Systèmes de santé |
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Total des dépenses de santé en % du PIB (2021) |
6,07 % |
Dépenses privées pour la santé en % du total des dépenses pour la santé (2021) |
40,72 % |
Dépenses publiques générales pour la santé en % du total des dépenses publiques (2021) |
48,1 % |
Densité en personnel de santé (2019) |
0,4 |
Mortalité et estimations sanitaires générales |
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Taux de mortalité néonatale (pour 1000 naissances vivantes) (2021) |
43 |
Taux de mortalité/1000 enfants < 5 ans (2021) |
123 |
Ratio de mortalité maternelle (pour 100 000 naissances vivantes) (2017) |
441 |
Naissances assistées par du personnel de santé qualifié (2021) |
43,6 % |
Santé publique et environnement |
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Taux de couverture de l’assainissement (défécation en plein air) |
11,6 % (urbain) 67 % (rural) |
Taux de couverture de l’approvisionnement en eau potable |
45,3 % (urbain) 4,1 % (rural) |
Niger
Renseignements de Pays
Données & statistiques
Country Health Topics
L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) est présente au Niger depuis 1960 en tant que Conseiller principal du Gouvernement en matière de santé publique et lead du cluster santé. Depuis octobre 2023, l’OMS est devenue Chef de file pour la coordination des partenaires techniques et financiers du secteur de la santé (PTF santé) pour une durée de trois ans.
L’OMS est présente dans l’ensemble des 8 régions du pays avec un bureau de représentation à Niamey, la capitale et un sous-bureau dans chaque région.
Dans le but de renforcer sa coopération avec le Niger, l’OMS a élaboré, en collaboration avec le ministère de la Santé Publique, de la Population et des Affaires Sociales, et les autres intervenants dans la santé, une nouvelle Stratégie de coopération avec le pays (SCP) pour la période 2023-2027. La SCP s’inspire des priorités du 13e Programme Général de Travail (PGT) de l’OMS 2019-2025 et des priorités nationales. Elle définit la vision à moyen terme de cette collaboration en soutenant la mise en œuvre du Plan de Développement Sanitaire et Social (PDSS) 2022-2026 et ses stratégies thématiques. Elle constitue également le principal instrument d’harmonisation du travail avec les autres agences des Nations Unies, les partenaires au développement, et tous les acteurs de la santé.
La stratégie a identifié quatre priorités pour les cinq prochaines années dont la mise en œuvre va contribuer à l’amélioration de la santé, à savoir : 1) le renforcement du système de santé dans la perspective de la couverture sanitaire universelle (CSU); 2) le renforcement des capacités de prévention, de préparation et de riposte aux situations d’urgence sanitaire ; 3) l’amélioration de la prise en compte des déterminants sociaux et environnementaux de la santé, y compris le changement climatique ; et 4) le renforcement des capacités institutionnelles de l’OMS.
L’appui à la mise en œuvre du Plan de Développement sanitaire 2017-2021 a permis d’obtenir des résultats significatifs en termes d’amélioration de la couverture sanitaire, de la qualité et de l’utilisation des services. Cela s’est traduit par une amélioration de la couverture sanitaire et des indicateurs d’utilisation des services préventifs et curatifs. L’offre des services de santé s’est également améliorée notamment la construction et l’opérationnalisation de nouveaux hôpitaux de référence, l’immunisation avec l’introduction de nouveaux vaccins de même que la prise en charge efficace des maladies endémo épidémiques.
La mise en œuvre d’interventions pour l’amélioration de la santé maternelle a contribué à la réduction du ratio de mortalité maternelle qui est passé de 648 pour 100 000 naissances vivantes en 2006 à 441 en 2020. La lutte contre les maladies évitables par la vaccination et la mise en œuvre d’autres interventions à l’instar de la Prise en Charge Intégrée des Maladies de l’enfant (PCIME) ont contribué à la réduction de la mortalité infanto-juvénile qui est passée de 198 % en 2006 à 123 % en 2021. Cependant, la réduction de la mortalité néonatale s’est aggravée passant de 24 % en 2015 à 43 % en 2021.
Malgré ces progrès, d’importants défis sont à relever afin de permettre un accès universel aux soins de santé de qualité. Il s’agit notamment du renforcement des mesures visant à lever la barrière financière aux soins de santé, une plus grande mobilisation des ressources financières en faveur de la santé, une disponibilité en ressources humaines de qualité, motivées et en quantité suffisante, la prévention et la lutte contre les maladies évitables par la vaccination, le renforcement des performances du système de santé notamment au niveau de l’offre de soins dans les hôpitaux et dans la communauté, la lutte contre les inégalités et les iniquités dans l’accès aux services essentiels de santé pour certaines catégories de personnes, notamment les femmes, les enfants et les jeunes, les migrants, les déplacés, le refugiés et les personnes handicapées; l’amélioration de la gouvernance.
