Combler les écarts existants en Afrique dans le domaine des services de santé bucco-dentaire

Combler les écarts existants en Afrique dans le domaine des services de santé bucco-dentaire

Brazzaville – Dans la Région africaine, plus de 480 millions de personnes souffrent de maladies bucco-dentaires dont les caries dentaires et les maladies parodontales. Pourtant, la santé bucco-dentaire reste une faible priorité dans de nombreux pays, entraînant des investissements financiers et techniques insuffisants qui compromettent les services de prévention et de soins.

Les perturbations enregistrées dans le secteur de la santé du fait de la pandémie de COVID-19 ont exacerbé l’état des services de santé bucco-dentaire dans la Région. Environ 90 % des pays participant à une enquête de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) ont signalé une interruption totale ou partielle des services de santé bucco-dentaire entre février et juillet 2020. Les États Membres ont réalisé des efforts considérables afin de rétablir la prestation de soins essentiels.

Dans le cadre d’une tentative de renforcement des services de santé bucco-dentaire en Afrique, l’OMS et l’Ecole de médecine dentaire de Harvard (Harvard School of Dental Medicine) lancent une formation en ligne à l’intention du personnel de santé travaillant dans des établissements de soins primaires. L’Afrique compte très peu de professionnels formés dans le domaine de la santé bucco-dentaire. À titre d’illustration, la Région comptait 3,3 dentistes pour 100 000 habitants entre 2014 et 2019, soit approximativement moins d’un dixième de la proportion mondiale de 32,8 dentistes pour 100 000 habitants, selon la plateforme de données de l’OMS relative aux effectifs nationaux en personnels de santé.

L’organisation de formations en santé bucco-dentaire à l’intention du personnel de santé travaillant dans des établissements de soins primaires, y compris les agents de santé communautaires, serait l’un des moyens de répondre aux besoins en matière de services de santé bucco-dentaires. La première phase de la formation dispensée par l’OMS et la Harvard School of Dental Medicine, une structure dotée d’une expérience mondiale en matière de perfectionnement des personnels de santé, sera organisée en Angola, au Kenya, au Libéria et au Sénégal. Au cours de cette phase, les compétences des agents de santé communautaires seront renforcées grâce à l’élaboration de programmes de formation virtuels et à des modules de formation des maîtres formateurs qui, à leur tour, introduiront la formation basée sur les compétences au profit des agents de santé communautaires.

« Nous réévaluons l’avenir du système de soins bucco-dentaire, notamment par le biais de la sensibilisation et de la formation, mais aussi au moyen des plateformes numériques afin d’améliorer les capacités des agents de soins de santé primaire, tout en adoptant parallèlement une approche plus intégrée de prestation de services de santé bucco-dentaire, le but étant de répondre aux besoins non négligeables », explique Yuka Makino, responsable technique de la santé bucco-dentaire au Bureau régional de l’OMS pour l’Afrique.

« Dans la plupart des pays africains, les services de santé bucco-dentaire sont centrés sur les professionnels de la santé bucco-dentaire et sur les maladies bucco-dentaires. En d’autres termes, la collaboration entre les différents secteurs de la santé et au-delà est quasi inexistante. Par conséquent, il est difficile de prévenir les maladies bucco-dentaires par la maîtrise des facteurs de risque modifiables tels que le tabagisme, la consommation d’alcool et une alimentation malsaine riche en sucres libres, qui sont communs aux quatre principales maladies non transmissibles que sont les maladies cardiovasculaires, le cancer, les maladies respiratoires chroniques et le diabète », souligne Yuka.

La santé bucco-dentaire est essentielle à la bonne santé et au bien-être tout au long de la vie. Elle joue également un rôle crucial dans la nutrition, l’emploi, l’estime de soi et l’interaction sociale. Cependant, de nombreuses personnes continuent de souffrir de maladies bucco-dentaires donnant lieu à des douleurs évitables, à des infections, à une diminution de la qualité de vie et à une perte de productivité à laquelle s’ajoute des perturbations de l’apprentissage chez les écoliers.

Les pays africains ont adopté une stratégie régionale de santé bucco-dentaire afin d’aborder la question des maladies bucco-dentaires dans le cadre des maladies non transmissibles, en vue d’une couverture sanitaire universelle. À cet effet l’OMS a fourni un appui technique et financier aux pays afin que ces derniers puissent élaborer et mettre en œuvre sur le plan national, une politique et des stratégies de santé bucco-dentaire. L’Organisation mondiale de la Santé a aidé 10 pays africains à mettre en œuvre des programmes nationaux visant à éliminer le noma, (une maladie qui porte atteinte à la bouche et au visage et qui peut être fatale dans 90 % des cas, si elle n’est pas traitée) comme un problème de santé publique. Le noma est aussi un indicateur d’extrême pauvreté.

La phase pilote de la formation menée par l’OMS et la Harvard School of Dental Medicine doit être étendue à d’autres pays africains afin d’accroître la disponibilité et la qualité des services de santé bucco-dentaire dans les établissements de soins primaires.

Le projet a bénéficié de l’appui offert par Hilfsaktion Noma e.V et la fondation The Borrow.

Le lien de l’annonce faite dans les médias par Harvard School of Dental Medicine : https://hsdm.harvard.edu/news/strengthening-oral-health-care-systems-africa

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