À Maurice, 76 % de la population est vaccinée contre la COVID-19 grâce à une campagne de vaccination robuste

À Maurice, 76 % de la population est vaccinée contre la COVID-19 grâce à une campagne de vaccination robuste

Port-Louis – Jusqu’à récemment, Cindy Frederic faisait partie des moins de 100 000 adultes mauriciens qui ne s’étaient pas encore fait vacciner contre la COVID-19. Vivant avec une comorbidité, elle s’inquiétait des possibles effets du vaccin anti-COVID-19 sur sa santé.

« J’ai demandé à mon médecin de me fournir des informations sur la vaccination », se souvient Cindy Frederic, décrivant comment le personnel de son centre de santé local l’a rassurée. Grâce à eux, affirme-t-elle, « je suis convaincue que le vaccin m’aidera à éviter les formes graves de la COVID-19 ».

Les craintes et l’angoisse au sujet du vaccin contre la COVID-19 faisaient partie des obstacles que les autorités sanitaires ont dû surmonter pour élargir la couverture vaccinale à Maurice, qui est l’une des plus élevées en Afrique. À ce jour, ce pays insulaire de l’océan Indien a vacciné 76 % de sa population. Le taux de vaccination sur le continent se situe actuellement à 13 % de la population totale.

Lorsque Maurice a lancé la vaccination contre la COVID-19 en janvier 2021, l’objectif était de vacciner 60 % de sa population au plus tard en septembre de la même année. Le pays a atteint cet objectif un mois avant l’échéance fixée.

Comment le pays y est-il parvenu ?

Les autorités sanitaires mauriciennes ont élaboré un plan national de déploiement des vaccins anti-COVID-19 au moment où les premiers de ces vaccins sont devenus disponibles en décembre 2020. Un volet essentiel de la stratégie consistait à faciliter l’accès de la population aux vaccins. Cela impliquait de déployer des équipes mobiles dans les communautés pour installer des sites de vaccination dans les quartiers et pour administrer des doses à domicile aux personnes qui ne pouvaient pas se déplacer jusqu’aux postes de vaccination, par exemple les personnes vivant avec un handicap. Cette intervention venait s’ajouter aux services de vaccination proposés dans les établissements de santé. Des cliniques privées ont également été mis à contribution pour renforcer la campagne de vaccination.

Une équipe centrale de vaccination a bénéficié d’une formation dans le domaine de la surveillance et de la gestion de la vaccination, ainsi que dans l’approvisionnement et l’entretien de la chaîne du froid, et des travailleurs de la santé supplémentaires ont été recrutés. Le pays a aussi alloué des financements à l’achat de vaccins, tôt et en grandes quantités. Avec l’appui de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), le pays a négocié l’achat et la donation de vaccins anti-COVID-19 par l’intermédiaire du Mécanisme COVAX et a conclu des accords pour l’achat de doses de vaccins supplémentaires.

Maurice a été parmi les premiers pays africains à lancer des campagnes de vaccination contre la COVID-19. Le premier s’est procuré divers types de vaccins et a fourni les autorisations nécessaire pour accélérer le déploiement. Comme dans de nombreux pays, la priorité a été donnée aux groupes les plus à risque, notamment les travailleurs de la santé, les policiers, le personnel des hôtels et des aéroports et les personnes âgées. Les écoles et d’autres structures publiques ont été réaménagées en sites de vaccination lors de la campagne et le programme de vaccination a été finalement élargi aux jeunes âgés de 12 à 17 ans.

« Grâce au redéploiement des ressources, à une planification minutieuse et à une formation approfondie, nous sommes parvenus à intervenir et à assurer la mise en œuvre du programme de vaccination pour lutter contre la pandémie », explique le Dr Sudhir Kowlessur, coordonnateur en chef de la promotion de la santé et de la recherche et responsable de la mise en œuvre du programme national de vaccination.

En vue de renforcer les efforts consentis pour un déploiement efficace des vaccins, l’OMS a mis à disposition un expert de la gestion de la chaîne du froid, a soutenu la formation des travailleurs de la santé et a fourni des conseils techniques au gouvernement pour concevoir un plan de vaccination et déterminer les groupes de population à haut risque à vacciner en priorité, de même que la manière de leur administrer efficacement les doses disponibles.

« L’Organisation a joué un rôle clé en facilitant la bonne gestion des vaccins conformément aux lignes directrices de l’OMS, et les mesures recommandées ont été bien mises en œuvre par le pays », souligne le Dr Laurent Musango, Représentant de l’OMS à Maurice.

À la date du 21 février 2022, environ 928 000 personnes avaient été entièrement vaccinées dans ce pays insulaire qui compte près de 1,3 million d’habitants, et environ 965 000 avaient reçu une première dose. En tout, 94 % des personnes âgées de 15 à 17 ans ont été vaccinées et près de 44 % des enfants de 12 à 14 ans ont aussi reçu le vaccin.

Indira Ramjattun, infirmière et coordinatrice de l’un des centres de vaccination dans la capitale Port-Louis, explique que lorsque son centre commence ses activités de vaccination à huit heures du matin, « 400 à 500 personnes font déjà la queue dehors ».

Au début de la campagne, un système suivant l’ordre alphabétique avait été mis en place pour limiter l’encombrement des centres de vaccinations et réduire le risque de transmission du virus.

En outre, le pays a pris des mesures pour lutter contre les réticences à se faire vacciner avec des campagnes de sensibilisation et la participation communautaire. Chaque jour, la population est constamment exposée à des messages à la télévision, à la radio et sur les réseaux sociaux visant à renforcer les mesures de santé publique, notamment le port adéquat du masque, l’hygiène des mains et la distanciation sociale. De plus, le gouvernement a introduit une taxe sur les produits pétroliers afin de soutenir le déploiement du vaccin anti-COVID-19, ainsi qu’une législation visant à renforcer l’adoption du vaccin. s

Cependant, des problèmes perdurent.

De nombreux Mauriciens ne reviennent pas comme prévu pour leur deuxième dose, pour diverses raisons : soit parce qu’ils ont oublié de se déplacer, qu’ils ont voyagé, ou qu’ils résident dans des zones « rouges » où les déplacements sont soumis à des restrictions et se caractérisent par une propagation rapide du virus, ou bien encore parce qu’ils ont simplement décidé de ne plus se faire vacciner. Pour remédier à la situation, une équipe a été chargée de reprogrammer les rendez-vous des personnes n’ayant pas reçu leur deuxième dose et de motiver les personnes réticentes.

Un autre défi à relever est la nécessité de renforcer la capacité de la chaîne du froid. Maurice a déployé une nouvelle logistique et s’est procuré des congélateurs très basse température pour assurer le bon entretien de la chaîne du froid, surtout pendant l’été, et 850 agents de santé supplémentaires ont été formés.

De même, l’expérience de la pandémie a motivé le pays à donner un coup de fouet à l’industrie pharmaceutique en tant que pilier de son économie. Le gouvernement a annoncé qu’il prévoyait d’allouer environ 23 millions de dollars É.-U. pour stimuler la production nationale de vaccins anti-COVID-19 et d’autres produits pharmaceutiques. D’autres incitations fiscales sont proposées, en particulier des crédits d’impôt et des exonérations fiscales pour permettre aux entreprises privées de construire des usines.

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