L’OMS, en collaboration avec ses partenaires, déploie des efforts qui reposent sur trois aspects, à savoir, l’élaboration et la mise en œuvre de la stratégie nationale de la CSU ainsi que sa feuille de route, l’élaboration en 2023 de la stratégie nationale de financement de la santé en vue de la mobilisation de ressources nécessaires à sa mise en œuvre, et des comptes nationaux de la santé, en vue de disponibiliser les informations financières pour une meilleure prise de décision.
LOMS appuie l’amélioration du plateau technique des formations sanitaires en vue d’augmenter la qualité de l’offre de soins. Un appui technique est également apporté dans le domaine de la gouvernance et la réglementation des produits de santé ainsi que la mise en œuvre des réformes pharmaceutiques.
Par ailleurs, l’OMS accompagne l’Institut national d’assistance médicale (INAM) mis en place en 2022 en vue d’une meilleure prise en charge de la gratuité des soins dans le cadre de la CSU.
Avec l’appui de l’OMS, le pays a pu augmenter légèrement l’indice moyen de la couverture sanitaire universelle de 48,9% en 2020 à 49,1% en 2021 et augmenter le nombre de personnes bénéficiant de la couverture sanitaire universelle de 66,440 en 2020 à 99,660 en 2021. Le pays a également diminué le taux de rupture des médicaments de 9,03 % en 2020 et 5,77 % en 2021 à 3,70 % en 2022 au niveau opérationnel.
Malgré des efforts et des progrès réalisés au cours de ces dernières décennies, les indicateurs sanitaires du Niger restent faibles. Le pays est toujours confronté à une faible couverture sanitaire, à l’accès limité aux services de qualité, à l’insuffisance des ressources humaines et financières, ainsi qu’à leur répartition inéquitable.
Seulement 1,07 nigérien sur 2 a accès à une structure de santé dans un rayon de 0-5km et l’indice moyen de couverture en services essentiels de santé est de 49,1% (2021). En plus, les ménages nigériens prennent en charge plus de 40,72% des dépenses pour la santé (2021). La densité en personnel de santé était de 0,4 en 2021 contre le standard de 4,45 pour atteindre les cibles des ODD liés à la santé.
Dans le domaine de la médecine traditionnelle, l’OMS accompagne le pays dans la mise en œuvre de sa stratégie à travers notamment le renforcement des capacités des acteurs en matière d’amélioration de la collecte, de la transformation et conservation des produits ; la sensibilisation de la population et le renforcement de la collaboration entre les acteurs de la médecine conventionnelle et ceux de la médecine traditionnelle. L’OMS accompagne également le pays dans le processus d’introduction de la médecine traditionnelle dans les curricula de formation des écoles et institutions de formation en santé publique.
En matière d’innovation et de la e-Santé, l’OMS apporte son appui au MSP/P/AS pour la mise en œuvre de la stratégie nationale e-Santé de 2019-2023. A ce titre, l’OMS soutient la Cellule d'appui à la télémédecine pour la mise en œuvre et le suivi des initiatives de télécardiologie et télédermatologie à travers l’acquisition des kits de télémédecine, le renforcement de capacités des cadres centraux et des acteurs pour l’utilisation la plateforme collaborative. L’OMS a également soutenu l’organisation de deux (2) Forums de l’Innovation sur les Villages Intelligents pour la promotion de la e-Santé et la réduction des disparités entre les zones urbaines et rurales qui sont généralement mal desservies. Les capacités institutionnelles et humaines de deux écoles de formation en santé publique (ENSP Damouré Zika et ENSP de Zinder) ont été renforcées à travers une dotation en matériels et équipements informatiques, une formation de 4 agents sur la digitalisation des enseignements et l’acquisition d’une plateforme de formation à distance, la mise en place et le renforcement de bibliothèques digitales dans les Ecoles Nationales de Santé Publique de Zinder et de Niamey.
L’OMS apporte son appui technique et financier au pays dans la mise en œuvre du plan stratégique Santé reproductive, maternelle, néonatale, infantile et adolescent (SRMNIA)/Nutrition, notamment à travers l’appui à l’élaboration de documents stratégiques, l’institutionnalisation de la surveillance des décès maternels périnatals et riposte (SDMPR), la vulgarisation des normes et protocoles de l’OMS en santé reproductive, la mise en œuvre de la prise en charge intégrée des maladies de l'enfant (PCIME) clinique dans les écoles de formation de santé, le renforcement des capacités des prestataires sur la qualité des soins ainsi que l’amélioration de la santé sexuelle et reproductive des jeunes et adolescents à travers la mise en œuvre des centres de santé amis des jeunes et l’éducation complète en sexualité dans les établissements secondaires.
