S'appuyer sur la préparation à Ebola pour lutter contre le COVID-19

S'appuyer sur la préparation à Ebola pour lutter contre le COVID-19

Dar es Salaam, 9 avril 2020 – A l’instar de nombreux pays africains qui utilisent désormais les plans de préparation aux épidémies d’Ebola et de grippe pour intensifier leur réponse au COVID-19, la Tanzanie utilise les compétences du personnel de santé déjà équipé dans la lutte contre les maladies infectieuses, la mise en place du système de surveillance sentinelle de la grippe et la réaffectation des infrastructures pour lutter contre le nouveau virus. 

Lorsque la dixième épidémie d'Ebola a éclaté en République démocratique du Congo en 2018, la Tanzanie avait formé 2 400 professionnels de santé. Les sessions de formation initialement prévues pour Ebola ont été revues pour inclure le COVID-19. Plus de 300 d’entre eux ont été à présent recyclés pour rejoindre la lutte contre le COVID-19 dans le pays.

Dans les régions qui avaient été identifiées comme étant à haut risque d'Ebola, des équipes d'intervention rapide ont été constituées et formées, et les autorités ont identifié des zones d'isolement dans des structures de santé spécifiques dans chaque district et des professionnels de santé ont été formés pour gérer ces unités et gérer les cas suspects. Le personnel de santé et les ressources se révèlent maintenant essentiels dans la réponse au COVID-19.

En outre, des structures telles que des unités d'isolement dans les établissements de santé de district, mises en place pour la préparation à Ebola, sont maintenant transformées en unités de COVID-19. Toutes les 26 régions du pays ont été chargées de désigner des zones d'isolement pour d’éventuelles infections au COVID-19, et la formation des agents de santé au triage des patients pour la préparation à Ebola compte désormais parmi les atouts pour freiner la propagation du nouveau coronavirus.

« Il est très important de donner aux professionnels de la santé les bonnes informations », a déclaré Dr Nemes Iriya, responsable de la prise en charge à l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) en Tanzanie.

L'OMS Tanzanie travaille avec les ministères de la santé de la Tanzanie continentale et de Zanzibar pour renforcer les capacités du personnel de de santé en matière de soins cliniques, d'amélioration de la prévention des infections, de tests de laboratoire et d'autres mesures de prévention. Au total, 182 structures ont été identifiées pour isoler et traiter le COVID-19 dans tous les districts. Le gouvernement a également identifié 26 centres de référence régionaux habilités à fournir des soins intensifs. La plupart des structures de référence disposent déjà d'un personnel formé aux soins avancés pour Ebola, y compris les soins intensifs.

Angelina Malugu, une infirmière récemment formée à la prise en charge des patients de COVID-19, a déclaré qu'il était crucial de connaître le type d'équipement de protection individuelle nécessaire pour le COVID-19. « J'étais inquiète car je ne savais pas comment distinguer le COVID-19 d'Ebola en termes de sécurité. »

« Nous avions encore des lacunes dans nos connaissances », a déclaré Said Mohamed, un médecin junior de l'hôpital principal de l'île de Pemba, lors d'une session de formation sur la réponse au nouveau virus qui a été signalé pour la première fois en Tanzanie le 16 mars.

Un plus grand nombre de professionnels de santé ont été formés à travers des sessions organisées par le ministère de la Santé en collaboration avec les agences des Nations Unies et les organisations non gouvernementales.

Faire passer les bons messages

Le gouvernement a également intensifié l’éducation à la santé publique, en travaillant avec l’OMS, l’UNICEF, les chefs religieux et les sociétés de télécommunications pour présenter les faits et réfuter les rumeurs sur le COVID-19.

La réponse au COVID-19 a été portée à un niveau supérieur, coordonné par les comités en charge des catastrophes et le groupe de travail présidé par le Premier ministre. Les comités en charge des catastrophes disposent de structures aux niveaux national, régional, du district et du village.

Des responsables de la santé publique et des représentants clés du gouvernement, y compris le Président et le Premier ministre, ainsi que des chefs religieux, ont participé à des émissions à la télévision nationale et dans les radios populaires pour parler de la maladie.

Les poignées de main et les foules sont évitées autant que possible - le nombre réduit de bus aux heures de pointe rend difficile le fait d’éviter les foules. « Je fais tout ce que je peux pour m'assurer que je reste à l'abri de toute possibilité de contracter l'infection. J'étais inquiet lorsque j'ai appris qu'il y avait un cas en Tanzanie », a déclaré Ashura Magongo, un habitant de Dar es Salaam.

Columbus Masenga, un mécanicien de Dar es Salaam, a déclaré qu'il n'avait jamais utilisé de masque ou de désinfectant pour les mains dans sa vie jusqu'à récemment. « Ça me semblait bizarre d'entendre que je dois me nettoyer les mains avec quelque chose que je ne connais pas. J'en ai acheté un pour que ma femme le garde dans son sac à main, mais nous utilisons de l'eau et du savon à la maison. Je pense que cette nouvelle maladie est venue contraindre tout le monde à observer une hygiène personnelle. Un soir, lorsque je suis rentré chez moi, mon fils de six ans ne m'a pas pris dans ses bras. Il a dit : « Papa ne me touche pas », a déclaré Masenga.

La Tanzanie a également rendu la quarantaine obligatoire pour les arrivants, qu'ils soient nationaux ou étrangers, les voyageurs étant mis en quarantaine dans des hôtels désignés pendant 14 jours. Les grands rassemblements publics - réunions communautaires, rassemblements, sports et divertissements - ont été interdits pendant un mois le 17 mars. Les écoles et les universités ont également été fermées pour un mois.

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