Du 1er au 5 septembre, le Bureau de l’OMS au Niger, en collaboration avec le Ministère de la Santé Publique et de l’Hygiène (MSPH), a organisé un atelier de formation sur la plateforme Epidemic Intelligence from Open Sources (EIOS), dédiée à la veille épidémiologique à partir de sources ouvertes. Cette session, tenue dans les locaux de l’OMS à Niamey, a été animée par des experts du hub de Dakar et du bureau pays, au profit de vingt cadres issus de huit institutions nationales. Elle illustre une approche multisectorielle et intégrée de la surveillance épidémiologique.

Les participants représentaient diverses entités, notamment les directions de la surveillance épidémiologique, de la santé animale, de la santé numérique, des laboratoires, de la nutrition, le centre de recherche médicale, le LANSPEX, ainsi que des experts de l’OMS Niger. Cette diversité témoigne de l’engagement du pays à adopter l’approche « One Health », qui intègre les dimensions humaine, animale et environnementale dans la gestion des risques sanitaires.

Lors de la cérémonie d’ouverture, le Dr MANENGU Casimir, Représentant a.i de l’OMS au Niger, a souligné que la plateforme EIOS constitue une avancée stratégique pour la surveillance épidémiologique au Niger. Son appropriation par les acteurs nationaux permettra d’anticiper plus efficacement les menaces sanitaires et de protéger la santé des populations.

L’atelier avait pour objectif de renforcer les compétences nationales dans l’utilisation des sources ouvertes pour la surveillance épidémiologique, de former les participants à l’exploitation de la plateforme EIOS pour améliorer la détection précoce des signaux d’alerte, de promouvoir une approche multisectorielle et d’accroître la réactivité du système de santé face aux urgences. Les fonctionnalités de la plateforme ont été explorées à travers des exercices pratiques, des quiz interactifs et des travaux de groupe, portant notamment sur les outils de tri, de filtrage, d’annotation et de partage.

À l’issue de la formation, les participants ont démontré une bonne maîtrise de la plateforme et ont exprimé leur volonté de l’intégrer activement dans leurs activités de veille sanitaire. Le médecin-colonel Habibatou IDE, directrice de la surveillance et de la réponse aux épidémies, a témoigné : « Grâce à cette formation, je me sens désormais capable d’utiliser la plateforme EIOS pour détecter rapidement les signaux d’alerte et contribuer à la protection de la santé publique au Niger. » Sa désignation en tant qu’administratrice de la plateforme EIOS/Niger marque une étape importante dans l’appropriation nationale de cet outil stratégique.

Les recommandations issues de l’atelier mettent en lumière plusieurs priorités, notamment le renforcement de la formation continue sur la plateforme EIOS, son intégration dans les systèmes nationaux de surveillance, la promotion de la collaboration interinstitutionnelle pour l’analyse des données issues de sources ouvertes, l’harmonisation de l’interface utilisateur, ainsi que l’inscription au cours en ligne EIOS proposé sur OpenWHO pour compléter le parcours de formation. Elles soulignent également l’importance stratégique de la plateforme dans un contexte mondial marqué par l’interconnexion croissante des menaces sanitaires.

Enfin, la formation a réaffirmé la nécessité d’une utilisation régulière de la plateforme EIOS, condition essentielle pour garantir une réponse rapide et efficace aux alertes sanitaires. Elle a également encouragé les participants à s’approprier pleinement les modules de formation, indispensables au renforcement des capacités de surveillance des maladies à potentiel épidémique. Cet accompagnement témoigne de l’engagement constant de l’OMS à soutenir la mise en œuvre de cette initiative au Niger.