En outre, un appui a été porté pour la mise en œuvre du plan stratégique national pour la santé des personnes âgées au Niger 2020-2024 avec l’élaboration et la mise en œuvre des normes et protocoles de prise en charge sociale et sanitaire des personnes âgées au Niger
L’OMS a également appuyé le pays dans l’élaboration des plans et des outils pour assurer la disponibilité et la qualité des services de la planification familiale du post-partum et de la santé reproductive des adolescents et des jeunes. A ce jour, la planification familiale du post partum est effective au niveau des formations sanitaires.
Les indicateurs de la santé reproductive ont connu une amélioration durant ces dernières années. Le taux de la mortalité infanto-juvénile est passé de 198 décès pour 1000 naissances vivantes en 2006 à 123 en 2021 (ENAFEME, 2021). Celui de la mortalité maternelle est passé de 648 en 2006 (EDSN MICS 2006) à 441 en 2020 pour 100 000 nouveaux nés (Estimations OMS-UNFPA-BM-UNICEF). Cependant, au rythme actuel de la baisse, le pays risque de ne pas pouvoir atteindre les cibles mondiales d’ici 2030.
La prévalence contraceptive est de 10% en 2021 contre 12% en 2012. Quant au taux d’accouchement assisté, il est passé de 29 % en 2012 à 44% en 2021.
Afin de ne laisser personne pour compte, l’OMS a appuyé le renforcement des compétences des cadres du ministère en charge de la santé ainsi que ceux des autres ministères sectoriels (éducation, promotion de la femme, jeunesse et sport, finance, plan, justice) sur les stratégies d’intégration du genre, de l’équité et des droits de l’homme dans les programmes de santé. A cet effet, la cellule genre du ministère en charge de la santé et les membres sont chargés de veiller à la mise en œuvre des stratégies.
La lutte contre les maladies évitables par la vaccination (MEV) au Niger a été marquée au cours des dernières années par le renforcement de la vaccination de routine à travers la mise en œuvre non seulement des stratégies classiques (fixe, avancée et mobile), mais aussi des stratégies novatrices de vaccination en milieu urbain, nomade, désertique et d’insécurité sur l’ensemble du pays. Dans le cadre de la lutte contre Les maladies évitables par la vaccination, l’OMS apporte un appui technique et financier au Niger pour la planification, la coordination et la mise en œuvre des activités de vaccination et de surveillance y compris celle des manifestations adverses post immunisation (MAPI), le suivi-évaluation, le renforcement des capacités des acteurs et l’amélioration de la qualité des données de vaccination, aussi bien en routine qu’au cours des campagnes de masse.
Depuis de 2018, on note une légère augmentation des couvertures vaccinales en Penta1 (91% en 2018 à 94% en 2021), Penta3 (79%% en 2018 à 82% en 2021) et VAR1 (77% en 2018 à 80% en 2021) selon les estimations OMS-UNICEF.
L’appui de l’OMS au pays aux côtés des autres partenaires a contribué à vacciner près de 80 000 enfants additionnels à la première dose du vaccin Pentavalent pour les protéger contre la diphtérie, le tétanos, la coqueluche, l’hépatite B et l’Haemophilus influenzae type B à travers le vaccin entre 2020 et 2022 en passant de 945 439 enfants en 2020 à 1 024 506 enfants en 2022 soit une augmentation de plus de 8%. Cela se traduit par la réduction du nombre des enfants zéro-dose de plus de 67% en passant de 30 638 enfants zéro-dose en 2020 à 10 004 en 2022.
Toutefois, malgré les multiples efforts fournis, la situation épidémiologique de ces maladies a été caractérisée en 2022 par une augmentation substantielle des cas par rapport à 2021, avec notamment 804 cas confirmés de rougeole et 518 cas de méningite au 31 décembre 2022. Plusieurs foyers d’épidémies liées à ces maladies ont été enregistrés au cours de l’année. Cette situation pourrait s’expliquer par l’accumulation des susceptibles, avec un faible taux d’immunité dans certaines communautés causées par un taux élevé de malnutrition, mouvements permanents des populations liées à l’insécurité, l’inaccessibilité géographique des formations sanitaires.
Le VIH/SIDA, la tuberculose, l’hépatite et le paludisme sont parmi les principales maladies transmissibles au Niger. Selon les différentes EDSN réalisées entre 2002 et 2012, la prévalence générale du VIH au Niger est faible avec une tendance à la baisse. Elle était de 0,4% en 2012 avec des disparités entre les zones urbaines (0,8%) et rurales (0,2%) et des niveaux élevés dans certains groupes à risque. En 2022, le modèle Spectrum estime la prévalence à 0,20%. On estime à 78% la proportion des PVVIH qui connaissent leur statut sérologique VIH, parmi lesquels 75% sont sous ARV et 50% de ceux qui sont sous ARV ont une charge virale indétectable. Le GAP par rapport aux 3X95 est respectivement de 22%, 25% et 50%.
