Le 2ᵉ Congrès Africain de Santé Publique définit les priorités d’une réforme scientifique commune en Afrique

Le 2ᵉ Congrès Africain de Santé Publique définit les priorités d’une réforme scientifique commune en Afrique

 

Du 9 au 11 septembre 2025, le Bénin a été le carrefour de la santé publique africaine. Chercheurs, décideurs, universitaires, professionnels de la santé et partenaires techniques ont convergé à Cotonou pour le 2 Congrès Africain de Santé Publique (SASP), un rendez-vous consacré au rôle de la science, de la recherche et de l’innovation dans la transformation des systèmes de santé du continent. Soutenu par le gouvernement béninois, l’événement a mis en lumière la volonté croissante des pays africains de renforcer leurs capacités scientifiques et d’accélérer les réformes nécessaires pour bâtir des systèmes de santé plus performants.

À l’ouverture, le Représentant de l’OMS au Bénin, Dr Kouamé Jean Konan, a salué l'engagement du pays dans la modernisation de son système de santé, rappelant que la région traverse une période marquée par des menaces émergentes, des défis structurels et une diminution progressive des financements extérieurs. Selon lui, l’Afrique doit désormais miser davantage sur ses capacités scientifiques internes et sur l’innovation locale pour répondre efficacement aux crises sanitaires. Il a souligné à cet effet que « la santé publique reste un levier stratégique pour bâtir un développement durable et résilient ». 

 

En marge des sessions plénières, le Représentant de l’OMS a également participé à un panel majeur consacré au thème « Construire des politiques de santé et de développement fondées sur les évidences », où il a livré une analyse structurée sur l’urgence de renforcer la production et l’utilisation des données probantes dans les systèmes de santé africains. Il a rappelé que le continent concentre « 25 % de la charge mondiale de morbidité avec seulement 3 % des ressources humaines en santé et moins de 1 % du financement global de la recherche », appelant à rompre avec les approches non contextualisées pour privilégier des décisions guidées par des données locales fiables 

Son intervention a mis en avant trois messages clés : la nécessité de cibler les interventions à partir des données épidémiologiques, l’importance d’optimiser les ressources grâce à l’analyse factuelle  rappelant qu’un dollar investi dans la vaccination basée sur les données locales peut générer jusqu’à 16 dollars d’économies et l'obligation de renforcer la redevabilité publique en basant les choix politiques sur des évidences solides. Il a également insisté sur la valorisation de la recherche africaine, citant plusieurs exemples de pays où des études locales ont permis d’adapter ou de transformer des politiques nationales avec des résultats probants. 

Le programme de trois jours a alterné sessions scientifiques, panels, présentations de travaux de recherche et expositions spécialisées, couvrant des thématiques comme les maladies émergentes, l’approche One Health, la digitalisation, la gouvernance, la santé communautaire ou encore la modernisation des systèmes de santé. Ces échanges ont permis de renforcer les collaborations africaines et de mettre en lumière des innovations susceptibles d’améliorer durablement l’efficacité des services de santé.

Pour l’Organisation Ouest-Africaine de la Santé (OOAS), cet événement revêt une importance stratégique. Son directeur, Melchior Aïssi, a rappelé la nécessité de mieux structurer la recherche et de soutenir la SASP afin d'orienter efficacement les investissements africains dans la santé. Le gouvernement béninois, représenté par le directeur de cabinet du ministre de la Santé, a pour sa part, insisté sur la nécessité d’une réponse collective et coordonnée face aux nouvelles menaces sanitaires qui affectent les pays africains.

À travers ce congrès, plusieurs priorités se sont dégagées : renforcer les réseaux scientifiques africains, soutenir la formation continue, diffuser plus largement les innovations, et surtout veiller à ce que les résultats de la recherche soient effectivement intégrés dans les politiques publiques. Les participants ont également mis en avant la transformation numérique, l’amélioration de l’utilisation des données probantes et le développement de partenariats intersectoriels comme leviers essentiels d’une réforme durable.

En accueillant cette rencontre d’envergure, le Bénin confirme son rôle croissant dans l’agenda africain de la santé publique. Le pays a offert un cadre propice à la réflexion et à la co-construction, tout en consolidant son positionnement comme plateforme scientifique et hub régional pour l’innovation en santé.

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KONAN, Dr Kouamé Jean

Représentant Résident p.i de l'OMS au Bénin

 

AKOMATSRI Ayaovi Djifa

Chargée de Communication
OMS Bénin
Email: akomatsria [at] who.int (akomatsria[at]who[dot]int)