Faits saillants
Principaux faits
- On estime à 1,2 million le nombre d’adolescents décédés en 2015, soit plus de 3000 par jour; le plus souvent, ces décès auraient pu être évités ou traités.
- Les accidents de la route ont été la première cause de mortalité des adolescents en 2015. Les infections des voies respiratoires inférieures, le suicide, les maladies diarrhéiques et les noyades, constituent les autres causes principales de mortalité des adolescents.
- Au plan mondial, on enregistre chaque année 44 naissances pour 1000 jeunes filles âgées de 15 à 19 ans.
- La moitié des troubles de santé mentale à l’âge adulte font leur apparition avant 14 ans, mais la plupart des cas ne sont ni dépistés ni traités.
On compte environ 1,2 milliard d’adolescents, c’est-à-dire les personnes âgées de 10 à 19 ans, soit un sixième de la population mondiale.
La plupart sont en bonne santé, mais on constate encore un nombre important de décès prématurés, de pathologies et de traumatismes chez les adolescents. Les maladies peuvent entraver leur croissance et leur plein épanouissement.
La consommation d’alcool ou de tabac, le manque d’exercice physique, les rapports sexuels non protégés et/ou l’exposition à des violences risquent de compromettre non seulement leur santé présente, mais aussi leur santé une fois devenus adultes et, parfois même, jusqu'à la santé de leurs futurs enfants.
Il est essentiel de promouvoir des comportements sains pendant l’adolescence et de prendre des mesures pour mieux protéger les jeunes contre les risques sanitaires afin de prévenir les problèmes de santé à l’âge adulte et d’assurer leur capacité à se développer et prospérer.
Grossesses et accouchements précoces
Les complications de la grossesse et de l’accouchement sont la deuxième cause de mortalité au monde chez les jeunes filles de 15 à 19 ans.
Onze pour cent du total des naissances dans le monde sont imputables à des jeunes femmes de 15 à 19 ans, dont la grande majorité vit dans des pays à revenu faible ou intermédiaire. La Division de la population du Département des affaires économiques et sociales des Nations Unies établit à 44 pour 1000 le taux de natalité mondiale pour les adolescentes en 2015, étant entendu que, selon les pays, ce taux s’échelonne de 1 à 200 naissances pour 1000 jeunes femmes.
Cela témoigne d’un déclin marqué depuis 1990. Il va de pair avec celui du taux de mortalité maternelle chez les jeunes femmes de 15 à 19 ans.
L’une des cibles spécifiques de l’objectif de développement durable relatif à la santé (ODD 3) consiste, d’ici à 2030, à assurer l’accès de tous à des services de soins de santé sexuelle et reproductrive, y compris à des fins de planification familiale, d’information et d’éducation, et à veiller à la prise en compte de la santé procréative dans les stratégies et programmes nationaux. Pour y contribuer, l’un des indicateurs proposés par la Stratégie mondiale pour la santé de la femme, de l’enfant et de l’adolescent est le taux de natalité chez les adolescentes.
Un meilleur accès à l’information sur la contraception et les services adaptés pourrait faire baisser le nombre de jeunes filles qui sont trop jeunes pour être enceintes et accoucher. Les lois instaurant l’âge nubile à 18 ans minimum peuvent améliorer cette situation pour autant qu’elles soient appliquées.
Les jeunes filles qui sont enceintes doivent avoir accès à des soins prénatals de qualité. Lorsque la législation l’autorise, les adolescentes qui choisissent de mettre un terme à leur grossesse doivent pouvoir avorter dans de bonnes conditions de sécurité.
VIH
Plus de 2 millions d’adolescents vivent avec le VIH. Bien que le nombre global de décès liés au VIH ait diminué de 30% par rapport au niveau record atteint en 2006, les estimations laissent supposer que les décès liés au VIH chez les adolescents sont en hausse. Cet accroissement, qui s’est surtout manifesté dans la Région africaine de l'OMS, peut fort bien refléter le fait que si davantage d’enfants ayant contracté le VIH survivent à l’adolescence, ils n’obtiennent pas tous les soins et le soutien dont ils ont besoin pour rester en bonne santé et empêcher la transmission.