L’incidence de la tuberculose (TB) au Niger est en baisse en passant de 102 cas de 2013 à 79 cas pour 100 000 habitants en 2022. 84% des malades tuberculeux dépistés sont traités avec succès. La prévalence du VIH chez les tuberculeux est de 3,7% en 2021 et la mortalité des coinfectés TB/VIH est quatre fois plus élevée que chez les tuberculeux non infectés par le VIH. La prévalence estimée des formes pharmaco résistances est de 2,8% parmi les cas présumés et 13% parmi les cas de retraitement (2022).
En 2020 et 2023 sous l’impulsion de l’OMS en vue de réduire la forte mortalité induite par la co-infection tuberculose/VIH, le pays a transformé 260 centres de dépistage et de traitement de la tuberculose en guichets uniques de prise en charge des cas de co-infection TB/VIH et aussi de l’infection VIH. Par ailleurs, 30 sites de prévention de la transmission mère enfant (PTME), 66 centres de conseils dépistage du VIH à l’initiative du soignant ont été mis en place avec l’appui de l’OMS. Grâce à l’appui de l’OMS, la forte mortalité induite par la co-infection tuberculose et VIH a été significativement réduite, elle est passée de 21% à 14% entre 2020 et 2022.
Bien que la prévalence nationale de l’infection aux hépatites virales ne soit pas connue au Niger, une enquête nationale de prévalence chez les femmes enceintes conduite par le PNLSH en 2022 estime la prévalence à 6,81% chez les femmes enceintes vues en consultation prénatale. La lutte contre cette infection a été formalisée en 2018 par la mise en place d’un programme national fusionné par la suite au programme VIH en 2020. La prise en charge de cas d’hépatites B et C aigues et chroniques a été décentralisée au niveau de tous les districts sanitaires à travers la formation de 75 médecins de districts du pays en 2022. Ce qui a permis de diagnostiquer 2061 cas d’hépatites virales qui sont actuellement suivis par les différents sites de prise en charge. Par ailleurs, l’analyse des marqueurs antigènes HBS et HBC entre 2020 et 2022 a permis de prévenir 13174 nouvelles infections d’hépatite B et 1987 nouvelles infections d’hépate virale C.
Le paludisme constitue la 1ère cause de morbidité au Niger avec une recrudescence rapportée des cas et des décès dus au paludisme en 2020 lors des saisons des pluies. Selon les annuaires des statistiques sanitaires du Niger, l’incidence du paludisme a baissé de 225 pour 1000 en 2020 à 209 pour 1000 en 2021 et le nombre de cas confirmés ayant été traités selon les molécules recommandées est passé de 73% en 2020 à 72 % en 2021. Selon l’enquête 2021 sur les indicateurs du paludisme (MIS), la prévalence du paludisme chez les enfants de moins de 5 ans au Niger est de 29%, le taux d’utilisation des MILDA est de 78% dans la population générale et le taux de couverture des femmes enceintes en TPI3 n’est que de 25%. Avec 3% des cas et 4% des décès, le Niger fait partie des six pays africains qui comptabilisent à eux seuls plus de la moitié des cas et décès dus au paludisme au niveau mondial. Pour lutter contre ces maladies transmissible, l’OMS apporte un appui technique dans l’élaboration et la revue des documents stratégiques, la mise à jour des directives et protocoles, la surveillance épidémiologique, la recherche, le renforcement des capacités des agents de santé et la mobilisation des ressources.
Au niveau mondial, les maladies non transmissibles (MNT) constituent de plus en plus une cause de décès plus que toutes autres causes. Au Niger, selon les résultats de la dernière enquête que le pays a réalisée avec l’appui de l’OMS en 2021, les facteurs de risque des MNT ont été multipliés par plus de 4 entre 2007 (22%) et 2021 (94,2%) au sein de la population de 18 à 69 ans. Les résultats montrent que plus de ¼ des sujets avaient une pression artérielle élevée et que 89,7% d’entre eux l’ignoraient ; plus de 4/5 consommaient moins de 5 portions de fruits et légumes par jour ; 6,2% consommaient du tabac ; 12,6% ne pratiquaient pas une activité physique régulière ; environ 1/10 était en surpoids ; et environ 1/20 était obèse.
