Un numéro vert pour parler du coronavirus et rassurer 

Un numéro vert pour parler du coronavirus et rassurer 

Un maillon clé de l’efficacité de la réponse à l’épidémie du coronavirus est la mise à disposition d’informations essentielles en temps réel pour rassurer la population et permettre de rapidement notifier tout cas suspects. Le 26 février 2020, le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière a mis en place un numéro vert 3030 joignable sans frais par téléphone fixe et mobile, 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7. 

Le dispositif est composé de 20 postes et est hébergé dans la structure d’Algérie Télécoms à Bordj El Kiffan, Alger. Les lignes téléphoniques dédiées aux besoins de la riposte sont gérées par des médecins en service dans les structures de santé de la wilaya d’Alger. Depuis sa mise en ligne, le numéro vert reçoit chaque jour des centaines d’appels de personnes sollicitant des informations sur le coronavirus, ses modes de transmission, les moyens de prévention et où se rendre en cas d’exposition ou de contact avec des personnes suspectes ou atteintes de COVID-19.

Des médecins engagés

Dr Bahia Bousri fait partie des médecins volontaires qui se relaient chaque jour pour répondre aux appelants et les orienter. Médecin depuis 13 ans, Dr Bousri s’est engagée à protéger la santé de la population, un rôle qu’elle prend très au sérieux. Avec l’apparition du coronavirus dans son pays, cet engagement n’en est que plus renforcé.

« Mon rôle au centre d’appel est d’informer et éventuellement de détecter les cas suspects afin de les guider vers les structures de référence pour une prise en charge rapide. » En l’espace de quelques heures, elle reçoit une vingtaine d’appels : « Les gens veulent comprendre comment on attrape le coronavirus et comment éviter de se faire infecter. 

Nous recevons des appels de tout le pays, de jour comme de nuit. » Elle a remarqué qu’une grande partie des appels provenait de mères au foyer : « Elles sont inquiètes et veulent savoir comment protéger leur famille, quels sont les signes cliniques de la maladie, que faire en cas de symptômes. »

Dr Khaled Ouafek est lui aussi volontaire au centre. Médecin depuis 20 ans, il s’est engagé à être au service de la population et s’emploie à présent à rassurer à travers le 3030 : « J’ai remarqué que parmi les appelants du 3030, la simple grippe est souvent un sujet d’inquiétude majeure. Généralement, c’est un sentiment de peur qu’on constate à travers les questions des gens. Certains, avec une simple grippe, pensent qu’ils sont infectés par le coronavirus et ils nous interpellent pour se rassurer sur leur état de santé. Ils décrivent des signes mineurs de la grippe telle que la fièvre ou le rhume et nous leur disons qu’il n’y a pas lieu de s’alarmer lorsqu’ils n’ont pas été en contact avec des malades porteurs de la maladie. Au besoin, nous les orientons vers les services spécialisés. »

En Algérie, chaque wilaya est dotée d’un service d’infectiologie. Dans le cadre de l’urgence du coronavirus, pour la wilaya d’Alger, l’hôpital de référence est aussi celui exclusivement dédiée aux infections, l’Etablissement Hospitalier Spécialisé (EHS) des maladies infectieuses d'El-Kettar sis à Alger. Selon les instructions des autorités sanitaires, les appelants répondant aux critères particuliers du COVID-19 y sont orientés pour des investigations supplémentaires et si nécessaire, une prise en charge appropriée. 

En finir avec les rumeurs

Lors de sa création, le numéro vert 3030 entrait dans le cadre du plan de prévention du gouvernement contre le coronavirus. Depuis l’annonce de la maladie et à la date du 08 mars 2020, 20 nouveaux cas ont été notifiés dans quatre wilayas (Alger, Blida, Mascara et Ouargla) sur les 48 que compte le pays. Avec ces cas recensés à présent, le 3030 permet de faire passer des messages clairs pour contrer les rumeurs qui circulent au sujet du COVID-19. 

« De nombreuses personnes appellent car elles ont entendu des rumeurs qui les poussent à la panique. Certains prétendent qu’on peut devenir infecté au coronavirus en buvant de l’eau ; ou encore que le changement d’alimentation peut freiner le virus ; d’autres me demandent si on peut être affecté par le coronavirus en touchant les chats », explique Dr Ouafek.

Dr Bousri a elle aussi reçu des appels suite aux rumeurs qui circulent : « Certaines mères de famille demandent s’il est vrai que la consommation de tisanes ou de plantes médicinales est efficace pour prévenir le coronavirus. Les gens demandent aussi si le simple fait de porter des bavettes ou des masques en sortant de chez eux est une garantie contre le virus. 

« Certains appelants disent qu’ils ne veulent même plus de sortir de la maison, mais on les sensibilise de rester sereins et de ne pas paniquer. Il y a aussi le cas de personnes atteintes de maladies chroniques comme le diabète ou les cardiopathies, à qui on dit qu’ils sont (plus vulnérables) face au COVID-19. »

Dans ce contexte, le 3030 vient à point nommé pour rendre accessibles les informations les plus actuelles sur la maladie et réfuter les fausses idées qui mettent en danger la santé de la population et créent la panique. Comme l’expliquent les opérateurs du 3030 aux appelants, il y va de l’intérêt de tous que les bonnes informations soient relayées et que la population suive à la lettre les instructions des autorités sanitaires.

 

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Bakano Otto

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