En Afrique subsaharienne, seuls 10% des jeunes gens et 15% des jeunes femmes de 15 à 24 ans ont conscience de leur état sérologique pour le VIH.
L’une des cibles spécifiques de l’objectif de développement durable relatif à la santé (ODD3) consiste, d’ici à 2030, à mettre fin à l’épidémie de sida, à la tuberculose, au paludisme et aux maladies tropicales négligées et à combattre l’hépatite, les maladies transmises par l’eau et autres maladies transmissibles. Compte tenu de la prévalence élevée du VIH dans de nombreux pays, les adolescents devront être au centre des efforts de lutte pour atteindre cette cible.
Les jeunes gens doivent savoir comment se protéger et avoir les moyens de le faire. Cela suppose l’aptitude à se procurer des préservatifs pour éviter la transmission sexuelle du virus, ainsi que du matériel d’injection propre pour ceux qui s’injectent des drogues. Il faut aussi améliorer l’accès aux services de conseil et de dépistage du VIH, et établir des liens plus étroits avec les services de traitement du VIH pour ceux qui, à l’issue des tests, se révèlent séropositifs.
Autres maladies infectieuses
Grâce à une meilleure vaccination de l’enfant, les décès et lésions invalidantes dus à la rougeole ont fortement reculé – de 90% notamment dans la Région africaine de l'OMS entre 2000 et 2012. Les maladies diarrhéiques et les infections des voies respiratoires inférieures figurent parmi les 5 principales causes de décès chez les 10-19 ans.
On estime que les diarrhées et les infections des voies respiratoires inférieures font partie des 5 premières causes de mortalité dans la tranche d’âge des 10 à 19 ans. Avec la méningite, ces deux types d’affection font partie des 3 principales causes de décès chez les adolescents dans les pays africains à revenu faible ou intermédiaire.
Santé mentale
La dépression est la troisième cause de maladie et d’incapacité chez les adolescents et le suicide est la troisième cause de décès chez les 15-19 ans. La violence, la pauvreté, l’humiliation et la dévalorisation risquent de favoriser l’apparition des problèmes de santé mentale.
L’acquisition des aptitudes utiles dans la vie par les enfants et les adolescents et le fait de trouver dans les écoles et les communautés un soutien psychosocial sont à même de favoriser une bonne santé mentale. Les programmes tendant à renforcer les liens entre les adolescents et leur famille ont aussi leur importance. Tout problème qui survient devrait être détecté et pris en charge par des soignants compétents et attentionnés.
Violence
La violence est une cause majeure de décès ches les adolescents plus âgés. La violence interpersonnelle représente 43% de tous les décès masculins des adolescents survenant dans des pays à revenu faible ou intermédiaire de la Région des Amériques de l'OMS. Au plan mondial, 1 jeune fille sur 10 âgées de moins de 20 ans affirme avoir été victime de violence sexuelle.
Pour aider à prévenir la violence, il faut favoriser au début de la vie une relation épanouissante entre parents et enfants, permettre l’acquisition des aptitudes utiles, et réduire l’accès à l’alcool et aux armes à feu. En prodiguant des soins efficaces et empathiques aux victimes adolescentes de la violence et un appui continuel, on les aide à guérir des conséquences physiques et psychologiques qu’elle a.
Alcool et drogue
La consommation nocive d’alcool par les adolescents est un sujet de préoccupation majeur dans de nombreux pays. Elle diminue la maîtrise de soi et favorise les comportements à risque, comme les rapports non protégés ou un comportement dangereux sur la route.
C’est l’une des causes principales de traumatismes (dont ceux dus aux accidents de la route), de violence (notamment liée au partenaire) et de décès prématurés. La consommation nocive d’alcool peut aussi déboucher sur des problèmes de santé qui se manifesteront plus tard au cours de la vie et affecter l’espérance de vie.
Les stratégies visant à réduire la consommation nocive d’alcool consistent notamment à fixer un âge minimum pour l’achat et la consommation d’alcool et à réglementer le ciblage publicitaire des boissons alcoolisées auprès des jeunes.