Pour répondre à ces défis de MNT, l’OMS accompagne le gouvernement dans le renforcement des capacités de diagnostic précoce, de dépistage et de traitement des MNT notamment l’hypertension, le diabète et les cancers féminins dans le contexte des soins de santé primaires en utilisant le paquet technique « WHO-PEN » mis en place par l’OMS pour lutter contre les MNT et « HEARTS » pour renforcer la prévention, le dépistage et la prise en charge précoce des maladies cardiovasculaires au niveau des soins de santé primaires. La mise en œuvre du WHO-PEN qui a démarré en 2021 par un district sanitaire (DS), est effective dans 9/72 DS en 2023. Aussi, chaque année, l’OMS appuie le pays dans l’organisation des séances de sensibilisation, de dépistages gratuits sur les MNT notamment le cancer, le diabète et l’Hypertension artérielle ainsi que dans la promotion de la pratique des exercices physiques et d’un mode de vie sain. Dans le cadre de la lutte contre le cancer, avec l’appui de l’OMS, 44 formations sanitaires et l’hôpital du district de Mayahi ont intégré le dépistage systématique du cancer du sein et du col de l’utérus dans le paquet de soins depuis janvier 2023. L’OMS a également appuyé la mise en place d’un « Centre d’écoute et d’échanges sur le cancer » au Centre National de Lutte Contre le Cancer (CNLCC).
Le Niger est un pays du Sahel en situation d’urgences complexes et prolongées avec de nombreux défis à relever. La situation sécuritaire reste précaire et volatile dans les zones frontalières du Burkina Faso, Mali, Tchad et Nigéria, marquée par une recrudescence des attaques des groupes armés non étatiques (GANE). La situation des urgences sanitaires au Niger est caractérisée d’une part par des flambées épidémiques survenant de manière récurrente, et d’autre part par les catastrophes naturelles et celles créés par l’homme. Le Niger connaît également un flux migratoire dans la région d’Agadez devenue terre de transit pour la traversée irrégulière vers l’Europe. Au cours de l’année 2022, en plus des inondations récurrentes, le Niger a fait face à sept épidémies (COVID-19, rougeole, choléra, méningite, fièvre jaune, poliomyélite dérivé vaccinal type 2 et diphtérie).
L’OMS accompagne le pays dans la détection et la riposte à toutes ces épidémies, en collaboration avec les partenaires mais aussi pour assurer une sécurité sanitaire selon trois axes stratégiques prioritaires, à savoir : 1) la préparation du pays aux différentes situations d’urgence sanitaire ; 2) la prévention des épidémies et des pandémies ainsi que toute autre situation d’urgence sanitaire ; et 3) la détection précoce et la réponse rapide à toutes les situations d'urgence sanitaire. C’est ainsi que depuis 2021, l’OMS a lancé 3 initiatives phares dans le pays pour renforcer la préparation aux épidémies (Promoting the resilience of systems in emergency situations-PROSE), la surveillance épidémiologique et le laboratoire (Transforming surveillance systems in AfricaTASS) et la réponse aux urgences sanitaires (Strengthening and using emergency response groups-SURGE).
L’OMS a aussi aidé le pays à la mise en place de l’Equipe Médicale d’Urgence (EMU) pour renforcer la qualité de la prise médicale des cas lors des épidémies et catastrophes naturelles et non naturelles. Cette équipe EMU a la particularité d’être composée de militaires et de civils pour renforcer aussi cette collaboration civilo-militaire.
En tant que lead du cluster santé, l’OMS assure la coordination de toutes les interventions des partenaires pour répondre aux urgences sanitaires.
De 2022 à 2023, l’OMS a aidé le pays dans la riposte aux épidémies de choléra, de méningite, de fièvre jaune, de la diphtérie, en appuyant le renforcement de la surveillance, du laboratoire, de la prise en charge des cas, du WASH pour le choléra ainsi que les campagnes de vaccination en masse dans des districts sanitaires ciblés, dont environ 3,2 millions de personnes ont bénéficié de vaccins. L’OMS a également renforcé la capacité du système de santé en équipant le Centre d’Opérations d’Urgence de Santé Public (COUSP) pour répondre aux urgences sanitaires et organisé la coordination du groupe humanitaire de santé par le cluster santé.
Au Niger, depuis la confirmation du premier cas de COVID-19 le 19 mars 2020, le pays a connu trois vagues : la première a duré de mars à juin 2020, la deuxième de novembre 2020 à janvier 2021 et la troisième de mi-octobre 2021 à janvier 2022. Le pays a enregistré un cumul de 273 465 tests réalisés, 9 504 cas de COVID-19 notifiés, dont 315 décès, soit un taux de létalité de 3,3% au 31 décembre 2022. Quant au taux de positivité de COVID-19, il était de 0% en mars 2023, contre 27,5 % en avril 2020. Les cas de COVID-19 dans le pays sont largement concentrés à Niamey, Agadez, Tahoua et Zinder, qui représentent au total plus de 92% de tous les cas confirmés dans le pays. Accédez au nombre des cas de COVID-19 actualisé dans le monde et au Niger ici.
