Kinshasa — La République démocratique du Congo a annoncé aujourd’hui la fin de l’épidémie de maladie à virus Ebola dans la province du Kasaï, aucun nouveau cas n’ayant été signalé durant les 42 jours écoulés depuis la rémission du dernier patient, le 19 octobre 2025.

« Au nom du gouvernement, et en tenant compte de tous les indicateurs scientifiques et opérationnels attestant que la chaîne de transmission du virus a été rompue, je déclare officiellement la fin de la 16ᵉ épidémie d’Ebola en République démocratique du Congo » a déclaré le Dr Samuel Roger Kamba, Ministre  de la Santé publique, Hygiène et Prévoyance sociale.

La riposte rapide et coordonnée menée par le Ministère de la santé, avec l’appui de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et des partenaires, a été déterminante pour contenir la propagation du virus ayant touché la zone de santé de Bulape, une communauté rurale aux infrastructures routières et de télécommunications limitées. Dans le cadre de cette épidémie, on dénombre un total de 64 cas (53 confirmés, 11 probables) et 45 décès.

Un total de 112 experts de l’OMS et intervenants de première ligne ont été déployés pour soutenir les autorités nationales dans l’intensification et la stabilisation rapide de la riposte, tandis que plus de 150 tonnes de fournitures et d’équipements médicaux ont été acheminés afin de protéger le personnel de santé, ainsi que les communautés.

« Maîtriser et mettre un terme à cette épidémie de maladie à virus Ebola en l’espace de trois mois constitue une réalisation remarquable. Les autorités nationales, le personnel de santé de première ligne, les partenaires et les communautés ont agi avec célérité et unité dans l’une des localités les plus difficiles d’accès du pays », a déclaré le Dr Mohamed Janabi, Directeur régional de l’OMS pour l’Afrique. « L’OMS est fière d’avoir soutenu la riposte et de laisser derrière elle des systèmes plus robustes, allant de l’eau potable jusqu’à des soins plus sûrs, lesquels protégeront les communautés longtemps après la fin de l’épidémie ».

Pour la première fois dans le cadre d’une épidémie, un centre de traitement innovant, désigné sous le nom de module de traitement des maladies infectieuses (IDTM), a été instauré afin de garantir des soins plus sûrs et davantage centrés sur les patients et patientes. Le module – élaboré par l’OMS, le Programme alimentaire mondial et d’autres partenaires – a été conçu pour mieux protéger le personnel de santé, tout en offrant des soins plus dignes et plus efficaces aux patients.

Pour assurer la protection des communautés et du personnel de santé, plus de 47 500 personnes ont été vaccinées contre la maladie à virus Ebola, la stratégie ayant d’abord visé les contacts des cas confirmés avant de s’élargir aux communautés de Bulape et des zones avoisinantes.

Gavi, l’Alliance du Vaccin, a joué un rôle clé dans le soutien à la riposte à l’épidémie de maladie à virus Ebola en RDC en permettant le déploiement rapide de plus de 48 000 doses issues de la réserve mondiale financée par Gavi. Le soutien de Gavi a également permis au Groupe international de coordination (ICG) de prépositionner des doses et de maintenir en permanence un stock en RDC. En partenariat avec l’OMS et le Ministère de la Santé de la RDC, Gavi a fourni un financement pour les activités de vaccination ainsi que pour la chaîne du froid et le soutien logistique essentiels.

« La résolution rapide de cette épidémie d’Ebola témoigne du dévouement du personnel de santé, du Ministère de la Santé, des partenaires et des communautés – et de ce qu’il est possible d’accomplir lorsque des mécanismes sont en place pour lutter contre les maladies mortelles évitables par la vaccination », a déclaré Allyson Russell, Responsable principale de programme pour la sécurité sanitaire mondiale à Gavi. « Grâce aux vaccins issus de la réserve mondiale financée par Gavi et au soutien opportun à la livraison, combinés à d’autres interventions essentielles telles que la surveillance, le suivi des contacts, l’isolement et la prise en charge des cas, nos collègues en RDC ont démontré qu’il est désormais possible de maîtriser rapidement des épidémies d’Ebola comme celle-ci, réduisant considérablement les cas, les séquelles durables et les décès. Gavi reste engagé dans la lutte contre Ebola en maintenant la réserve mondiale et en continuant à soutenir la vaccination préventive des agents de santé de première ligne dans les pays à risque. »

La riposte s’est heurtée, entre autres défis, au manque d’un approvisionnement constant et sécurisé en eau potable pour l’hôpital de Bulape, nécessaire aux activités cliniques. L’OMS et les partenaires ont installé un système d’adduction d’eau à l’hôpital de Bulape, ainsi que des points d’eau publics, qui continueront à fournir de l’eau potable à la communauté dans les années à venir. En outre, des travaux de reconstruction et de réhabilitation sont en cours à l’hôpital, ainsi que dans d’autres structures, le but étant de renforcer durablement la résilience des systèmes de santé.

Cette épidémie était la 16e depuis l’identification de la maladie en 1976. Les précédentes épidémies qui ont touché la province du Kasaï remontent à 2007 et 2008.

La maladie à virus Ebola est une affection rare mais grave, souvent fatale pour l’être humain. La transmission interhumaine se produit par contact direct avec le sang ou les liquides biologiques d’une personne malade ou décédée d’Ebola, mais également par l’exposition à des objets, surfaces ou au corps contaminés par ces liquides.

La fin de l’épidémie étant déclarée, les efforts passent désormais de la surveillance spécifique à la maladie à virus Ebola au système plus large de surveillance intégrée des maladies et de riposte. L’OMS continue quant à elle de travailler en étroite collaboration avec les autorités nationales et provinciales pour maintenir la vigilance, garantir la préparation et une riposte rapide et efficace en cas de résurgence. 

Le pays entame maintenant une période de surveillance renforcée de 90 jours. Pour maintenir une vigilance renforcée, un programme de prise en charge des personnes guéries, mis en place avec l’appui de l’OMS et des partenaires, fournit aux personnes ayant survécu à Ebola un soutien holistique après la guérison.