La consommation de drogues chez les 15 à 19 ans est aussi une source de préoccupation. La lutte contre la drogue peut être axée sur la demande, l’offre ou les 2, et les programmes qui ont eu du succès comportent en général des interventions aux niveaux structurel, communautaire et individuel.
Traumatismes
Les traumatismes involontaires sont une grande cause de mortalité et d’incapacité chez les adolescents. En 2015, quelque 115 000 adolescents sont décédés dans un accident de la route. Les jeunes conducteurs ont besoin de conseils en matière de sécurité routière et les lois interdisant la conduite sous l’emprise de l’alcool ou de drogues doivent être strictement appliquées. Les taux d’alcoolémie dans le sang doivent être inférieurs pour les conducteurs adolescents.
Il est recommandé d’instaurer des permis progressifs, assortis d’une tolérance zéro, pour les conducteurs débutants.
La noyade est aussi une cause importante de décès chez les adolescents – 57 000 adolescents, dont 2/3 de garçons, se sont noyés en 2015. Pour prévenir ces décès, apprendre à nager aux enfants et aux adolescents est une intervention essentielle.
Malnutrition et obésité
Dans les pays en développement, nombreux sont les garçons et les filles qui arrivent dénutris à l’âge de l’adolescence, ce qui les rend plus vulnérables à la maladie et à une mortalité prématurée. À l'opposé, le nombre d’adolescents qui sont en surpoids ou obèses est en augmentation aussi bien dans les pays à revenu intermédiaire qu’à revenu élevé.
Activité physique et nutrition
L’anémie ferriprive était la principale cause d’années de vie perdues – décès ou incapacité en 2015. La supplémentation en fer et en acide folique aide à promouvoir la santé des adolescents avant qu’ils ne deviennent parents. L’administration régulière de vermifuges dans les zones où les helminthiases intestinales, telles que l’ankylostomiase sont fréquentes, est recommandée afin d 'éviter les carences en micronutriments (y compris en fer).
Promouvoir une nourriture saine et habituer les adolescents à pratiquer une activité physique sont les fondements d’une bonne santé à l’âge adulte. Réduire la commercialisation de produits alimentaires ayant une teneur élevée en graisses saturées, en acides gras trans, en sucres libres ou en sel et favoriser l’accès à une nourriture saine ainsi qu’à l’activité physique ont une importance pour tout un chacun, mais en particulier pour les enfants et les adolescents.
Les données des enquêtes indiquent que moins d’un adolescent sur 4 se conforme aux lignes directrices concernant l’activité physique: 60 minutes quotidiennes d’activité modérée à intense.
Consommation de tabac
C’est la plupart du temps à l’adolescence qu’on commence à consommer du tabac. L’interdiction de la vente des produits du tabac aux mineurs et l’augmentation du prix de ces produits moyennant des taxes plus élevées, l’interdiction de la publicité pour le tabac et l’instauration d’un environnement sans tabac sont des mesures cruciales.
Au niveau mondial, au moins 1 jeune adolescent (13-15 ans) sur 10 consomme du tabac, et ce chiffre est beaucoup plus élevé dans certains endroits. La consommation de cigarettes semble reculer chez les jeunes adolescents de certains pays à revenu élevé.
Droits des adolescents
Les droits des jeunes (âgés de moins de 18 ans) à survivre, se développer et s’épanouir sont consacrés dans les documents juridiques internationaux. Le Comité des droits de l’enfant (CRC), qui surveille la Convention relative aux droits de l’enfant, a publié en 2013 des lignes directrices sur le droit des enfants et des adolescents à posséder le meilleur état de santé qu’ils sont capables d’atteindre et une Observation générale sur la réalisation des droits de l’enfant au cours de l’adolescence a été publié en 2016.
Celle-ci souligne les obligations des États à reconnaître les besoins sanitaires et les besoins de développement spécifiques aux adolescents et aux jeunes gens ainsi que les droits s’y rapportant. La Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes énonce aussi les droits des femmes et des jeunes filles à la santé et à des soins de santé appropriés.
En mai 2017, l’OMS a publié un grand rapport Global Accelerated Action for the Health of Adolescents (AA-HA!): Guidance to Support Country Implementation (Cadre pour une action mondiale accélérée en faveur de la santé des adolescents: Guide pour aider à la mise en œuvre dans les pays).