Les actions de l’OMS se sont articulées autour des 7 piliers de la riposte à savoir : Le leadership, la coordination, la planification et le suivi ; Les stratégies de communication sur le risques et l’engagement communautaire ; La surveillance épidémiologique avec la notification, la détection, l’investigation et le suivi des contacts ; Le diagnostic pour la détection des cas, l’assurance qualité et la surveillance génomiques ; La prévention et contrôle des infections par l’amélioration des mesures de prévention et contrôle des infections dans les structures de santé et dans les communautés ;La gestion des cas avec les thérapeutiques ; et Le soutien à l'atténuation des risques liés à COVID-19, en se concentrant sur le paludisme, la tuberculose et le VIH/SIDA, et au renforcement des aspects essentiels du système de santé.
L’OMS a notamment appuyé la coordination des activités à travers des réunions de coordination trimestrielles, des réunions des commissions, et des missions de supervision conjointes, le renforcement des capacités des acteurs travaillant dans le cadre des différents piliers de la réponse ainsi que la mobilisation des ressources. En plus de soutien dans la surveillance, le suivi des contacts et la prise en charge, l’OMS a doté des structures de santé en matériels et outils pour la prévention et la collecte et analyse des données, ainsi que pour le renforcement du système de santé en vue de la continuité des services essentiels de santé.
Avec l’appui technique et financier de l’OMS et d’autres partenaires, 5 477 497 personnes ont été complètement vaccinées contre la COVID-19 au 31 mars 2023, soit 50% de la population ciblée (des 18 ans et plus) et 22% de la population totale du Niger.
Mise en place à la fin des années 1999 au Niger, la surveillance de la poliomyélite s’est nettement améliorée au fil du temps, grâce à l’utilisation de nouvelles stratégies et technologies notamment les outils électroniques AVADAR, eSurv (surveillance électronique) et ISS (supervision formative intégrée) à l’aide du Open Data Kit (ODK). Le Niger a été déclaré exempt de poliovirus sauvage (PVS) en juin 2016 après que le dernier cas ait été signalé en 2012. Cependant, en août 2016, des cas de PVS ont été détectés dans l'État de Borno au Nigéria, qui partage une frontière longue et poreuse avec le Niger le long du sud-ouest et du bassin du lac Tchad. Par conséquent, le Niger a été inclus dans le programme d'éradication de la poliomyélite du bassin du lac Tchad.
L’OMS apporte un appui au gouvernement du Niger à travers les programmes de vaccination et de surveillance épidémiologique par l’assistance technique et financière. L’OMS coordonne les activités des agences de l’Initiative Mondiale d’Eradication de la Poliomyélite (IMEP) pour des engagements cruciaux et des opérations respectant les différences hommes-femmes, le contrôle de la qualité des vaccins au point de prestation, la gestion des données statistiques et le plaidoyer pour la mobilisation des ressources. L’OMS a également soutenu l’élaboration du plan de transition dont la mise en œuvre est en cours pour que les acquis et infrastructures de l’IMEP continuent d’être mis à contribution dans d’autres domaines de la santé, notamment le renforcement de la surveillance des maladies et la gestion des épidémies, le renforcement de la vaccination et du système de santé en général. A titre d’exemple, le système de surveillance de la poliomyélite est progressivement utilisé pour la surveillance des autres maladies, le renforcement de la vaccination de routine et du système de santé. Surtout depuis 2020, les relais communautaires utilisent l'infrastructure de la poliomyélite pour la surveillance de la COVID-19.
Grâce à ces appuis, en 2022, la surveillance de la poliomyélite a permis de confirmer 32 cas de poliovirus variants de type 2 (PVDVc2) dont 18 issus de la surveillance des paralysies flasques aiguës (PFA) et 14 provenant des isolats de la surveillance environnementale. Avec le soutien de l’OMS et d’autres partenaires, le pays a réalisé ainsi de bonnes performances dans l’atteinte des indicateurs majeurs de la surveillance, amélioré la qualité des activités de vaccination supplémentaires (AVS) de riposte polio et introduit le nouveau vaccin nOPV2 depuis 2021 malgré les difficultés liées à la fin du programme polio et à l’acquisition des vaccins nOPV2.
Le Niger s’est doté d’une stratégie pour la promotion de la santé qui prend en compte l’ensemble des déterminants sociaux de la santé, ainsi que les problèmes de santé prédominants dans un cadre de partenariat renforcé avec les différents acteurs et partenaires au développement du secteur de la santé. Le principal défi auquel le pays fait face en matière de promotion de la santé reste le développement des actions multisectorielles avec les secteurs non sanitaires dont les interventions influencent fortement la santé humaine, le renforcement des capacités humaines en matière de promotion de la santé, l’implication effective des communautés dans les actions de santé et la promotion d’un environnement favorable à la santé.
