Résistance aux antimicrobiens: Douze pays africains formés aux méthodes d’enquêtes et d’analyse, une dizaine d’organes de presse burkinabé sensibilisés

Résistance aux antimicrobiens: Douze pays africains formés aux méthodes d’enquêtes et d’analyse, une dizaine d’organes de presse burkinabé sensibilisés

Le 26 mai 2016, aux USA, les autorités sanitaires ont annoncé le premier cas dans le pays d'une patiente de Pennsylvanie, âgée de 49 ans, atteinte d'une infection qui résiste à tous les antibiotiques connus. Ce phénomène s’appelle « résistance aux antibiotiques » et de manière globale, « résistance aux antimicrobiens ». Et ce n’est pas de la science-fiction. 

« La résistance aux antimicrobiens est une menace croissante pour la santé publique mondiale qui exige la prise de mesures à l’échelle de tous les secteurs gouvernementaux et de la société tout entière ». Ces propos ont été prononcés le 24 mai 2016 par Mme la Représentante résidente de l’OMS au Burkina Faso, Dr Diarra-Nama Alimata J., à l’ouverture, à Ouagadougou, d’un atelier de formation sur la surveillance de la consommation des antimicrobiens et du suivi de la résistance à ces produits. Ont pris part à cet atelier, du 24 au 25 mai,  20 participants de six pays francophones (Burkina Faso, Burundi, Congo, Côte d’Ivoire, RDC et Sénégal) et, du 26 au 27 mai, 15 participants de cinq pays anglophones (Botswana, Ghana, Tanzanie, Zambie, Zimbabwe) auxquels la Mozambique s’était jointe.

L’objectif de cet atelier était de former les personnes en charge de ces questions dans les pays sur la méthodologie de collecte et d’analyse des données de consommation des antimicrobiens. De fait, il faut disposer de données fiables et complètes  pour « engager une stratégie de lutte efficace et adaptée », ainsi que le préconise Mme la Représentante de l’OMS. Il se trouve que les données sont quasi inexistantes dans les pays de la Région AFRO, contrairement à d’autres espaces. Ainsi, la résistance aux antimicrobiens est à l’origine de 25.000 décès/an en Europe, 38.000 décès/an rien qu’en Thaïlande et plus de 23.000 décès/an et environ 2 millions d’infections aux USA. Toutefois, à partir d’une enquête réalisée par l’OMS dans 114 pays en 2012, on sait qu’en Afrique environ 80% des germes responsables de la pneumonie chez les enfants de moins de 5 ans (1ère cause de mortalité) ont montré une résistance à au moins un antibiotique; de même, on sait qu’environ 80% des germes responsables des infections urinaires sont résistants à l’ampicilline et entre 40-50% le sont à la ceftriaxone (ces deux antibiotiques sont les plus utilisés dans les centres de santé). 

Afin de sensibiliser le grand public sur ces préoccupations de santé publique, les organisateurs de l’atelier de formation ont convié le jeudi 24 mai une dizaine d’organes de presse du Burkina Faso à une conférence de presse. Mme la Représentante elle-même a commencé la session par une présentation introductive sur le sujet. Dr Diarra-Nama a notamment rappelé les causes du développement de la résistance aux antimicrobiens et évoqué les conséquences directes sur le quotidien des populations ; enfin, le Plan mondial de lutte contre la résistance aux antimicrobiens a été présenté, à partir duquel chaque pays doit avoir développé un plan national au plus tard en mai 2017.  

A noter que Dr Diarra-Nama avait à ses côtés pour répondre aux questions de la presse des acteurs incontournables dans la lutte contre la résistance aux antimicrobiens au Burkina Faso : des représentants de l’Ordre des médecins, de l’Ordre des pharmaciens, du Syndicat des pharmaciens, la directrice générale de la Pharmacie, du Médicament et des Laboratoires, des représentants du laboratoire d’Elevage du ministère des Ressources animales. 

Il convient justement de noter qu’il y a une interconnexion entre l’homme, la plante et l’animal pour pouvoir lutter efficacement contre le mal. C’est du reste pourquoi les trois agences-sœurs que sont l’Organisation mondiale de la Santé animale (OIE), l’Agence des Nations-Unies pour l’agriculture et l’Alimentation (FAO) et l’Organisation mondiale de la Santé travaillent de façon concertée sur cette problématique.

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Pour plus d’information : Contacts techniques: Dr Arsène O. ( ouedraogoar [at] who.int) , Dr  Philippe D.K. ( dookinguep [at] who.int)
Contacts média: Mme Edith SANON ( sanone [at] who.int), Crépin Hilaire DADJO ( dadjoh [at] who.int)

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01 Mme la Rep. de l'OMS répond aux questions de la presse, Atelier sur les antimicrobiens 26 mai 2016 

02 Photo du groupe anglophone

03 Photo du groupe francophone Atelier de formation sur les antimicrobiens

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