Ce guide s’appuie sur les informations reçues lors de consultations approfondies avec les États Membres, les institutions des Nations Unies, les adolescents et les jeunes, la société civile et d’autres partenaires. Il vise à aider les gouvernements à décider de ce qu’ils prévoient de faire et comment ils planifient leur action pour répondre aux besoins sanitaires des adolescents dans leurs pays.
Ce document de référence s’adresse aux politiciens au niveau national et aux administrateurs de programmes qui les aident dans la planification, l’exécution, le suivi et l’évaluation des programmes pour la santé des adolescents.
Dans l’ensemble, l’OMS exécute de multiples fonctions pour améliorer la santé des jeunes, parmi lesquelles :
-
la documentation des progrès en matière de santé et de développement des adolescents;
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la sensibilisation du grand public et des groupes concernés aux problèmes de santé des jeunes.
Key facts
- About 16 million girls aged 15 to 19 and some 1 million girls under 15 give birth every year—most in low- and middle-income countries.
- Complications during pregnancy and childbirth are the second cause of death for 15-19 year-old girls globally.
- Every year, some 3 million girls aged 15 to 19 undergo unsafe abortions.
- Babies born to adolescent mothers face a substantially higher risk of dying than those born to women aged 20 to 24.
Health Effects
Adolescent pregnancies are a global problem that occurs in high, middle, and low income countries. Around the world, adolescent pregnancies are more likely to occur in marginalized communities, commonly driven by poverty and lack of education and employment opportunities (2).
For some adolescents, pregnancy and childbirth are planned and wanted. In some contexts, girls may face social pressure to marry and, once married, to have children. Each year, about 15 million girls are married before the age of 18 years, and 90% of births to girls aged 15 to 19 years occur within marriage (2), (10).
For many adolescents, pregnancy and childbirth are neither planned nor wanted. Twenty-three million girls aged 15 to 19 years in developing regions have an unmet need for modern contraception (1). As a result, half of pregnancies among girls aged 15 to 19 years in developing regions are estimated to be unintended (1).
Adolescents face barriers to accessing contraception including restrictive laws and policies regarding provision of contraceptive based on age or marital status, health worker bias and/or lack of willingness to acknowledge adolescents’ sexual health needs, and adolescents’ own inability to access contraceptives because of knowledge, transportation, and financial constraints. Additionally, adolescents face barriers that prevent use and/or consistent and correct use of contraception, even when adolescents are able to obtain contraceptives: pressure to have children; stigma surrounding non-marital sexual activity and/or contraceptive use; fear of side effects; lack of knowledge on correct use; and factors contributing to discontinuation (for example, hesitation to go back and seek contraceptives because of negative first experiences with health workers and health systems, changing reproductive needs, changing reproductive intentions).
In some situations, adolescent girls may be unable to refuse unwanted sex or resist coerced sex, which tends to be unprotected. Sexual violence is widespread and particularly affects adolescent girls: about 20% of girls around the world experience sexual abuse as children and adolescents (11). Inequitable gender norms and social norms that condone violence against women put girls at greater risk of unintended pregnancy.
WHO response
WHO published guidelines in 2011 with the UN Population Fund (UNFPA) on preventing early pregnancies and reducing poor reproductive outcomes. These made recommendations for action that countries could take, with 6 main objectives:
- reducing marriage before the age of 18;
- creating understanding and support to reduce pregnancy before the age of 20;
- increasing the use of contraception by adolescents at risk of unintended pregnancy;
- reducing coerced sex among adolescents;
- reducing unsafe abortion among adolescents;
- increasing use of skilled antenatal, childbirth and postnatal care among adolescents.
WHO is also involved in a variety of joint efforts with related agencies and programmes, such as the “H4+” initiative that includes UNAIDS, UNFPA, UNICEF, UN Women and the World Bank. The H4+ aims to to accelerate progress towards achieving Millennium Development Goals 4 (reducing child mortality) and 5 (improving maternal health) by 2015. It tackles the root causes of maternal, newborn and child mortality and morbidity—among them gender inequality, child marriage and limited access to education for girls. H4+ aligns closely with national health plans and provides some financial and technical support to governments.