Comment les tests effectués au niveau local ont accéléré la réponse à la nouvelle épidémie d'Ebola

Comment les tests effectués au niveau local ont accéléré la réponse à la nouvelle épidémie d'Ebola

Mbandaka - Lorsqu'un jeune homme de sa ville est décédé d'une fièvre hémorragique, Fabien Impanda Boliko a dû agir rapidement. Le technicien de laboratoire de 56 ans de Mbandaka a testé et identifié le premier cas de la 11e épidémie d'Ebola de la République démocratique du Congo (RDC) dans la province de l'Équateur occidental.

La mort soudaine a suscité l'inquiétude des autorités sanitaires locales qui ont donné l'alerte : peut-être la fièvre hémorragique était-elle due à Ebola ou peut-être était-elle causée par une autre maladie. Boliko a accompagné une équipe d'intervention rapide pour obtenir un échantillon et se renseigner.

« Je pouvais sentir la pression. Dès que je suis retourné au laboratoire de Mbandaka, j'ai commencé à faire quelques tests », a déclaré Boliko. « Les résultats sont revenus positifs au virus Ebola. » Le 1er juin, juste un jour plus tard, le gouvernement de la RDC a officiellement déclaré une nouvelle épidémie et les efforts de réponse ont commencé.

Boliko attribue ses actions rapides à une formation que lui et 25 autres techniciens de laboratoire ont reçue en 2018 à la suite d'une épidémie d'Ebola dans ce pays, le neuvième de la RDC. Ils ont été formés par l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) au prélèvement d'échantillons et à l'analyse d'éventuels cas d'Ebola. Ils ont appris à utiliser une machine GeneXpert, qui peut fournir des résultats de tests en un peu moins de deux heures.

« La formation a renforcé notre capacité à utiliser l'appareil GeneXpert et à effectuer des tests. Si nous ne savions pas comment faire les tests ici à Mbandaka ou si nous ne disposions pas de la technologie, la ville aurait pu traverser plusieurs semaines d'incertitude », a expliqué M. Boliko.

L'Institut national de recherche biomédicale (INRB) de la RDC, basé dans la capitale Kinshasa, est chargé de vérifier les résultats de ces tests. Toutefois, comme le souligne Boliko, il peut s'écouler un certain temps avant qu'un échantillon n'atteigne les laboratoires plus équipés de l'INRB.

« La province de l'Équateur est en mesure d'utiliser les ressources locales pour collecter, manipuler et tester les échantillons dans le strict respect des règles de biosécurité. C'est l'idéal », a indiqué le Dr Meris Matondo, biologiste médical et expert en laboratoire de l'INRB. Le fait de pouvoir fournir des résultats préliminaires précis au niveau provincial signifie que les autorités sanitaires locales peuvent prendre des précautions préventives immédiates avant même qu'une nouvelle urgence de santé publique ne soit officiellement déclarée au niveau national.

L'identification rapide de la maladie par Boliko s'est traduite par une réponse rapide. Quatre jours seulement après la déclaration de l'épidémie, le ministère de la santé et l'OMS ont commencé la vaccination pour enrayer la propagation du virus Ebola. Au 22 juin, plus de 4 700 personnes avaient été vaccinées. Le dépistage des voyageurs aux points de contrôle désignés s'est également intensifié.

« La RDC a souvent été confrontée à des épidémies d'Ebola. Je sais que celle-ci, en juin 2020, ne sera pas la dernière », a déclaré Boliko. Une épidémie d'Ebola entre mai et juillet 2018 dans cette même province avait été la quatrième dans la région du Grand Equateur (après celles de Yambuku, en 1976, Tandala, 1977 et Djera en 2014). Celle de 2018 dans les zones de santé de Mbandaka, Bikoro et Iboko avait causé la mort de 33 personnes, tandis que 21 patients avaient survécu.

Dans l'épidémie actuelle, cinq zones de santé de la province de l'Équateur ont été touchées jusqu'à présent (Bolomba, Bikoro, Iboko, Mbandaka et Wangata). Pour Impanda Boliko, vaincre le virus Ebola est une question de préparation. Il estime que ses collègues et lui sont déjà mieux préparés qu'ils ne l'étaient lors de la dernière épidémie. Cette fois-ci, tous les techniciens de laboratoire formés en 2018 travaillent à tester des échantillons de patients susceptibles d'être atteints. Il y a également trois machines GeneXpert - deux à Mbandaka et l'autre dans la zone de santé de Bikoro – fonctionnelles et disponibles localement pour fournir des résultats de tests rapides.

L'amélioration des capacités du personnel de santé à Mbandaka lors de l'épidémie de 2018 porte ses fruits, déclare Dr Amédée Prosper Djiguimdé, Chargé du Bureau de l'OMS en RDC. « Cette réponse est gérée différemment et beaucoup plus au niveau local car l'expertise existe déjà. L'OMS n'est là que pour conseiller et combler les lacunes critiques lorsque cela est nécessaire. »

L'OMS a déployé des experts à Mbandaka, Bolomba, Bikoro et Iboko. Des équipes supplémentaires ont été envoyées dans d'autres communautés rurales qui signalent des cas. La plupart des experts viennent de la province du Nord Kivu où une épidémie d'Ebola est en train de s'éteindre. L'équipe comprend des experts en épidémiologie, vaccination, engagement communautaire, prévention et contrôle des infections, laboratoire, prise en charge des cas, logistique et gestionnaire des données.

L'Organisation a également expédié du matériel, notamment des vaccins, des kits de test et des équipements de protection individuelle. Plus de 114 000 voyageurs ont jusqu'à présent été contrôlés à des points de contrôle stratégiques pour aider à détecter et à endiguer la propagation du virus.

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