Réponse à Ebola en RDC : le nouveau centre de traitement moderne améliore la prise en charge

Bulape – La réponse à l’actuelle épidémie de maladie à virus Ebola en République démocratique du Congo a franchi une étape majeure avec la mise en service d’un centre de traitement moderne à Bulape, dans la province du Kasaï.

Opérationnel depuis le 9 octobre, le nouveau Centre de traitement Ebola (CTE) de 32 lits, a été conçu selon les normes rigoureuses de prévention et de contrôle des infections (PCI), garantissant un environnement sûr pour les patients comme pour le personnel soignant.

Sa mise en place par le ministère de la Santé publique, Hygiène et Prévoyance sociale bénéficie du soutien technique et financier de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et d’autres partenaires mobilisés dans la réponse. Ce centre vient renforcer la capacité de prise en charge et la confiance des communautés dans la lutte contre la maladie à virus Ebola.

Elie, dernier patient encore hospitalisé au nouveau CTE de Bulape, fait partie des 14 personnes transférées de l’ancien site, dont 3 cas confirmés et 11 probables.

Sur le nouveau site, Elie relève une approche de soins plus humaine et sociale. « Ici, j’ai la chance de voir les infirmiers qui viennent me soigner, contrairement à l’ancien CTE, où on ne voyait même pas les soignants. Et comme j’ai une femme et des enfants, c’était très difficile de ne pas pouvoir les voir. Maintenant c’est différent. Je suis heureux de pouvoir les voir même si c’est de loin », explique-t-il.

« Là-bas, sur l’ancien site, nous étions cinq par chambre. Ici, chacun dispose de sa propre chambre avec toilettes. C’est nettement mieux : on se sent respecté et bien pris en charge », ajoute-t-il avec un sourire.
Le centre de traitement de Bulape, installé sur un site de 4500 m² à environ 200 mètres de l’hôpital général, est une unité qui allie des soins de qualité pour les patients et la sécurité pour les intervenants de première ligne.

Les travaux démarrés le 19 septembre ont duré une dizaine de jours. Le centre entièrement composé de tentes, 14 au total, avec des chambres privées pour les patients, respectant ainsi leur intimité et leur vie privé.

La technologie utilisée facilite le suivi des patients et permet de donner un soin plus rapproché sans mettre à risque le personnel médical.
Le nouveau centre est le fruit de l’initiative INITIATE, portée par l’OMS avec plus de cinquante partenaires dans le monde, grâce au Fond pour les urgences sanitaires (HEF). Ce modèle innovant combine modularité, sécurité et rapidité de déploiement pour renforcer la préparation aux urgences sanitaires.

« Ce CTE intègre des innovations majeures: l’IDTM (Infectious Disease Treatment Module) pour des soins plus humanisés et de niveau supérieur, et le “patient liner”, qui permet des chambres individuelles tout en assurant une visibilité constante des patients depuis la zone à faible risque », explique Michele Di Marco, coordinateur du réseau de l’OMS sur les infrastructures et la santé. « Les mots comptent : on ne parle plus de “cas”, mais de patients. On ne parle plus de “centres d’isolement”, mais de centres de traitement. L’objectif est de renforcer la sécurité, l’efficacité et la dignité des soins lors des urgences sanitaires. »
Pour améliorer la prise en charge et assurer la continuité des soins, le centre offre des conditions techniques plus adaptées, facilite la séparation des circuits et garantit une meilleure application des mesures de PCI.

Il est également doté d’un système innovant d’approvisionnement en eau, d’hygiène et d’assainissement, avec un stockage permanent de plus de 20 000 litres d’eau, alimentés en continu depuis une source protégée située à 1,2 kilomètre du site.
Pour le rendre opérationnel, 50 professionnels de santé, dont 32 personnels infirmiers et 18 médecins, ainsi que 75 hygiénistes, ont été formés sur la prise en charge des patients. Tous les intervenants dans le centre de traitement ont été vaccinés contre le virus Ebola.
« Le travail est devenu beaucoup plus fluide. La séparation entre la zone verte et la zone rouge est bien marquée, ce qui nous permet d’effectuer certaines tâches depuis la zone verte — comme relever les paramètres vitaux ou interagir avec les patients — sans avoir à entrer systématiquement en zone rouge en étant contraint de porter un équipement de protection individuel », souligne la Dre Mamie Banza, médecin chargée de la prise en charge médicale. « Cette organisation améliore notre confort, réduit notre exposition et nous permet d’offrir de meilleurs soins aux patients. »

Dre Banza est à sa troisième réponse à une épidémie de maladie à virus Ebola « À chaque épidémie, j’apprends, je découvre et je grandis. J’aime évoluer avec le monde, parce que la réponse à Ebola a aussi évolué et j’éprouve une vraie fierté en sauvant des vies. »
La nouvelle infrastructure renforce les dispositifs mis en place par le ministère de la Santé, appuyé par ses partenaires. « Ce centre a été conçu à l’origine comme une structure temporaire, mais il restera en place jusqu’à la phase de consolidation. À long terme, le Ministre de la Santé s’est engagé à soutenir la zone, avec la possibilité de le transformer en un établissement permanent dédié aux épidémies », a déclaré le Dr Richard Kitenge, gestionnaire de l’incident du ministère de la Santé pour la réponse Ebola.

« L’objectif est de préserver l’architecture existante et d’évoluer vers une structure renforcée capable de servir durablement la région. »
Assis sur un tabouret dans la petite cour intérieure contiguë à sa chambre, en attendant d’être déclaré guéri pour sortir du centre de traitement, Elie a pris la décision de devenir un porte-voix de la lutte contre Ebola.

« Je demanderai à mon entourage d’écouter ce que les agents de santé nous disent et de les mettre en pratique. Ebola est bien réel mais la bonne nouvelle est qu’on peut non seulement le prévenir mais aussi en guérir », dit Elie avec un ton solennel. « Je suis confiant que je sortirai bientôt de centre de traitement. »
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