Les agents de santé communautaire de la polio rejoignent la détection du COVID-19 au Nigéria

Les agents de santé communautaire de la polio rejoignent la détection du COVID-19 au Nigéria

Bauchi, 16 avril 2020 - Le réseau des agents de santé communautaire qui a appuyé le Nigéria pour endiguer la polio se lance dans une nouvelle tâche : déployer son savoir-faire en matière de détection précoce pour alerter tout cas suspect de COVID-19 alors que le virus continue de se propager.

Ces dernières semaines, le COVID-19 s'est répandu dans des régions situées au-delà des capitales de nombreux pays africains, appelant à une approche décentralisée pour aider à inverser la propagation du virus. L'Organisation mondiale de la Santé (OMS) a exhorté les pays à renforcer les interventions d'urgence au niveau intermédiaire.

Au Nigéria, le travail de 7128 agents de santé communautaire sur la polio et d'autres maladies est désormais mis à profit. Les agents communautaires utilisent le système de détection et de notification automatique de la PFA, également connu sous le nom d'AVADAR, une application téléphonique avec des clips vidéo dans plusieurs langues locales pour sensibiliser les familles et aider à la détection rapide de la polio.

Bien que l'application ne comporte pas de fonctionnalités pour d'autres maladies, notamment le COVID-19, les informateurs communautaires ont reçu une formation sur la définition de cas et les symptômes de COVID-19 pour améliorer leurs compétences dans la sensibilisation des familles sur les mesures préventives ainsi que la détection précoce et la notification des cas suspects dans leurs communautés.

Alors qu'une application distincte pour le COVID-19 est en cours de développement, les agents de santé communautaire peuvent appeler gratuitement via une plateforme restreinte d'utilisateurs pour alerter les responsables de la surveillance des districts sur des cas suspects.

« Je passe la majeure partie de ma journée sur le terrain, allant de maison en maison à la recherche de cas de polio et d'autres maladies, mais au cours du dernier mois, j'ai également utilisé une partie de mon temps pour sensibiliser les ménages sur la nouvelle maladie appelée COVID-19. Je n'ai encore trouvé aucun cas », explique Fatsuma Sani, agent de santé communautaire dans le nord-est du Nigéria.

Étendre la surveillance

La violence armée qui sévit depuis longtemps dans le nord-est du Nigéria a détruit les infrastructures de base des services de santé.  Les agents de santé communautaire comme Mme Sani jouent un rôle essentiel dans la détection précoce et la réponse aux maladies.

« L'ajout du COVID-19 aux activités (des agents de santé communautaires) est basé sur l'évaluation de leur contribution essentielle à la détection et au signalement de la polio et d'autres maladies dans la zone », a déclaré Dr Adamu Ibrahim, coordinateur par intérim de l'OMS pour la zone nord-est du Nigéria.

Il a expliqué qu'entre 2018 et 2019, les agents de santé communautaire des États d'Adamawa, de Borno et de Yobe ont signalé 591 cas de polio et 4068 cas de rougeole. « Leur implication est donc une extension du réseau de surveillance et une opportunité pour sensibiliser la communauté sur les mesures de prévention du COVID-19 dans la zone. »

L'OMS appuie le Centre de contrôle des maladies (CDC) du Nigéria pour formaliser la collaboration avec les agents de santé communautaire sur la détection du COVID-19 dans les États déjà touchés par le virus. Dans le nord-est du Nigéria, les agents de santé communautaire travaillent dans 36 localités.

Aucun cas suspect de COVID-19 n'a encore été signalé par les agents de santé communautaire, mais la sensibilisation de la communauté sur les mesures clés de prévention est en cours. Dr Audu Idowu, coordinateur de l'OMS pour l'État de Borno, a déclaré : « Nous commençons en effet à constater l'impact de leur travail dans les communautés, avec un nombre croissant de personnes qui se lavent régulièrement les mains et qui observent une distance sociale, notamment en évitant les grands rassemblements. »

Une partie du défi auquel sont confrontés les agents de santé communautaire est relative aux préoccupations de sécurité de leur famille. « Mon mari est très inquiet pour ma sécurité, mais j'essaie d'apaiser ses craintes en le rassurant que je prends les dispositions pour ma sécurité », explique Mme Sani.

« Ce n'est pas une tâche facile dans des moments comme celui-ci, mais c'est le sacrifice que je fais pour la sécurité de ma communauté. »

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