Dans le cadre de la promotion de la santé, l’OMS se focalise principalement sur le renforcement des capacités des cadres centraux et régionaux des secteurs non sanitaires et l’appui à l'élaboration de projets de loi relatifs à la santé dans toutes les politiques. Des actions de plaidoyer auprès des responsables des secteurs non sanitaires se poursuivent en vue d’une plus grande collaboration et contribution de ces derniers dans les actions sanitaires. Des actions de sensibilisation et de communication pour un changement de comportement sont développées auprès des différents acteurs et partenaires, y compris les organisations de la société civile et le secteur privé. Une stratégie nationale en matière de santé communautaire a été élaborée en vue d’une meilleure implication des communautés dans la prise en charge des problèmes de santé.
Avec l’appui technique de l’OMS, le pays a pu mettre en place un réseau parlementaire et le soutien des organisations de la société civile en faveur de la lutte contre le tabac et former plus d’une cinquantaine de cadres centraux et régionaux en promotion de la santé afin qu’ils prennent en compte les déterminants de la santé dans la définition des politiques et stratégies sectorielles.
La malnutrition est un problème de santé publique au Niger. En effet, le Niger est confronté au triple fardeau de la malnutrition. En 2022, 47,0% des enfants âgés de 6 à 59 mois présentaient un retard de croissance et 12,2% (10,9% des filles et 13,6% des garçons) souffraient de malnutrition aiguë. Chez les femmes en âge de procréer, la dénutrition et le surpoids ou l’obésité sont les problèmes de santé les plus ressentis liés à la nutrition. 55,5% des enfants de moins de cinq ans et 46,1% des femmes âgées de 15 à 49 ans souffrent d’anémie (Enquête SMART 2022). Plus de 80% de la population est à risque de troubles dus à une carence en iode.
Pour faire face à cette situation, les nouvelles normes de croissance de l’OMS ont été vulgarisées à tous les niveaux. L’OMS a contribué au renforcement des capacités de 210 agents sur les différents thématiques de la nutrition. Le protocole de la prise en charge de la malnutrition aigüe a été révisé pour prendre en compte les nouvelles directives de l’OMS. 600 boites à images sur la promotion de la nutrition et plus de 1000 Livrets nationaux des recettes culinaires infantiles pour l’alimentation de complément de l’enfant de 6-23 mois ont été mis à la disposition du ministère en charge de la santé.
Cependant, les causes de la malnutrition sont multisectorielles. Elle est le résultat d’un accès limité aux services sociaux de base, de mauvaises infrastructures de santé et d’assainissement, de l’insécurité alimentaire des ménages, d’une diversité alimentaire limitée et de pratiques inadéquates en matière de soins et d’alimentation des nourrissons.
La promotion de la santé reste un élément majeur du système de santé nigérien, en particulier dans le contexte de la couverture sanitaire universelle et des Objectifs de développement durable (ODD) à l’horizon 2030. Le Niger, avec l’appui de l’OMS, a élaboré et mis en œuvre une stratégie nationale de la promotion de la santé. Les principaux défis auxquels le Niger est confronté en matière de promotion sont entre autres, l’insuffisance de la collaboration intra et intersectorielle, la faible capacité des acteurs, y compris les communautés en matière de promotion de la santé.
Dans le cadre de la mise en œuvre de la Stratégie africaine de la promotion de la santé adoptée en 2012 par les États Membres de l’OMS, le bureau pays de l’OMS au Niger a appuyé le ministère de la Santé Publique à élaborer et mettre en œuvre une Stratégie nationale de promotion de la santé dès 2013. Cette Stratégie prend en compte l’ensemble des déterminants sociaux et environnementaux de la santé, ainsi que les problèmes de santé prédominants dans un cadre de partenariat renforcé avec les différents acteurs et partenaires au développement du secteur de la santé.
L’OMS a contribué à la dynamisation du comité intersectoriel de promotion de la santé, au renforcement des capacités des secteurs non sanitaires en matière de promotion de la santé et au plaidoyer auprès des acteurs et partenaires des secteurs non sanitaires pour placer la santé dans les paramètres à prendre en compte dans tous les projets/programmes de développement.
Un des volets importants dans ce domaine est l’accès à l’eau, l’hygiène et l’assainissement (WASH).
Au Niger, le rapport final sur l’enquête des indicateurs du programme sectoriel eau hygiène et assainissement (PROSEHA) de 2021 a fait ressortir que dans les formations sanitaires le taux d’accès aux services d’approvisionnement en eau potable est de 53 ,3%. Quant au taux d’accès aux dispositifs de lavage des mains avec du savon, il est de 21% ; et celui d’accès aux services d’assainissement est de 5,5%. Ces insuffisances au niveau des services essentiels de base influent défavorablement sur l’hygiène de l’environnement en milieu de soins. Cela est de nature à : compromettre la qualité des soins et services ; à accroitre le risque d’infections associées aux soins ; contribuer à la mortalité maternelle et néonatale ; contribuer à la mauvaise fréquentation des établissements de santé par les patients ; et à la démotivation du personnel soignant.
