Botswana : un départ dans la vie sans VIH grâce à un programme inédit

Keneilwe, 17 ans, rêve de devenir un jour pharmacienne. « Il y avait une pénurie de pharmaciens dans mon dispensaire et la file d’attente était toujours longue », raconte-t-elle en se souvenant de toutes les fois où elle est passée dans cette petite clinique. « Je pensais pouvoir les aider. »

Keneilwe a grandi en regardant sa mère, Cecilia, prendre quotidiennement des médicaments prescrits par le dispensaire. « Je pensais que c’était pour la tension artérielle », se souvient-elle.

Mais lorsque Keneilwe a eu 16 ans, sa mère lui a révélé un secret : lorsqu’elle était enceinte d’elle, Cecilia a été diagnostiquée positive pour le VIH et placée sous traitement antirétroviral dans le cadre du programme intégré du Botswana pour la prévention de la transmission du VIH entre la mère et l’enfant. Keneilwe était sidérée d’apprendre cette nouvelle. « Je ne lui ai pas parlé pendant deux semaines », reconnaît-elle.
Depuis lors, admet la jeune fille, son attitude vis-à-vis de sa mère a totalement changé. « Ma mère est mon tout », affirme-t-elle, décrivant comment elle participe désormais davantage aux tâches ménagères. « Je m’assure qu’elle mange des aliments sains et qu’elle est toujours heureuse. »

Récemment, le Botswana est devenu le premier pays fortement touché par une épidémie de VIH à ramener les taux de transmission mère-enfant du VIH sous la barre des 5 %. Le programme national de prévention de la transmission mère-enfant du VIH s’assure que plus de 90 % des femmes enceintes bénéficient de visites prénatales, qu’elles fassent l’objet d’un dépistage systématique du VIH et, si elles sont positives, qu’elles soient placées sous traitement antirétroviral.

Pour les femmes vivant avec le VIH qui ne reçoivent aucun traitement, le risque de transmettre le virus à leurs enfants pendant la grossesse, l’accouchement ou l’allaitement varie entre 15 % et 45 %. Ce risque tombe à moins de 5 % si le traitement est administré aussi bien à la mère qu’à l’enfant à toutes les étapes où la transmission peut se produire.

Le programme a permis à Keneilwe et à d’innombrables autres personnes de démarrer leur vie sans VIH. Mais apprendre le secret de sa mère a aussi rendu la jeune fille plus compatissante envers les personnes vivant avec le VIH, parmi lesquelles figure l’une de ses propres camarades de classe.

« Il y avait une fille dans ma classe qui prenait ces pilules », raconte-t-elle. « Les gens lui disaient de mauvaises choses. J’en faisais partie. »
Après avoir appris le statut sérologique de sa mère, Keneilwe est retournée chez sa camarade de classe et s’est excusée. Elles sont désormais des amies proches. « Elle me considère comme sa meilleure amie », dit Keneilwe, ajoutant qu’elle encourage son amie à faire beaucoup d’exercice physqiue.

Bien qu’elle ne soit pas encore pharmacienne, Keneilwe souhaite encourager les femmes enceintes à tirer pleinement parti de tout ce que le Programme de prévention de la transmission mère-enfant du VIH au Botswana peut leur offrir, en commençant par la vérification de leur statut sérologique. Si elles découvrent qu’elles sont séropositives, elles devraient prendre les médicaments fournis pour protéger leur enfant, comme l’a fait sa propre mère il y a 17 ans.

« Pour ma part, je suis là et je suis heureuse », dit Keneilwe en souriant. « Je suis tellement reconnaissante envers ma mère, mon modèle, d’avoir pris ses pilules lorsqu’elle était enceinte de moi. Elle l’a fait pour me protéger. »
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