Bangui, 26 août 2025 – La Faculté des Sciences de la Santé de l’Université de Bangui a lancé ce mardi la 7ᵉ édition des Journées Scientifiques, organisée du 26 au 28 août 2025, sous le thème : « Réduire la mortalité maternelle et infantile : un défi scientifique, politique et communautaire ».

Cette rencontre rassemble enseignants-chercheurs, étudiants, professionnels de santé, décideurs politiques, partenaires techniques et financiers ainsi que représentants de la société civile. Pendant trois jours, ils partagent données, expériences et solutions pour répondre à l’un des plus grands défis de santé publique en République centrafricaine.

Chaque année, près de 300 000 femmes meurent dans le monde de complications liées à la grossesse et à l’accouchement, dont 99 % dans les pays en développement. L’Afrique subsaharienne concentre à elle seule 70 % des décès maternels mondiaux, avec une moyenne de 545 décès pour 100 000 naissances vivantes. En République centrafricaine, la situation est particulièrement alarmante : le pays enregistre l’un des taux les plus élevés au monde, avec 835 décès pour 100 000 naissances vivantes en 2024.

Ces chiffres ne sont pas seulement des statistiques. Ce sont des vies perdues, des familles brisées et un avenir compromis pour nos communautés, a déclaré la Représentante de l’OMS en RCA, Dr Marie Roseline Darnycka Bélizaire, lors de la cérémonie d’ouverture.

Le Président du Comité d’Organisation, Pr Abdoulaye SEPOU, a rappelé que la science a le devoir de se mettre au service de la vie et que l’Université de Bangui est fière de jouer son rôle en créant un espace de réflexion, de recherche et d’action pour que plus aucune femme ne meure en donnant la vie et que chaque enfant ait une chance de survivre et de grandir.

Sous l’impulsion du Gouvernement et avec l’appui de ses partenaires, une Enquête nationale sur la mortalité maternelle est en cours de préparation. Il s’agira de la première étude de ce type depuis 1995. Cette enquête couvrira près de 90 000 ménages et collectera des données actualisées aussi bien au niveau communautaire que dans les structures de santé. Elle permettra d’identifier les causes directes et indirectes des décès maternels et d’orienter des actions ciblées pour sauver des vies.

L’OMS apporte un appui technique et financier à cette initiative scientifique, qui illustre le rôle essentiel de la recherche et de la formation académique dans l’amélioration de la santé publique. L’Organisation réaffirme son engagement aux côtés du Gouvernement centrafricain pour faire de la réduction de la mortalité maternelle et infantile une cause nationale prioritaire. Car protéger la vie des mères et des enfants, c’est protéger l’avenir de toute la nation.