Freetown — La Sierra Leone figure depuis longtemps parmi les pays les plus touchés par la mortalité maternelle à l’échelle mondiale. Toutefois, les autorités sanitaires nationales ont accompli des efforts remarquables pour inverser cette tendance alarmante et réduire la mortalité infantile, avec le soutien de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et de ses partenaires.
Au cours des deux dernières décennies, l’expansion rapide des infrastructures de santé, le renforcement de la formation des professionnels de santé, leur déploiement et leur fidélisation, l’amélioration de l’accès aux médicaments essentiels et vitaux, ainsi que les réformes politiques — notamment la gratuité des soins pour les femmes enceintes et les enfants instaurée en 2010 — ont contribué à une amélioration significative des résultats sanitaires. Ces initiatives ont permis d’élargir l’accès à des services de santé de qualité, entraînant une amélioration des principaux indicateurs et une baisse notable des taux de mortalité maternelle et infantile. Entre 2000 et 2020, le taux de mortalité maternelle en Sierra Leone a chuté d’environ 74 %, passant de 1682 à 443 décès pour 100 000 naissances vivantes. Parallèlement, la mortalité des enfants de moins de cinq ans a diminué de 55 %, passant de 225 à 101 décès pour 1000 naissances vivantes entre 2000 et 2022.
Cependant, le pays reste encore éloigné de l’objectif de développement durable fixé par les Nations Unies pour 2030, qui vise à ramener la mortalité maternelle à 70 décès pour 100 000 naissances vivantes. À la suite d’un rapport national publié en 2018 révélant que plus des deux tiers des décès maternels surviennent dans des établissements de santé et pourraient être évités grâce à des mesures sanitaires efficaces, la Sierra Leone a recentré ses efforts sur l’amélioration de la qualité des soins dans ces structures.
« Ils me rassuraient et m’encourageaient sans cesse. Ils m’ont dit que mettre au monde des jumeaux ne poserait aucun problème, et ils m’ont soignée lorsque j’ai eu des saignements après l’accouchement. Ils ont vraiment pris soin de nous trois », a-t-elle affirmé.
« Malgré une couverture élevée en matière d’indicateurs de santé maternelle, tels que les soins prénatals et les accouchements assistés par du personnel qualifié, les résultats demeurent insatisfaisants. Pour y remédier, le ministère de la Santé a mis en place le Programme national de gestion de la qualité, qui vise à améliorer la qualité des soins pour tous », explique le Dr Tom Sesay, chef de la Direction de la santé reproductive et infantile.
En 2020, l’OMS a soutenu le ministère de la Santé dans l’élaboration d’une feuille de route stratégique pour renforcer la qualité des soins. Depuis, plus de 500 professionnels de santé ont été formés dans le cadre de cette stratégie.
Rebecca Bockarie, responsable de la qualité des soins à l’hôpital public de Bo, souligne que des changements significatifs ont été observés depuis l’introduction de cette stratégie : « Avant l’introduction de la stratégie de qualité des soins, le nombre de décès maternels était beaucoup plus élevé », affirme-t-elle. « Mais depuis son intégration au système et grâce aux nombreuses formations reçues par le personnel, nous sommes désormais en mesure d’offrir de meilleurs soins à nos patients. Il y a beaucoup d’amélioration ».
« En matière de couverture sanitaire universelle, nous voulons nous assurer que personne ne soit laissé de côté. L’OMS continue de collaborer avec le ministère de la Santé et d’autres partenaires afin de garantir une qualité optimale des soins dans les services de santé maternelle et infantile », déclare le Dr Innocent Nuwagira, représentant de l’OMS en Sierra Leone.
La Dre Margaret Mannah, responsable du Programme national de qualité des soins, a déclaré qu’être la première à diriger ce programme en Sierra Leone avait été un honneur : « Avec le soutien de l’OMS et du Réseau pour l’amélioration de la qualité des soins en santé maternelle, néonatale et infantile, nous avons franchi des étapes importantes. Celles-ci incluent l’élaboration de politiques et de lignes directrices, la formation des agents de santé, ainsi que l’introduction d’un tableau de bord de la qualité des soins pour suivre les progrès et améliorer les résultats », poursuit-elle.
De retour à l’hôpital public de Bo, Fatmata Mansaray, 29 ans et enceinte de huit mois, confie : « Je me sens totalement rassurée grâce aux infirmières exceptionnelles de l’hôpital, qui prennent soin de nous et nous encouragent véritablement ».
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