Partenariat OMS-CDC/Atlanta

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Une vingtaine de cadres et techniciens supérieurs de laboratoire du Sénégal formés sur la gestion des risques biologiques et le transport des matières infectieuses

Le Dr Rakhaya Diagne de la Direction des Laboratoires du Ministère de la Santé et de l’Action sociale se sent maintenant mieux armée pour se protéger des substances qu’elle manipule dans son laboratoire ou qu’elle doit faire expédier ailleurs, grâce aux connaissances qu’elle vient d’acquérir à l’issue de la session de renforcement des capacités nationales sur la gestion des risques biologiques et le transport des matières infectieuses.

« Nous avons bénéficié d’une formation très riche qui a porté sur une définition plus approfondie des concepts, l’identification des risques potentiels au niveau du laboratoire, leur évaluation, les mesures à prendre pour réduire ces risques, l’appréciation de l’efficacité de ces mesures, la réglementation international en vigueur en matière de transport des matières infectieuses, etc. Je vais pouvoir appliquer de façon plus rigoureuse ces différentes étapes de la gestion du risque dans mon travail et former les autres laborantins à ces bonne pratiques », a déclaré le Dr Diagne.

Cette importante session à laquelle a participé une vingtaine de cadres et techniciens supérieurs de laboratoire, s’est déroulée du 22 au 26 avril 2013 dans les locaux du Laboratoire de Biologie/Virologie du CHU Le Dantec de Dakar. Elle entre dans le cadre partenariat entre l’OMS et le CDC-Atlanta qui ont assuré le financement et apporté l’assistance technique nécessaire par l’encadrement de la session de renforcement de capacités par deux experts. Il s’agit du Dr Jean Bosco Ndihokubuwayo du Bureau régional de l’OMS pour l’Afrique et du Dr Philippe Dubois, Conseiller Qualité Laboratoires et Santé publique à Antony en France.

La cérémonie de clôture a été présidée, au nom du Ministre de la Santé et de l’Action sociale, par le Conseiller technique chargé des Etablissements de santé. Dans son allocution, le Dr Makhtar Loum a transmis les félicitations du Ministre au Pr Souleymane Mboup, Chef du Laboratoire de Biologie/Virologie du CHU Le Dantec, et ses collaborateurs pour le travail accompli au sein de la structure qui s’est inscrite dans une démarche d’amélioration de la qualité de ses services en vue de son accréditation selon la Norme internationale NF ISO 15189.

Cependant, bien que le Laboratoire de Biologie/ Virologie du CHU Le Dantec fasse partie des six centres de référence sélectionné pour effectuer le contrôle de qualité externe de 600 laboratoires dans 30 pays d’Afrique, une récente mission d’audit OMS/CDC avait recommandé le calibrage de ses équipements et l’amélioration de la gestion des risques biologiques. Selon son responsable, le Pr Souleymane Mboup, l’accréditation des laboratoires est aujourd’hui incontournable pour assurer une meilleure prévention et le traitement des maladies. Pour ce faire, l’OMS a mis en place un système d’accréditation par pallier afin de permettre aux structures concernées d’accomplir les progrès requis pour se conformer aux normes internationales en matière de santé publique.

Dans le même ordre d’idées, le Représentant de l’OMS a indiqué que la sécurité biologique constitue depuis longtemps une préoccupation au niveau international, comme en témoigne la publication par l’OMS, dès 1984, de la première édition de son Manuel portant sur le sujet.

Aujourd’hui, les risques sont encore plus importants en raison du nombre croissant de laboratoires et des progrès réalisés dans le domaine des sciences biologiques. Des personnes mal intentionnées peuvent avoir plus facilement accès à des agents pathogènes dangereux et à des toxines et les propager de façon délibérée dans la nature dans le cadre de bioterrorisme, a souligné le Dr Alimata Jeanne Diarra-Nama. Mais le bioterrorisme n’est pas le seul risque, des rejets accidentels de matériaux biologiques extrêmement dangereux se sont déjà produits à travers le monde.

« Si l’on veut réduire la survenance des incidents, il est nécessaire d’adopter une approche « tous risques » en consacrant davantage d’efforts aux pratiques de gestion et à la formation du personnel, quel que soit le type de milieu de laboratoire (humain, animal ou agricole) dans lequel le travailleur évolue » a ajouté le Représentant de l’OMS. Et puis dans la Région africaine, un certain nombre de laboratoires n’appliquent pas forcément les mesures de sécurité et de sûreté biologiques adéquates pour éviter la dissémination accidentelle ou délibérée d’agents biologiques, faute de ressources suffisantes ou d’une formation appropriée de leur personnel.

De plus, cette partie du monde est souvent heurtée par des épidémies à pathogènes dangereux de classe 4 tels que les virus des fièvres Ebola, Marburg, Lassa, Valée du Rift, Crimée Congo, mais aussi des bactéries multi et extra-résistantes, etc.

L’expédition des matières infectieuses comme celles citées ci-dessus dans des laboratoires plus spécialisées est codifiée sur le plan international et suit des règles strictes de sûreté et de sécurité biologique qui exigent une formation et l’obtention d’un certificat reconnu par les organisations compétentes. D’où l’opportunité de la session de renforcement des capacités nationales dans la gestion des risques biologiques et le transport des matières infectieuses, organisée dans la cadre du partenariat OMS/CDC-Atlanta.

L’OMS a mis en place un système d’accréditation par pallier afin de permettre aux structures concernées d’accomplir les progrès requis pour se conformer aux normes internationales en matière de santé publique.

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