Eswatini accélère ses progrès vers le statut de zéro nouvelle infection par le VIH d’ici à 2030

Mbabane – Eswatini a enregistré de grandes avancées dans sa lutte contre le VIH. Le nombre de nouvelles infections par le VIH a régulièrement baissé au fil des années, passant de 14 000 nouvelles infections en 2010 à 4800 en 2020, et ce nombre devrait même chuter à 4300 nouvelles infections à la fin de 2023.

Les stratégies de prévention du VIH dans le pays portent notamment sur le renforcement des services tels que le dépistage et les conseils liés au VIH, son traitement, la prévention de la transmission mère-enfant, ainsi que la prophylaxie postexposition, l’utilisation des préservatifs et la circoncision masculine médicale volontaire. En 2018, Eswatini a testé le déploiement de la prophylaxie préexposition (PrEP), qui concerne l’utilisation d’un médicament antirétroviral par les personnes séronégatives afin de réduire le risque qu’elles contractent le VIH.

Avec l’appui de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), de la Fondation Elizabeth Glaser pour la lutte contre le sida pédiatrique, du Plan d’urgence du Président des États-Unis pour la lutte contre le sida (PEPFAR), de l’Université de Georgetown et d’autres partenaires, le Gouvernement d’Eswatini a encouragé l’utilisation de la prophylaxie préexposition chez les personnes présentant un risque élevé d’infection par le VIH. Ce type de prophylaxie est désormais disponible dans plus de 200 établissements de santé du pays.

Lorsque Simangele Dlamini, 49 ans, s’est rendue dans le centre de santé primaire de sa localité pour un contrôle de routine, elle a vu, dans la salle d’attente, une affiche qui faisait la promotion de la prophylaxie préexposition en tant que moyen de prévenir le VIH. Les affiches ont capté son attention parce qu’elle ne connaissait pas le statut sérologique de son partenaire et le soupçonnait d’avoir d’autres partenaires sexuels.

Après en avoir discuté avec les travailleurs de la santé et pour se protéger du VIH, Simangele a décidé de prendre la prophylaxie préexposition, sous la forme d’une pilule orale. Depuis quatre ans, elle prend fidèlement ses médicaments. « Je prends toujours ma pilule pour être en sécurité », affirme-t-elle. Avant d’ajouter : « Cela me donne de la confiance chaque fois que je viens faire un test en sachant que je suis négative. »
n 2016, année qui suivait sa recommandation mondiale visant à introduire la prophylaxie préexposition par voie orale chez les personnes présentant un risque élevé d’infection par le VIH – en particulier les adolescentes et les jeunes femmes, les travailleurs du sexe et les hommes qui ont des relations sexuelles avec les hommes –, l’OMS a commencé à fournir des directives techniques à Eswatini concernant la mise en œuvre de la prophylaxie préexposition. Après une série d’échanges sur la politique à mener dans le pays, l’Organisation a apporté son appui à Eswatini pour que ce pays puisse élaborer un cadre national destiné à la préparation et à la riposte aux situations d’urgence et comprenant des plans opérationnels, des lignes directrices et des plans de suivi et d’évaluation.
Eswatini a introduit la prophylaxie préexposition par voie orale en 2018, initialement dans 22 établissements de santé, afin d’évaluer l’acceptabilité et la faisabilité sur une période de 18 mois et aussi de surveiller les effets secondaires et le nombre de personnes qui ont encore contracté le VIH en utilisant cette méthode.

« Nous avons constaté que la prophylaxie préexposition était pratique et acceptable et que l’élargissement de l’accès encourageait plus de personnes à connaître leur statut sérologique pour le VIH », indique Sindy Matse, administratrice de programme par intérim au sein du Programme national de lutte contre le sida à Eswatini.

« Cela a donné aux patients l’occasion de discuter des risques individuels, de la possibilité d’améliorer leur compréhension et d’être sensibilisés au risque que représente le VIH. »
L’OMS a fourni un appui au Ministère de la santé pour qu’il puisse former environ 30 partenaires nationaux d’exécution issus du Plan d’urgence du Président des États-Unis pour la lutte contre le sida. Les formateurs ont ensuite formé des travailleurs de la santé dans 100 établissements. Au même moment, l’OMS a formé 100 autres travailleurs de la santé issus d’autres sites, notamment d’établissements de santé privés, de missions et militaires.

Faith Mamba, sage-femme à la clinique Siphocosini dans le district de Hhohho, bénéficie systématiquement des formations de recyclage dispensées par ces partenaires. La dernière formation portait sur la manière d’administrer une prophylaxie préexposition ciblée, qui est efficace pour réduire la probabilité que les hommes contractent le VIH pendant les rapports sexuels. Aux fins de cette prophylaxie préexposition ciblée, un homme prend la prophylaxie par voie orale pendant environ trois jours avant le rapport sexuel prévu.

« Je me sens utile », indique Faith. « Au moins, j’aide quelque part. J’encourage toujours les gens à se protéger malgré le recours à la prophylaxie préexposition. »
Selon Gezani Mamba, conseiller principal pour les questions liées au VIH à la Fondation Elizabeth Glaser pour la lutte contre le sida pédiatrique, il était d’une importance cruciale de réduire le nombre de nouvelles infections par le VIH à Eswatini compte tenu de la forte incidence du VIH que ce pays connaissait en 2016. « Depuis l’introduction de la prophylaxie préexposition, le nombre de nouvelles infections par le VIH a fortement diminué », soutient-il.

Le nombre d’utilisateurs de la prophylaxie préexposition est en augmentation, car il est passé de 2200 personnes en 2018 à 32 750 en 2022, dépassant ainsi la cible de 20 000 personnes fixée pour cette année-là. Sur la même lancée, le nombre d’établissements de santé fournissant une prophylaxie préexposition est passé de seulement 22 établissements en 2017 à 204 en 2022.
Eswatini est en train d’expérimenter l’introduction de l’anneau vaginal à la dapivirine dans huit établissements de santé. L’anneau flexible en silicone est porté à l’intérieur du vagin pendant une période de 28 jours, après quoi il est remplacé par un nouvel anneau. L’anneau agit en libérant lentement le médicament antirétroviral appelé dapivirine dans le vagin, pendant 28 jours. D’ici à la mi-2024, cette méthode de prévention par l’anneau sera déployée dans tous les établissements de santé. Le pays prévoit également de déployer une méthode de prophylaxie préexposition injectable.

Simangele estime que ces innovations sont efficaces dans la prévention du VIH. « L’anneau vaginal serait bien, car le dispensaire connaît parfois des ruptures de stock de médicaments », relève-t-elle. « En plus, les femmes veulent connaître les nouvelles innovations, comme la façon dont les hommes peuvent utiliser la prophylaxie préexposition deux heures avant d’avoir des rapports sexuels. »

Pour l’instant, Simangele est heureuse de continuer à prendre sa pilule. Elle dit que sa famille sait qu’elle utilise la prophylaxie préexposition et qu’elle continuera à prendre la pilule. « C’est pour rester séronégative le plus longtemps possible », affirme-t-elle.
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