiste Marlène Seck (en photo, ci-dessus), qui vit à Dakar. Depuis 2009, année où l’OMS a recommandé l’administration d’une dose de vaccin anti-hépatite B à la naissance, seuls 14 pays de la Région ont effectivement introduit ce vaccin dans leurs programmes de vaccination systématique. L’OMS encourage tous les pays à instaurer la vaccination contre l’hépatite B dans les 24 heures qui suivent la naissance.
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