Conakry, 1 août 2014  – Docteur Margaret Chan, Directeur Général de l’OMS est arrivée jeudi 31 juillet à Conakry sur invitation du Chef de l’Etat. Elle prendra part au sommet extraordinaire des Chefs d’États et de Gouvernements des pays de l’Union du Fleuve Mano prévu le 1er août regroupant, la Côte d’ivoire,  la Guinée, le Libéria et la Sierra Leone sur l’épidémie d’Ebola. 

Aussitôt après son arrivée, le Directeur Général de l’OMS  a été reçu en audience par S.E.M. Alpha Condé,  Président de la République de Guinée.

A l’issue de l’entretien, le Dr M. Chan  s’est adressée à la presse.

Question : Madame le Directeur Général de l’OMS, vous venez d’être reçue en audience  par S.E.M. le Président de la République de Guinée peut–on savoir de quoi vous avez discuté ?

Réponse : Permettez-moi tout d’abord de remercier M.  Le  Président, le Professeur Alpha Condé pour m’avoir invitée et me permettre de participer à la réunion de demain des Prési-dents dans le cadre de l’Union du Fleuve Mano.

J’avais déjà eu l’occasion de rencontrer M. le Président lors de son passage à Genève en mai dernier et j’ai donc eu l’occasion de rediscuter avec lui de tous les efforts qui ont été mis en place en Guinée sous son leadership en collaboration avec l’OMS et tous les partenaires pour lutter contre l’Ebola. 

Ebola est une maladie sérieuse mais lorsque les personnes vont se faire traiter rapidement,  elles augmentent énormément leurs chances de guérir. Donc il faut absolument que les personnes viennent se traiter et que les contacts restent surveillés et ensemble grâce aux partenaires et avec la collaboration des populations nous pouvons lutter contre Ebla.

Les défis pour répondre cette épidémie sont importants. Nous avons besoin de laboratoires, nous avons besoin d’équipements de protection, nous avons besoin de médecins, de per-sonnel soignant. Les mesures de prévention et de lutte contre l’infection doivent être abso-lument mises en place dans toutes les infrastructures sanitaires avec l’appui de tous les partenaires, la Croix-Rouge, MSF, UNICEF, CDC et beaucoup d’autres, je ne peux pas tous les citer. Nous pensons que nous pouvons continuer à soutenir les pays pour mettre fin à cette épidémie.

Question : Madame le Directeur Général, demain s’ouvre à Conakry une réunion cruciale dans le cadre de la riposte à l’épidémie d’Ebola dans les pays de la Mano River Union. Qu’est-ce que vous attendez de cette réunion en tant que Organisation mondiale de la san-té ?

Réponse : Je respecte les décisions des Présidents des pays qui vont se rencontrer. Ces pays ont des problèmes communs qu’ils doivent gérer ensemble, les mêmes défis au niveau de la communication auprès de la population, le défi d’avoir des personnels de santé formés, le défi d’avoir des systèmes de santé qui sont faibles et qu’il faut renforcer, le défi d’avoir des laboratoires. La communication reste un des défis importants : Savoir que cette maladie peut être traitée, savoir qu’il faut se faire soigner, qu’il faut que les personnes ne touchent pas les malades, qu’ils respectent les consignes de prévention. 

Le point commun entre ces trois pays c’est d’avoir des frontières communes. Le fait que les populations traversent les frontières de part et d’autre des pays c’est un vrai défi qui va de-voir être pris en compte par les trois pays de manière commune. Mais j’ai confiance que grâce à cette réunion, la collaboration entre les trois pays est renforcée. Les partenaires sont là pour continuer à soutenir, appuyer les efforts des gouvernements qui sont engagés auprès des populations. Je reste tout à fait confiante qu’ensemble, avec l’OMS et l’ensemble des partenaires, et avec l’engagement des Chefs d’Etats eux-mêmes, nous pouvons arriver à mettre fin à cette épidémie.

La prévention peut arrêter l’infection. Nous avons appris au cours des 30 à 40 dernières an-nées que Ebola peur être vaincue. L’ensemble de la communauté doit soutenir les efforts des gouvernements. Je saisis cette opportunité pour lancer un appel aux leaders à tous les niveaux, ils doivent encourager les communautés à participer aux côtés des autorités au combat pour vaincre Ebola.

Je suis particulièrement heureuse de l’engagement personnel des trois chefs d’Etats de Guinée, du Liberia et de Sierra Leone. Ce n’est pas un problème des seuls agents de la santé. Ce n’est pas au Ministre de la santé de gérer seul ce problème. Les communautés doivent être engagées, les personnes elles même sont impliquées et lorsque les Chefs d’Etats eux-mêmes s’engagent, c’est un message important, positif  adressé à la communauté internationale.

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