A l’initiative de l’OMS, treize pays d’Afrique de l’Ouest et du Centre réfléchissent, à Yamoussoukro, sur une mise en œuvre efficace de la surveillance des décès maternels et riposte

A l’initiative de l’OMS, treize pays d’Afrique de l’Ouest et du Centre réfléchissent, à Yamoussoukro, sur une mise en œuvre efficace de la surveillance des décès maternels et riposte

Yamoussoukro, 26 avril 2016 - L’OMS a convié treize pays d’Afrique de l’Ouest, du Centre et des Grands Lacs, à Yamoussoukro (capitale politique de la Côte d’Ivoire, située à 230 km d’Abidjan), à la réflexion sur la surveillance des décès maternels et riposte (SDMR). La réunion a ouvert ses travaux, ce jour, 26 avril 2016 à l’hôtel des Parlementaires, sous la présidence de la Directrice générale adjointe de la santé, représentant la Ministre ivoirienne de la santé et de l’Hygiène Publique, en présence du représentant de la Représentante par intérim de l’OMS en Côte d’Ivoire. Les travaux vont durer jusqu’au 29 avril 2016.

La Surveillance des Décès Maternels et Riposte est cette stratégie novatrice, proposée par l’OMS pour réduire considérablement les décès maternels si elle est correctement mise en œuvre. La SDMR consiste à identifier le décès, à le notifier, à en faire la revue pour relever toutes les causes possibles et probables, à analyser et interpréter les causes en vue de faire des recommandations qui serviront à apporter la réponse la plus adaptée. Chacune des étapes est importante car faire une bonne surveillance peut impacter positivement sur la santé de la mère et du nouveau-né, de même, disposer de données en temps réel permettra de mieux cerner la situation.

Les progrès remarquables ont été accomplis ces dernières décennies dans la réduction du nombre de décès de mères et d’enfants de par le monde, mais trop de mères et de  nouveau-nés meurent encore chaque année, alors qu’il existe des solutions adaptées qui ont fait leurs preuves. Bon nombre de femmes et de nouveau nés ne reçoivent pas les soins dont ils ont besoin, même lorsqu’ils ont un contact avec le système de santé avant, pendant ou après la grossesse et l’accouchement.

Aujourd’hui, les connaissances, les outils et les stratégies sont disponibles  pour mettre fin aux décès inutiles des mères et des nouveau-nés. « Ces décès sont évitables parce que nous pouvons en reconnaître les causes, les analyser, et appliquer les interventions médicales nécessaires qui existent et sont bien connues », a dit le Docteur Tano-Bian Aka de l’OMS.

Toutefois, les résultats de certaines évaluations telles que la revue de programmes de santé maternelle et néonatale, les rapports de pays sur la surveillance intégrée des maladies et réponse (SIMR), mais aussi les activités de suivi et les évaluations de la qualité des soins menées au niveau des pays, font ressortir des progrès très insuffisants dans la mise en œuvre de la SDMR. « Les décès maternels sont sous notifiés et ceux qui sont notifiés ne sont pas audités de manière à trouver les causes et faire des recommandations pour y remédier.  Les acteurs au niveau des structures de santé y compris les obstétriciens et les sages-femmes ne sont pas suffisamment outillés pour mettre en œuvre les différentes composantes de la SDMR.

Les liens avec le système d’enregistrement des faits d’état civil ne sont pas bien établis », a dit Dr Conombo-Diabaté Joséphine, représentante de la Ministre ivoirienne de la santé et de l’hygiène publique. Par ailleurs, la revue des décès maternels n’est pas systématique pour  tous les cas notifiés. Même si la revue est faite, les recommandations ne sont pas respectées pour permettre la formulation de solutions pertinentes. La plupart des instances de coordination mises en place par les autorités sanitaires nationales ne sont pas fonctionnelles. Les données collectées sur les cas de décès sont trop parcellaires et ne permettent pas une bonne analyse des causes et des facteurs favorisants mais aussi des tendances. Enfin, la diffusion de l'information issue de l’analyse des données sur les décès maternels reste encore très faible.

La rencontre de Yamoussoukro vise donc (i) à réfléchir sur l’adoption des normes en matière de qualité de soins adaptés à la mère et au nourrisson, et des indicateurs pour évaluer la qualité des soins maternels et néonatals à tous les niveaux du système de soins ; (ii) à évaluer le niveau de mise en œuvre des activités de surveillance (l’identification, la notification, la revue, l’analyse, le partage de l’information) et de riposte et leurs effets sur l’état de santé des mères et des nouveau-nés ; (iii) à identifier les principales contraintes, les opportunités et les ressources disponibles pour le renforcement de la SDMR  et de la qualité des soins ; et enfin (iv) à identifier les besoins des pays en termes d’appuis techniques et financiers.

Au-delà de 2015, l’OMS s’est engagée à soutenir la baisse accélérée des taux de mortalité maternelle d’ici 2030, dans le cadre du Programme de développement durable. Pour y parvenir, des soins de santé reproductive, maternelle et néonatale de grande qualité doivent être disponibles, accessibles et acceptables pour tous ceux qui en ont besoin.

Le Bénin, le Burkina Faso, le Burundi, le Cameroun, la Côte d'Ivoire, le Congo, la Guinée, la Guinée-Bissau, le Mali, le Niger, le Sénégal, le Tchad et le Togo participent à cette réunion.   (OMS/PRESSE)

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Pour plus d’information, prière contacter: 

Contact technique - Dr Saki-Nékouressi Geneviève, Chargée de programme santé maternelle et infantile, OMS Côte d’Ivoire, Tel : 22517208, cel : 02001508 - E-mail :  sakin [at] who.int
Contact media - M. Koné Souleymane, Chargé de Communication, tel : 22517222, cel/ 07148393 - E-Mail : koneso [at] who.int

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Ci-dessous:

01. Dr Conombo-Diabaté Josephine -à droite-représentant la Ministre de la santé a ouvert les travaux de l'atelier en présence de Dr Tano-Bian Aka, représentant la Représentant de l'OMS en Côte d'Ivoire

02. Environ une soixantaine de participants et facilitateurs sont présents à l'atelier de Yamoussoukro

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