En 2021, l’OMS a contribué à l’adaptation de l’outil WASH FIT (WASH Facility Improvement Tool) au contexte du Niger, et au renforcement des capacités techniques sur l’outil WASH FIT à travers la formation et l’appui à la mise en place et à la fonctionnalité du groupe technique WASH FIT. L’OMS a également appuyé l’élaboration d’une stratégie nationale WASH en milieu de soins qui a été rendue disponible pour les acteurs du secteur de la santé et l’outil WASH FIT mis à disposition pour tous les partenaires intervenant dans le domaine.
Le Système National d'Information Sanitaire (SNIS) du Niger connaît encore des difficultés au niveau de la production, de la qualité des données et de l’analyse malgré des avancées depuis le début de la mise en œuvre de sa réforme notamment la mise en place d’un système unique de collecte et de gestion des données à travers DHIS2. Pour faire face à ces défis, différentes évaluations y compris celle du plan stratégique 2013-2022 ont été réalisées pour alimenter l’élaboration du nouveau plan 2023-2026 afin d’améliorer la qualité, l’analyse et l’utilisation systématique des données pour une prise de décision éclairée.
La contribution de l’OMS à ce domaine a consisté en l’appui à l’élaboration de la feuille de route pour la mise en place de l’Observatoire National de la Santé (ONS), la formation d’une équipe de 15 personnes sur l’utilisation de la page du Niger de l’ONS, l’appui au développement des bases de données des référentiels nationaux utilisées par l’e-Santé, l’évaluation du plan stratégique ainsi que l’élaboration du nouveau plan 2023-2026. Ceci a permis au Ministère de la santé de développer ou d’acquérir différentes bases de données sanitaires, et la mise à jour de l’outil DHIS2 (District Health Information System-2) pour la prise en compte des nouveaux outils allégés pour le système d’information sanitaire. L’OMS a aussi soutenu le pays pour mettre en place la surveillance à base communautaire des maladies à l’aide des outils électroniques, la carte de vaccination numérisée et le registre électronique pour la vaccination contre la COVID-19. En plus, l’OMS a contribué au renforcement de la performance des programmes de surveillance et de vaccination en utilisant les outils informatiques à travers les réalisations des visites de supervision formative intégrée, eSurv, le suivi des activités et l’organisation des enquêtes lors des campagnes de masse. L’OMS a également appuyé l’élaboration de la stratégie nationale e-Santé et le développement du projet national pilote de Santé par Téléphonie Mobile (M-Health) afin d’améliorer les services de santé de la mère, de l’enfant et des jeunes.
Ces appuis ont contribué à la disponibilité d’un système unique de gestion des données sanitaires, à la mobilisation des autres partenaires sur l’agenda de la qualité des données et à appuyer l’extension des services numériques. Pour les initiatives de e-Santé, plus de 211 cas complexes de malades ont été expertisés et soignés sur les 7 sites pilotes de e-Dermatologie d’avril 2022 à juin 2023.
Au Niger, en dépit des progrès réalisés dans le domaine de la gouvernance, les différents audits organisationnels au Ministère de la santé ont révélé une faiblesse du leadership à tous les niveaux de la pyramide sanitaire ainsi qu’aux cadres de concertation du processus de suivi-évaluation conjoint de la mise en œuvre du Plan de Développement Sanitaire et Sociale (PDSS) du pays. Cette insuffisance s’étend au fonctionnement des formations sanitaires notamment les hôpitaux.
L’OMS soutient le renforcement du leadership et de la gouvernance à travers l’appui technique et financier à l’évaluation du PDS 2017-2021 et à l’élaboration d’un nouveau PDSS 2022-2026, et à la réforme des mécanismes de coordination dans le secteur de la santé au Niger en appui à la mise en œuvre du PDSS. En 2021, l’OMS a appuyé le renforcement des capacités de 28 cadres du ministère de la Santé Publique en leadership transformationnel pour la santé. L’évaluation de la Stratégie de Coopération Pays (SCP) 2017-2021 a montré la contribution significative de l’OMS aux efforts de santé du pays à travers l’appui technique, la fourniture d’intrants, de produits et de services, mais également en termes de renforcement de l’accès et de l’utilisation des services, et d’activités de promotion de la santé. Les résultats de cette évaluation ont servi à l’élaboration de la nouvelle SCP 2022-2026. L’OMS a également contribué à l’évaluation du l’UNDAF 2017-2021 ainsi qu’à l’élaboration du nouveau Plan-cadre de coopération des Nations Unies pour le développement durable du Niger 2022-2027.
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