Mission conjointe dans le corridor fluvial : un front renforcé contre le choléra

Mission conjointe dans le corridor fluvial : un front renforcé contre le choléra

Du 6 au 7 septembre 2025, une mission conjointe de supervision et d’évaluation de la réponse à l’épidémie du choléra a été menée par le Ministre de la Santé et de la Population, Pr Jean-Rosaire Ibara accompagné du Représentant de l’OMS au Congo, Dr Vincent Dossou Sodjinou. Cette supervision a porté sur plusieurs localités du département du Congo-Obangui, en République du Congo. L’objectif était d’évaluer les efforts de lutte contre la flambée de choléra qui affecte ce département stratégique le long du fleuve et renforcer la réponse multisectorielle.

La délégation a débuté son tour à Liranga, un des épicentres de l’épidémie. Après un débriefing au centre de santé local, le Ministre Ibara a souligné l’importance d’une réponse collective : « Il n’est plus acceptable de voir des patients mourir à l’hôpital. La mobilisation doit continuer, et chacun doit jouer son rôle pour sauver des vies » a-t-il insisté avant de sensibiliser la population locale aux mesures de prévention, notamment lavages des mains et traitement de l’eau, face à une menace bien réelle.

 

 

L’étape de Loukolela a permis à la délégation de s’assurer du bon fonctionnement du centre de traitement du choléra mis en place par l’OMS Congo. La tendance de l’épidémie semble à la baisse.

Guy Paul Ekouba, chef du Centre de Santé intégré de Loukoléla, s’est réjoui du soutien reçu : « Nous avons reçu l’appui logistique et médical dont nous avions besoin, ce qui a permis de réduire le taux de létalité à zéro. » Son collègue, Dr Bokoba Juicael, témoigne : « Avant, il était difficile de gérer les cas, mais aujourd’hui, nous gérons mieux, grâce à l’aide de l’OMS et à la disponibilité du matériel médical. »

L’étape de Tchikapika, département de la Cuvette permis de s’imprégner du fonctionnement du laboratoire mobile déployé dans à Tchikapika,. Cet outil stratégique offre une réponse rapide pour la collecte et l’analyse des prélèvements. « Grâce à ce laboratoire, nous pouvons confirmer les cas sur place, proche des épicentres de la maladie, et donc d’intervenir plus rapidement », explique M. Ghislain Indolo, un technicien de laboratoire sur place. 

 

 

À Mossaka, la délégation du Ministre Ibara a visité les centres de traitement et échangé avec les équipes de santé. Depuis le début de l’épidémie dans cette localité, 389 personnes touchées par le choléra ont été recensées, dont 300 personnes guéries ; mais 49 personnes décédées ont été enregistrés. La situation reste préoccupante, mais l’engagement des acteurs locaux est palpable. Le Pr Jean-Rosaire Ibara a lancé un appel : « Il n’est plus acceptable de laisser des patients mourir. Il faut que les habitants se sentent concernés et viennent se faire soigner rapidement. »

Tout au long de la visite, la présence de relais communautaires a été remarquée. À Mossaka, David Akini Maya, relais, explique : « Nous parcourons chaque quartier pour sensibiliser les familles à l’hygiène et à la nécessité d’aller rapidement à l’hôpital en cas de symptômes. La population nous écoute, car elle voit que le choléra peut tuer très vite. »

Ce travail communautaire a été salué par tous. « La mobilisation locale et la participation active des communautés sont indispensables pour endiguer cette épidémie », a souligné le Représentant de l’OMS au Congo, Dr Vincent Dossou Sodjinou, lors de la visite.

 

Des résultats probants grâce à une réponse concertée

Les autorités locales, avec le soutien de l’OMS, ont souligné la qualité des résultats obtenus jusqu’ici. La coopération sur le terrain est concrète, avec des actions de co-création : la présence et l’implication constante des volontaires de la Croix-Rouge, des psychologues de l’UNFPA, et des équipes sanitaires renforcent l’efficacité de la riposte. Ces actions ont permis de sauver des vies, de renforcer la participation communautaire et d’augmenter le nombre de personnes qui pratiquent le lavage des mains. La mission a été mise à profit pour faire des dons de kits d’hygiène, des produits de traitement d’eau, et du matériel logistique et des médicaments pour continuer la mise en œuvre adéquate des piliers de la réponse.

Malgré ces avancées, des défis subsistent. La logistique, notamment le coût élevé des opérations dans des zones reculées, limite encore parfois l’accès aux villages et îles difficiles d’accès. Le manque de moyens de transport rapides, comme les bateaux ou le carburant, freine la surveillance et l’intervention rapide dans ces zones à haut risque. Les difficultés d’accès aux soins dans les villages reculés augmentent la vulnérabilité des populations et les probabilités de décès.

Dr Vincent Dossou Sodjinou a réaffirmé l’engagement de l’OMS à accompagner les autorités pour renforcer la prévention, la prise en charge et la sensibilisation communautaire. « Notre objectif est clair : sauver des vies, réduire la propagation du choléra et renforcer la résilience des communautés », a conclu Dr Sodjinou.

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Mohamed Diawara
Chargé de communication
OMS Congo
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