Vaincre les cancers de l’enfant grâce au dépistage et au traitement précoces

Vaincre les cancers de l’enfant grâce au dépistage et au traitement précoces

Accra — Lors d’une de ses visites régulières à son petit-fils James dans la ville d’Assin Fosu, région centrale du Ghana, Naomi Otua observe quelque chose d’anormal. L’enfant de 10 ans a les yeux jaunis et a perdu beaucoup de poids. Inquiète, Otua décide de l’emmener à l’hôpital public de Suhum.

James est ensuite transféré à l’hôpital régional de l’Est, à Koforidua, où il est interné pendant trois semaines. Comme sa santé continue de se détériorer, on l’évacue finalement à l’hôpital universitaire de Korle-Bu, où il est diagnostiqué d’une leucémie lymphoblastique aiguë.

James fait partie des près de 400 000 enfants et adolescents chez qui on diagnostique un cancer chaque année dans le monde. Au Ghana, on estime à environ 1200 le nombre d’enfants de moins de 15 ans qui développent un cancer chaque année. Outre la leucémie, le lymphome, le rétinoblastome, la tumeur de Wilms, le sarcome des tissus mous et le neuroblastome sont les formes de cancers les plus courantes dans le pays.

Quelque temps après avoir été transféré à Korle-Bu et diagnostiqué, James commence à suivre une chimiothérapie, qui durera trois mois. « Sa santé s’améliore considérablement », affirme sa grand-mère Otua après environ de six mois de visites angoissantes dans divers hôpitaux. « J’en suis très heureuse. »

Selon la professeure Lorna Awo Renner, cheffe de l’unité d’oncologie pédiatrique de l’Hôpital universitaire de Korle-Bu, 80 % des cancers de l’enfant sont curables. « Cela implique, cependant, une détection précoce et un traitement progressif », explique-t-elle.

Bien que plus de 80 % des enfants atteints de cancer vivent dans des pays en développement comme le Ghana, seuls 20 à 30 % reçoivent un tel traitement. Cela est souvent dû aux coûts prohibitifs du traitement. Au Ghana, le traitement du cancer n’est pas couvert par le régime national d’assurance maladie. Le coût moyen du traitement du cancer de l’enfant est d’environ 1000 dollars. Le traitement de la leucémie peut coûter jusqu’à 7000 dollars et durer trois ans. Ces coûts sont hors de portées pour de nombreux Ghanéens.

Au Ghana, environ 50 % des patients abandonnaient leur traitement faute de moyens. Ce chiffre a cependant été ramené à 15 % grâce à l’appui d’un certain nombre d’individus et d’organisations charitables », explique la professeure Renner. World Child Cancer, par exemple, contribue au financement des examens diagnostiques, à l’achat des doses de chimiothérapie et à la couverture des frais de transport et de rendez-vous en clinique pour de nombreuses familles ghanéennes.

De même, en septembre 2018, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a annoncé une nouvelle initiative mondiale de lutte contre le cancer de l’enfant. Le Ghana fait partie des six pays sélectionnés pour bénéficier d’un appui pour sa mise en œuvre. « En travaillant en étroite collaboration avec le gouvernement ghanéen, nous avons contribué à la mise en place et à la pérennisation d’un programme national de lutte contre le cancer de l’enfant de haute qualité, dont l’objectif est d’atteindre un taux de survie d’au moins 60 % à l’horizon 2030 », déclare le Dr Francis Kasolo, représentant de l’OMS au Ghana.

Malgré les contraintes persistantes en matière de ressources, les agents de santé de Korle-Bu, qui ont reçu de l’OMS un appui technique, ainsi que des outils de suivi et de surveillance, font tout leur possible pour fournir à leurs jeunes patients des soins optimaux. « Voir les enfants sourire et jouer nous rend très heureux. Cela prouve que leur état s’améliore de jour en jour et que le traitement est efficace, » explique Leticia Amengor, responsable de l’unité.

Pour la professeure Renner, le fait de renvoyer les enfants chez eux une fois qu’ils ont été déclarés sans cancer procure un grand sentiment de satisfaction. Elle garde bon espoir que James pourra bientôt vaincre la maladie. « Ces enfants peuvent continuer à profiter pleinement de la vie », affirme-t-elle, « je vois cela se produire tout le temps. »

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